Football : Cuba joue son présent et son avenir

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La dernière présence du football cubain en Coupe du Monde de la FIFA remonte tellement loin que le pays semble prêt à repartir de zéro. Douze ans après la Coupe du Monde U-17 de la FIFA, Italie 1991, c’est avec un autre groupe très jeune que le pays caribéen espère consolider sa récente progression, sur la scène internationale. Ainsi, pour son entrée en lice à la Coupe du Monde U-20 de FIFA, Cuba jouera certes son présent, mais aussi son avenir, qui semble d’ailleurs très prometteur.

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Une qualifiquation pour la Coupe du Monde ...

Alors qu’il règle les derniers détails avant ce match contre la République de Corée, qui aura lieu le 21 juin à Kayseri, le sélectionneur Raúl González semble tiraillé entre deux sentiments : la fierté de diriger une équipe qualifiée pour son premier rendez-vous mondial U-20 et l’espoir que cette aventure débouche sur quelque chose de positif.

Ainsi, tout ce qui concerne ce choc et la compétition en général semble prendre, pour lui, un sens beaucoup plus important. "Cette première qualification pour une Coupe du Monde U-20 constitue une étape marquante dans le développement du football dans notre pays", explique-t-il à FIFA.com. "Il y a en ce moment une génération très talentueuse qui a réussi un énorme exploit au bout d’un an de cohabitation en se qualifiant pour l’épreuve turque. Qui sait où elle en sera d’ici à deux ou trois ans ? Les joueurs qui intègrent aujourd’hui le groupe pourraient bien, le jour venu, faire partie de l’équipe seniors."

Ces élucubrations en disent long sur l’état d’esprit qui règne dans un pays où le football a longtemps été relégué à un second plan derrière des disciplines comme l’athlétisme, la boxe, la lutte ou le baseball. Même ce dernier sport, véritable passion nationale qui a rapporté trois médailles d’or olympiques semble céder un peu de terrain à l’heure actuelle... "C’est un fait : le football est devenu un sport de masses à Cuba", confirme González. "Je pourrais même vous assurer qu’à l’heure actuelle, les gens préfèrent le football au baseball. Nous aimerions beaucoup que notre premier match soit diffusé dans notre pays. Voir l’équipe nationale U-20 disputer une Coupe du Monde serait une immense fierté pour tout le pays."

Pas de tradition mais de grosses ambitions

L’impact serait certainement très positif, mais Raúl González et Cuba savent qu’ils devront d’abord prouver quelque chose avant de se tourner vers l’avenir. Et si le manque de tradition footballistique constitue certes un handicap face à des équipes rompues aux joutes officielles comme le Portugal, le Nigeria ou la République de Corée, l’on aurait tort de croire que les Caribéens ne se sont pas fixé des objectifs clairs pour cette campagne historique.

"Si nous sommes ici, c’est que nous l’avons mérité", assure le technicien cubain. "On ne nous a pas fait de cadeaux. Nous sommes un peuple de battants, donc nous ne lâcherons rien, même contre des pays habitués à ce contexte. Bien sûr, nous ne sommes pas favoris, mais nous ne serons pas faciles à battre."

L’optimisme fait partie des caractéristiques du peuple cubain et le sélectionneur n’hésite pas à piocher dans cette réserve d’énergie. Décontracté, il espère voir ses joueurs arriver sur le terrain avec ce même état d’esprit afin de commencer à bâtir quelque chose pour les années à venir. "Nous n’avons rien à perdre et nous pouvons gagner ici en Turquie", assure-t-il. "Toutes les leçons que nous en tirerons seront fondamentales pour l’avenir du football cubain."

Lire également l’article paru le 26 juin sur le site de la FIGA juste après leur élimination : SACRIFICES ET REVES D’UNE GENERATION CUBAINE" :
http://fr.fifa.com/u20worldcup/news/newsid=2119866/