Veille des 20 ans de la MVH
Avec Marie-Christine Delacroix, nous avons l’honneur de représenter l’association Cuba Coopération France, au 20 ans de la maison Victor Hugo à La Havane.
Nous porterons les mots de Roger Grévoul et rapporterons les images de la fête et les messages de nos hôtes.

13 mars 2025
Notre voyage s’est bien déroulé, sans turbulence d’aucune sorte, un atterrissage exécuté tout en douceur par une commandante et son équipage Air France.
Les formalités à la douane se sont allégées et le temps de passage aurait pu l’être également… Mais c’était sans compter sur un civisme quasi absent des touristes mettant tout en œuvre pour « à qui passerait le premier ». C’est un bouchon de corps, égal à celui des voitures à la sortie d’une bretelle du périphérique parisien aux heures de pointe, qui s’est constitué…
Eduardo, notre logeur avait organisé l’arrivée du taxi à l’aéroport pour nous et nos 4 valises ; et c’est une belle américaine rose fuchsia qui nous mena jusqu’à nos points de chute.
En entrant dans La Havane, premier constat, les rues sont quasi vides à cette heure de la soirée. Les quelques restaurants allumés sont visiblement loin de faire le plein et leurs terrasses sont clairsemées. Il est vrai que nous sommes en semaine et que le week-end sera plus vivant.
Le lendemain matin, Eduardo, qui n’a pas l’habitude de se plaindre, à ma demande, me fait un rapide tableau sur la situation d’un quotidien qui se complique de jours en jours pour la population cubaine.
Tous les secteurs sont touchés ; Trump a remis en place toutes les sanctions du blocus qui avaient été tardivement levées par Biden. Il y a un manque crucial de beaucoup de produits notamment de première nécessité pour les plus démunis. Alimentation, médicaments, carburant, l’inflation est venue amplifier le phénomène de façon drastique et dramatique, et le tourisme est en berne amenuisant terriblement l’apport de liquidité financière. Certaines personnes sont parties.
Le directeur de la Maison Victor Hugo nous donnait l’exemple suivant, le coût d’un gâteau d’anniversaire équivaut à son salaire. Et même s’il ne gagne pas beaucoup, cela n’a pas de sens !
Dans les rues de la Vieille Havane, les cubains ne fument plus. Les terrasses des hôtels, restaurants, bars sont loin d’avoir tous leur groupe de musiciens comme par le passé. Les musiciens se déplacent maintenant dans les rues à l’affût des touristes, pour leur proposer une ballade musicale ou deux, moyennant un peu de monnaie. Des boutiques sont fermées, faute d’approvisionnement, même les boutiques de souvenirs sont moins nombreuses et les touristes ne s’y bousculent plus.
Et pourtant La Havane est toujours aussi belle, et même encore plus belle, car ses dernières années, les travaux de rénovation ont fait des merveilles. Elle a aussi donné le jour à de nombreux beaux hôtels très modernes.
Elle reste ce musée à ciel ouvert à couper le souffle. Ses galeries d’artistes restent nombreuses et proposent des œuvres éblouissantes pour tous les goûts.
Ces automobiles des années 50 sont encore plus pimpantes, équipées pour certaines de leur GPS digital. Les Taxi-vélo brin ballants, traversent toujours les rues de la ville avec leur musique émise par des sonos de très haute qualité.
Ils ne baissent pas les bras
Des hôtels continuent de pousser. Ils sont aidés pour leur financement et développement, par des groupements d’entrepreneurs, parfois de plusieurs nationalités, français, chinois, turques…Ils travaillent aussi à se libérer aut faire ce peut de la dépendance énergétique, avec entre autre des véhicules électriques ou hybride...
Toute la population cherche à faire un peu d’argent, beaucoup de femmes se sont mises à travailler et de nombreux petits commerces de rue ont vu le jour.
Une très jolie boutique « Calore concep store » à ouvert depuis 4 mois en face de la Maison Victor Hugo.
Ce sont deux créateurs de vêtements, issus du monde de la mode, anciens modèles.
L’atelier de confection est sur place en mezzanine, derrière une baie vitrée. L’espace rénové dans le respect de son lieu d’origine est agrémenté d’un bar et de grands tableaux d’artistes ornent les murs. Il regroupe des marques cubaines de vêtements et habillent les femmes et les enfants avec aussi de jolies pièces de maroquinerie.
La création des vêtements d’enfant, se fait en association avec une enfant justement, autiste qui plus est. Elle pense et dessine les habits qu’elle aimerait porter et les deux créateurs professionnels, par leur savoir-faire, le rendent possible.
Ainsi ce lieu, en plus de contribuer à la vitrine du quartier de la veille Havane, perpétue l’idée socio-culturelle qui anime la philosophie cubaine.
Poursuivons notre soutien !