Cuba : LA SUBVERSION ANTI-CUBAINE MANQUEE

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Sans le savoir, avec leurs impôts, les Etasuniens et les Européens financent le terrorisme mercenaire et la fabrication de dissidents à Cuba. Il y a plus de 55 ans que les Etats-Unis patronnent ces plans contre l’île de même que la droite espagnole rance qui offre des euros alors qu’elle prive de bien-être le peuple ibérique.

Les plans subversifs de l’étranger

par Nydia Egremy/Mejico Global

Créer des tensions sur l’île avec des tentatives de subversion est une ineptie politique, économique et diplomatique. Avec le blocus génocide, des actions secrètes et des actes terroristes, la super-puissance passera seulement à l’histoire comme victime de ses propres tueurs à gages.

Imaginons qu’une puissance étrangère consacre de l’argent, des experts et du matériel à former des activistes pour troubler l’ordre politique d’un autre pays. Cette violation du droit international et de la Charte des Nations Unies a été la norme du Gouvernement des Etats-Unis qui apporte des ressources, entraîne des mercenaires et espionne Cuba depuis plus d’un demi-siècle.

Bien que la dissidence cubaine se dise démocrate et libertaire, en réalité, c’est un réseau mercenaire qui, à l’intérieur de son propre pays, lutte férocement avec les fonds du Gouvernement étasunien pour attiser la haine entre les Cubains, troubler la gouvernabilité de son propre pays et commettre des sabotages.

En soutenant ces groupuscules d’intérêt, le Gouvernement de Barack Obama imite son prédécesseur George Walker Bush et les derniers présidents étasuniens dans leur obsession de renverser ceux qui défendent leur souveraineté et qui aspirent à un monde sans hégémonies. Un vrai mouvement politique national ne se fabrique pas dans une capitale ennemie ; la liberté d’expression est quotidienne et tous ceux qui ont fait la queue devant les magasins le savent, comme le rappelle l’avocat cubano-américain José Pertierra.

Cependant, sous l’action de ces groupes mercenaires, le territoire cubain, ses habitants et le patrimoine sont victimes du terrorisme et de la subversion articulée depuis l’extérieur. La bénéficiaire de ces actions délictueuses est l’élite prédatrice, partisane des dénationalisations et avide de pouvoir - non de liberté ou de démocratie - qui aspire à reconquérir Cuba pour perpétuer la marginalisation et l’ignorance qui violeraient à nouveau les droits de l’homme de plus de 12 millions de Cubains.

Etre dissident à Cuba est une excellente affaire. Sûrs que le gouvernement cubain n’exercera pas de violence contre eux, les soi-disant combattants de la liberté d’expression se taisent devant plus d’un demi-siècle de blocus génocide que la super-puissance a imposé à Cuba et gardent le silence devant l’ouverte ingérence politique, économique et sociale des services de renseignement de la super-puissance contre le régime de l’île.

Les budgets clandestins ou non pour déstabiliser Cuba proviennent des contribuables étasuniens. Le congrès cache à ses citoyens le montant réel qu’il consacre à faire pression sur le Gouvernement cubain à l’étranger, pour former certains acteurs aux nouvelles technologies de l’information ; pour renforcer les organisations non gouvernementales (ONG) liées à Washington et pour soutenir les familles des soi-disant prisonniers politiques, des pseudo-opposants artistes, journalistes ou blogueurs, entre autres.

Ce flux de ressources pour la subversion viole le droit international, les lois étasuniennes et celles d’autres pays comme le démontre le spécialiste en communication Octavio Fraga Guerra, en citant l’article 951 du code Pénal des Etats-Unis qui établit que toute personne qui n’est pas diplomate et qui agit dans ce pays comme agent d’un Gouvernement étranger sans notification préalable au ministère de la Justice, encourt jusqu’à 10 ans de prison.

Le paragraphe 530 du code définit que tout Etasunien qui, sans autorisation de son gouvernement, établit une relation avec un Gouvernement étranger dans l’intention d’influer sur la conduite de celui-ci dans un conflit ou une controverse avec les Etats-Unis risque la prison.

Une fabrique d’opposants.

La fondation Nationale Cubano-Américaine (FNCA) du terroriste notoire Jorge Mas Canosa, bénéficie historiquement du soutien économique étasunien. Aujourd’hui, ces ressources accroissent la fortune en millions de son fils, héritier du trafic d’influences et de son leadership politique. Seulement en 2011, il a reçu 3,4 millions de dollars pour soutenir la contre-révolution à Cuba, en plus d’apports privés supérieurs à 600 000 dollars. Sa section des Droits de l’Homme reçoit le 4° niveau de fonds attribués par l’Agence des Etats-Unis pour le Développement International (USAID) pour des projets contre Cuba.

