Voyage : il y a des odeurs de France à Cuba ces jours-ci

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La Havane, en plus d’être une cité enchanteresse, est une capitale éminemment culturelle. En ce mois de mai, la culture française y est à l’honneur. Rappelez-vous que la Révolution française a énormément influencé les indépendantistes cubains du 19e siècle. D’ailleurs, le bleu-blanc-rouge du drapeau cubain est inspiré du drapeau français qui arbore les mêmes couleurs.
Un article de Jacques Lanctot du samedi 18 mai 2024 (Journal du Québec)

Il y a quelques jours, on donnait le coup d’envoi à la 8e édition du Mois de la culture française à Cuba.
Elle s’étendra jusqu’au 31 mai, avec un clin d’œil aux futurs jeux olympiques qui se tiendront prochainement dans la capitale française. Au programme, concerts, danse, expositions — l’une d’elles s’intitule « Paris mon humour » et comprend 35 dessins et caricatures au sujet du sport et des Olympiques —, projections de films, rencontre avec artistes et écrivains, et autres activités culturelles. Le 28 mai, on annonce même une rencontre avec l’écrivain cubain Leonardo Padura, auteur prolifique publiée en France.

© Photo - Jacques Lanctôt

Exposition
Dans les locaux du Festival international du nouveau cinéma latino-américain, on a inauguré ce mercredi l’exposition « Besos robados a la memoria del mundo » (Baisers volés à la mémoire du monde), un clin d’œil au film de François Truffault qu’on a projeté sous les étoiles, dans les jardins de la Maison du Festival du nouveau cinéma latino-américain, dans le quartier Vedado.

© Photo - Jacques Lanctôt

L’exposition comprend une sélection de trente affiches de films français (ou en co-production) projetés à Cuba entre 1965 et 1980. Ici à Cuba, chaque fois qu’un film étranger y est projeté, on fait appel à un artiste ou graphiste cubain pour créer une affiche nouvelle. Pas question d’utiliser une œuvre de l’extérieur. C’est le propre d’un pays souverain qui défend ses artistes et créateurs. D’ailleurs, il faut plus que la tête de Catherine Deneuve ou Bourvil pour attirer les spectateurs, car la majorité des artistes français sont des inconnus. Les graphistes doivent donc redoubler d’ingéniosité pour « vendre » le film au public cubain, qui se reconnaîtra dans l’affiche.

© Photo - Jacques Lanctôt

Festival international du théâtre pour enfants et jeune public
Pour la deuxième fois en trente ans, Cuba a été choisie pour être l’hôte du XXIe Congrès mondial de l’Association internationale de théâtre pour l’enfance et la jeunesse (ASSITEJ) — qui se réunit tous les trois ans — et le Festival international des arts de la scène pour l’enfance et la jeunesse, qui aura lieu du 24 mai au premier juin, sous le thème « Des voix pour un monde nouveau ». Plusieurs œuvres de théâtre seront présentées, provenant d’Espagne, d’Argentine, d’Italie, de Colombie, du Costa Rica, de France et de Cuba, entre autres. Mais aucune du Québec. Moi qui ai publié, du temps où j’étais éditeur, bon nombre de pièces de théâtre pour enfants et jeune public, de Suzanne Lebeau et du Théâtre Petit à Petit (PAP) entre autres, je suis déçu que le Québec ne soit pas représenté à cet événement, malgré la vigueur de son théâtre jeunesse. Sans doute, la ASSITEJ-Canada sera-t-elle présente au Congrès, mais cela n’explique pas l’absence du Québec dans le volet Festival des arts de la scène. Un autre exemple où le Québec gagnerait à être un pays souverain pour se représenter, sur la scène internationale, sans l’aide du « grand frère », qui lui fait plutôt de l’ombre. On n’est jamais si bien servi que par soi-même.

Lire l’article dans le journal du Quebec