La SINA informe des démarches consulaires à suivre pour voyager aux USA
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• Suite à l’actualisation de la politique migratoire cubaine, des fonctionnaires des États-Unis assurent que les dispositions migratoires n’ont pas changé
LA Section des Intérêts des États-Unis à La Havane (SINA) a demandé récemment une interview au journal Granma afin d’apporter quelques éclaircissements sur les dispositions et les procédures de visas pour ce pays, suite à l’actualisation de la politique migratoire cubaine. L’entretien s’est déroulé au siège principal de notre quotidien, en présence du consul général Timothy Roche, de la responsable du Bureau de presse et de Culture, Lynn Roche, et de Patricia Bermudez, fonctionnaire du Département d’information sur les visas.
Le consul général a annoncé que son gouvernement avait « accueilli positivement » les changements intervenus dans la Loi migratoire. Cependant, il a tenu à préciser que « du côté des États-Unis les dispositions migratoires n’ont changé sous aucun aspect, si bien que les conditions pour obtenir un visa temporaire ou d’immigrant restent les mêmes ».
Il a expliqué que pour se rendre dans ce pays, les voyageurs sont tenus d’obtenir une autorisation auprès d’un fonctionnaire consulaire lors d’un entretien. Roche a insisté sur la stricte observance de toutes les conditions requises pour l’obtention du visa (voir encadré).
« À l’heure actuelle, a-t-il ajouté, le temps d’attente pour un entretien à la SINA est de 18 mois, et le délai d’obtention de la réponse au terme du traitement de ces documents et de l’entretien est variable. Pour les demandeurs du visa non immigrant, le délai est de 2 à 3 jours, quoique dans certains cas cette formalité administrative peut durer jusqu’à 90 jours ».
Par ailleurs, les demandeurs d’un visa immigrant doivent attendre environ 30 jours une fois passé l’entretien pour obtenir leurs documents de voyage. Mais certains cas particuliers peuvent durer jusqu’à 120 jours ou plus.
« Concernant les visas de touristes, notre loi est très exigeante et la personne qui souhaite voyager doit prouver qu’elle a des liens familiaux solides à Cuba et qu’elle ne restera pas aux États-Unis pour y travailler », a signalé le consul.
« Selons nos dispositions, les fonctionnaires consulaires doivent considèrer les demandeurs de visas temporaires comme des immigrants en puissance », a-t-il souligné.
Le consul général a reconnu qu’ « il est très difficile pour un jeune d’obtenir les autorisations nécessaires pour ce genre de voyage ».
« Beaucoup quittent leur pays en quête de meilleures conditions économiques à l’étranger, alors que les retraités ont des liens plus solides avec leur pays », a-t-il dit.
Cependant, les chiffres publiés par le gouvernement cubain prouvent le contraire : la plupart des gens qui voyagent retournent au pays. Depuis l’an 2000 jusqu’au 31 août 2012, 941 953 Cubains ont voyagé à l’étranger pour des raisons privées, dont à peine 12,8% ne sont pas revenus, soit 120 705 personnes.
D’après les chiffres avancés par les fonctionnaires de la SINA, entre octobre 2011 et le 30 septembre 2012, ce siège diplomatique a délivré environ 10 000 visas temporaires. Roche n’a pas écarté la possibilité que le nombre d’autorisations augmente durant la prochaine année fiscale du fait de la croissance du nombre de demandes dans le nouveau contexte de la politique migratoire cubaine.
« Pour ce qui est des immigrants ou définitifs, les raisons du refus du visa peuvent varier : par exemple, le manque de ressources économiques de la famille aux États-Unis. Nous constatons aussi beaucoup de cas de mariages et de divorces à des fins migratoires. Mais ce refus peut aussi intervenir pour des raisons de santé publique ou de sécurité nationale », a affirmé le fonctionnaire.
« Une fois qu’une autorisation a été refusée, cette décision est irrévocable, même si elle ne revêt pas un caractère permanent », a-t-il expliqué, avant d’ajouter : « La personne devra attendre au moins un an à partir de la date du dernier refus avant de renouveler sa demande d’un visa non immigrant ».
À la question de savoir si ces procédures étaient les mêmes pour le reste des pays, Roche a précisé que certains pays développés n’ont même pas besoin de visa, comme ceux de l’Union européenne, le Canada ou le Japon. Mais « en ce qui concerne les demandeurs de pays très pauvres, d’Afrique, par exemple, ou de certains pays moins développés d’Amérique latine, le taux de refus est malheureusement plus élevé ».
Par contre, le consul général s’est abstenu de commentaires sur la question : « Pourquoi, à la différence du reste des citoyens du monde, les Cubains sont admis sans nécessité de visa lorsqu’ils arrivent par n’importe quel moyen en territoire des États-Unis en vertu de la politique des "pieds secs pieds mouillés", et de la Loi d’ajustement cubain, alors que d’autres immigrants, surtout Latino-américains, sont persécutés et expulsés de ce pays ? »
Même mutisme lorsque nous lui avons mentionné le Programme sur parole des professionnels cubains de la médecine, en vigueur depuis 2006, qui a pour but d’encourager la défection des coopérants cubains dans des pays tiers, dans le cadre d’un système sophistiqué de vol de talents qui n’affecte pas seulement Cuba mais aussi les pays où notre personnel prête ses services. Roche a répondu : « Je ne dispose d’aucune information sur ce programme, car il ne nous concerne pas, ici à La Havane ».
Le consul général a insisté sur le fait que l’intention des États-Unis est de « promouvoir les visites légales et une émigration légale, ordonnée et sûre », mais il s’est gardé de donner son avis sur la politique migratoire de son gouvernement vis-à-vis de Cuba qui a provoqué de nombreuses pertes humaines et qui a pour objectif d’encourager la subversion et la déstabilisation du pays, de justifier la propagande anticubaine, et de déformer notre réalité.
« Nous nous abstiendrons de tout commentaire sur ces questions », a-t-il conclu.
Avant de mettre un terme à l’entretien, les fonctionnaires de la SINA ont mis en garde les citoyens cubains et leurs familles aux États-Unis sur l’existence, dans ce pays, d’entreprises frauduleuses qui proposent des entretiens et des garanties de visas, rappelant que les procédures de demande et d’obtention de visas doivent se faire uniquement à travers la Section des Intérêts à La Havane.
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