Le blocus n’a aucune raison d’être

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Le 28 octobre prochain aura lieu le débat de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies sur le blocus économique, commercial et financier exercé par les États-Unis contre Cuba.

Des spécialistes participent à une vidéoconférence à La Havane sur les dommages provoqués à l’économie cubaine par le blocus des États-Unis

Claudia Fonseca Sosa

« Les États-Unis persistent dans leur philosophie du châtiment. Ils ne pardonnent pas Cuba d’avoir pris les rênes de son propre destin il y a plus de 50 ans », a déclaré à La Havane Josefina Vidal, directrice générale pour les États-Unis du ministère des Relations extérieures.

Lors d’un point de presse à l’issue d’une vidéoconférence avec des spécialistes depuis Washington sur les dommages provoqués à l’économie cubaine par le blocus des Etats-Unis, la fonctionnaire a souligné que la Maison-Blanche persiste dans cette philosophie, Cuba ayant décidé souverainement de se mettre au service des intérêts de son peuple, sans ingérence et sans domination étrangère.

La diplomate a précisé que la prise de conscience est de plus en plus forte que cette philosophie est loin de servir aux intérêts des États-Unis, et les centres universitaires, institutions, personnalités politiques, religieuses et hommes d’affaires sont de plus en plus nombreux à demander au gouvernement de renoncer à sa politique obsolète.

Concernant l’avenir des relations avec les États-Unis, elle a affirmé que le blocus économique, commercial et financier reste la priorité numéro un dans la politique nationale. « Les deux pays peuvent discuter, et si les deux gouvernements, de manière raisonnable et civilisée, se proposent de sortir de cette impasse qui dure depuis plus de 50 ans, ils peuvent le faire », a-t-elle dit.

Au cours de la vidéoconférence retransmise en direct sur la chaîne Cubavision international, Andrés Zaldivar Diegez, directeur du Centre des recherches historiques de la Sécurité de l’État, a offert l’historique de la traque financière déclenchée contre notre pays depuis l’instauration du blocus en 1962.

Pour sa part, le chercheur cubain Jonathan Quiros Santos, du Département du commerce et d’intégration du Centre d’études sur l’économie mondiale, a indiqué que le blocus a provoqué des dommages se montant à plus de 100 milliards de dollars, et que les amendes infligées à la banque française BNP Paribas illustrent une recrudescence du blocus.

Depuis Washington, le professeur universitaire Phil Peter et l’avocat Robert Muse ont mis l’accent sur les effets négatifs du blocus pour les entreprises nord-américaines et les pertes en termes d’opportunités d’affaires et de commerce.

Phil Peter, président du Cuban Research Group, a souligné que la levée de cette mesure de coercition multiplierait les opportunités d’échanges dans de nombreuses sphères comme les investissements, le tourisme et le commerce, et que les compagnies nord-américaines et d’ailleurs souhaitant investir dans le secteur énergétique cubain pourraient participer à l’exploration en eaux profondes du Golf du Mexique.

Pour sa part, Robert Muse s’est référé à la marge de manœuvre de l’administration Obama pour lever le blocus et procéder à une normalisation des relations bilatérales.

« Si le président Obama faisait preuve de volonté politique, il pourrait lever les sanctions économiques et rayer Cuba de la liste des État soutenant le terrorisme », a-t-il dit.

Le 28 octobre prochain aura lieu le débat de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies sur le blocus économique, commercial et financier exercé par les États-Unis contre Cuba.