Vous avez dit « Cubain » ?

Le deux poids deux mesures des USA

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Pourvu qu’ils portent atteinte à ce peuple courageux, tous les moyens sont bons. Même au Base-ball ! Ce sport est LE sport national à Cuba. Une rencontre avec une équipe U.S. et le pays s’arrête…ou presque ! Le base-ball est affaire sérieuse. Tellement sérieuse que les mesures du blocus sont même appliquées dans ce sport, avec son lot de mensonges, d’occultations et de manipulations que l’on appelle certainement « Information » ou « Communication » démocratiques.
En voici un exemple tellement pernicieux qu’il nous fait dire : « Le ridicule ne tue pas ! ».

GD

Opinion

Par José Manzaneda
Publié par la Pupila Insomne le 24 avril 2023

A Miami, ils ne se détendent jamais… Même au base-ball !

Banque d’images internet. Image modifiée par nos soins

Le joueur de baseball cubain Yariel Rodríguez jouait dans la ligue professionnelle au Japon, avec un contrat d’un million de dollars, dont il en gardait une grosse part et reversait un petit pourcentage à la Fédération cubaine de baseball pour le sport de base sur l’île (1).

Le joueur a ensuite reçu une offre importante de la part d’une équipe de la Major League Baseball aux États-Unis. Cela signifiait l’accès au meilleur baseball du monde et, bien sûr, un contrat d’un million de dollars. Ce qui pourrait également rapporter beaucoup plus d’argent pour le sport de base ou l’amélioration des installations à Cuba.

Ah... Pardon ! Désolé ! On me dit que ce n’est pas si simple. Aux États-Unis, il est illégal pour un joueur de baseball cubain d’envoyer ne serait-ce qu’un dollar d’impôts à Cuba et, pour être engagé dans les ligues majeures, il doit rompre toute relation avec la fédération de baseball de son pays et même renoncer à y résider, ne serait-ce que temporairement (2).

Il s’agit d’un chantage politique dans tous les sens du terme et d’une violation des libertés du joueur, mais - curieusement - la presse sportive internationale est totalement silencieuse à ce sujet.

Conclusion : Yariel Rodríguez, afin d’obtenir son contrat tant attendu dans la ligue professionnelle américaine, a quitté son équipe japonaise, les Chunichi Dragons, sans préavis, en violation de son contrat signé et en cours (3).

Est-ce que nous lisons des titres disant que Yariel Rodriguez a "fui", "s’est échappé" ou "s’est enfui" du Japon (4) ? Non ! Ce serait un peu étrange, car qui s’enfuit d’un pays comme le Japon ?

Mais présentons un deuxième cas, assez similaire au précédent : celui du joueur de baseball, également cubain, Iván Prieto. Il a décidé de rompre, de la même manière, avec la Fédération cubaine de baseball, et pour les mêmes raisons : devenir un agent agréé pour la ligue professionnelle américaine. Cependant, dans ce cas, comme le joueur n’a pas quitté le Japon pour les États-Unis, mais Cuba pour les États-Unis, les titres parlent de "fuite" (5) (6), de "désertion" (7), de "vol" (8) et d’"évasion" (9) (10). Curieux, non ?

Ce sont des termes qui reflètent la politisation malsaine contre tout ce qui vient de Cuba - dans ce cas, son système sportif. Une politisation que les chaînes de Miami poussent jusqu’au ridicule. Iván Prieto, le joueur présumé "fugueur", a expliqué les raisons de son séjour aux États-Unis : "J’ai pris la décision pour des raisons sportives et rien d’autre, et c’est pourquoi je suis resté à l’écart des réseaux sociaux"(11). "Ma décision a été prise pour des raisons sportives, parce que je veux m’améliorer, je veux faire mes preuves dans le baseball à un niveau plus élevé" (12). Mais comme ces déclarations ne fournissaient pas suffisamment de munitions politiques contre Cuba, le journaliste de Telemundo a rejeté son interview en recourant... au Supremo : "Dans toutes les interviews, tant à Cuba qu’ici aux Etats-Unis, Iván Prieto a toujours remercié Dieu et non la Révolution cubaine, comme d’autres joueurs de baseball dans le passé" (13). Eduardo Yusnaby Rodríguez, Telemundo 51".

Et à Miami, on ne se détend pas... même au baseball !

NdT :Les nombres entre parenthèses renvoient aux articles sources dont s’est inspiré l’auteur et que l’on retrouvera sur le site de La Pupila Insomne pour plus ample informé.