Santiago de Cuba, 5 mois après Sandy !

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Un article d’ OSCAR SANCHEZ SERRA pour Granma International en français.

Lire également l’article de CUBARTE qui rend compte de l’inauguration par le Dr Eusebio Leal Spengler, Historien de la ville de La Havane, de l’inauguration de l´exposition photographique « Borrar las Huellas » (Effacer les Empreintes) ayant pour thème le passage de l´ouragan Sandy à Santiago de Cuba : http://admin.cubarte-francais.cult.cu/paginas/actualidad/noticia.php?id=21969

C’est Santiago de Cuba ! Ne vous étonnez de rien !

« SANTIAGO offre un tableau émouvant. On dirait une ville bombardée. Mais nous allons nous en sortir. Vous êtes des gens aguerris », déclarait le président Raul Castro le 29 octobre dernier en parcourant cette province frappée quatre jours plus tôt par le dévastateur ouragan Sandy.

Grand connaisseur de Santiago de Cuba et de ses habitants, il leur signalait : « Cela a été très dur, mais Santiago est Santiago, une ville qui a su résister aux tempêtes et aux guerres en tout genre, et qui saura se redresser. Il faut résister ! ».

Propos qui furent accueillis par des applaudissements nourris, comme pour marquer la détermination de tous à réparer au plus vite les dommages causés par l’ouragan. Le 25 avril, six mois exactement après le passage de Sandy, les paroles du général d’armée continuent à interpeller et inciter à redoubler d’efforts pour construire un Santiago encore plus beau. Et les progrès sont notables !

La première chose qui attire notre attention à notre arrivée dans cette ville de l’est du pays considérée comme le Berceau de la Révolution, c’est la propreté et l’ordre qui y règnent. Santiago a retrouvé l’éclat de ses couleurs et son statut de haut lieu de la musique cubaine. Le caractère joyeux et le courage des Santiagais s’érigent aujourd’hui comme des traits marquants de cubanité, d’identité nationale.

Il est impressionnant de parcourir les rues animées et leurs nombreux commerces et restaurants, que ce soit le long d’artères les plus fréquentées comme l’Avenue du Port, ou Garzon, ou dans des zones plus éloignées comme le quartier populaire de Los Olmos, où se trouve le Turey, un centre nocturne où il ne reste plus guère les stigmates de l’abandon et de l’ouragan, et qui a été mis à l’entière disposition des jeunes.

Il est tout aussi touchant d’arriver à un Comité de défense de la Révolution (CDR) de la zone 36, au Conseil populaire de Flores, et de ne pas entendre parler de cyclone ou d’ouragan, mais de voir les gens nous faire des remarques du genre : « Cela serait bien que le journal Granma parle un peu plus du travail des CDR, qui s’apprêtent à tenir leur congrès », ou entendre une institutrice insister sur les valeurs que nous nous devons de défendre et de préserver, ainsi que des réunions organisées dans son école, où les enfants traitent de plusieurs sujets de la société. Tout cet esprit de Révolution qui se respire dans les rues !

Nous sommes effectivement impressionnés. Non pas que nous ne sommes pas habitués à voir cette population se relever de toutes les situations, même les plus tragiques, mais parce que le souvenir du phénomène météorologique qui en quelques heures a laissé plus de six millions de mètres cubes de gravats dans la deuxième ville du pays reste encore frais dans les mémoires. Plus de

50 000 toits ont été arrachés par les vents, et de nombreuses maisons ont été endommagées, si bien qu’il faudra 6 millions de m2 de couvertures pour réparer ces dommages.

On remarque que des maisons fragiles sont restées sur pied à San Pedrito, où les travaux vont bon train. Transformé en une véritable fourmilière, ce quartier fait peau neuve, et ses habitants ont pleine conscience du principe révolutionnaire selon lequel personne ne sera abandonné à son sort.

La Maison de la Trova Pepe Sanchez, la Place de Marte, avec ses gens qui discutent baseball, et une riche vie sociale, le Parc Cespédes, lieu emblématique de la ville, le glacier Coppelia, sur la rue Enramada, où le Club nautique de l’Alameda, entouré d’installations sportives, sont quelques-uns des points d’une ville qui vibre au rythme de la musique, et qui ne cesse de s’embellir.

Mais comment y est-elle parvenue ? Cette réponse a été fournie par le poète et journaliste cubain Manuel Navarro Luna en 1957, lorsqu’il écrivit : « C’est Santiago de Cuba ! Ne vous étonnez de rien !