A son tour, le groupe ibérique Solidarité Espagnole avec Cuba (SCC) a envoyé des émissaires sur l’île dans le but illégal de collecter des informations sur la situation politique. Ricardo Carrerras Lario la dirige. Son profil comprend son passage par Rendon Group, une firme experte dans les opérations psychologiques liée au Département de la Défense (Pentagone) et au Département d’Etat des Etats-Unis ainsi que dans le conseil aux gouvernements et aux candidats latino-américains qu’apporte sa firme Latin Analysis INC.

Sous la couverture d’un touriste, Carrerras a contacté des contre-révolutionnaires sur l’île pour leur apporter de l’argent et du matériel. Fraga Guerra rappelle que bien que la SCC cache l’origine de ses fonds, on sait qu’entre septembre 2008 et décembre 2009, l’Institut Républicain International (IRI) étasunien lui a donné 615 000 dollars. Ce chiffre équivaut à 41 000 dollars par mois, 533 000 pesos mexicains.

Sur le rôle déstabilisateur de certains groupes, Fraga cite l’article "Solidarité Espagnole avec Cuba : une ONG à l’odeur de "Guerre Froide"" écrit par Julio Ferreira (mars 2013). Là, l’auteur soutient que le siège subversif contre la Révolution Cubaine utilise les ONG et de soi-disant journalistes indépendants qui agissent comme des chevaux de Troie.

Le Code Pénal espagnol prévoit aussi la prison pour ceux qui commettent des actes pour porter préjudice à l’autorité de l’Etat ou pour mettre en danger la dignité ou les intérêts vitaux de l’Espagne en entrant en relations avec des agents de renseignement ou des gouvernements étrangers. Un autre article, le 589, prévoit la prison pour qui publie ou exécute en Espagne tout ordre, toute disposition ou tout document d’un Gouvernement étranger qui porte atteinte à l’indépendance ou à la sécurité de l’Etat.

Malgré cette illégalité, l’offensive contre-révolutionnaire persiste même si ça lui retombe dessus, comme c’est arrivé au début de cette année. L’agence AP a révélé que 17 Cubains entre 18 et 27 ans se sont rendus à Miami comme boursiers du Centre d’Initiative Latino-américaine et des Caraïbes du Miami Dade College pour se former en tant que dirigeants politiques et rencontrer des leaders hispaniques du congrès.

Loin d’être un voyage d’études, les jeunes entraient dans le plan subversif de la FNCA contre Cuba que finançait l’USAID. Selon AP, ces jeunes, des membres de familles de contre-révolutionnaires, ont déserté et cette aventure manquée a coûté au contribuable étasunien quelques 16 000 dollars par personne.

Le profil des élus est éloquent : San Miguen Molina a dénoncé sur Univision 23 le fait que la FNCA l’a utilisé pour justifier les fonds reçus ; le rappeur Raudel Collazo se dit adepte de Malcolm X mais sur Facebook soutient la devise "Paix, amour, liberté et merde à la politique". La troisième dissidente manquée est Aleidys Cata Moya, dont le Nuevo Herald a caché qu’elle est la nièce de Berta Soler et d’Angel Moya.

C’est aussi une affaire, de se déclarer prisonnier politique à Cuba. La plupart a commis des attaques avec violence, des blessures graves, du trafic de drogues, des troubles à l’ordre public, des menaces et des violences domestiques. S’ils se déclarent contre la politique du Gouvernement cubain et refusent les normes carcérales (revêtir l’uniforme et refuser de travailler pour payer sa dette sociale), la FNCA leur donne à chacun au moins 50 dollars par mois. Ce montant est le double de ce que reçoit en moyenne un travailleur de l’île, déclare Luciano Estremera Morales.

L’argent leur parvient par l’illégale Union Patriotique de Cuba (UNPACU) qui, en août dernier, n’a pas donné sa mensualité à ces pseudo-dissidents parce que l’UNPACU a dépensé l’argent dans une fête sur la plage d’El Frances à Santiago. Après ce scandale, la FNCA a doublé la mensualité de septembre mais les prisonniers ont seulement reçu 90 dollars et des excuses.

D’autres qui reçoivent des subsides sont celles qu’on appelle les Dames en blanc. Après avoir été payées, elles protestent contre le gouvernement cubain sur la 5° Avenue de La Havane avec à leur tête Berta Soler et Belkis Cantillo. Si elles accomplissent leur tâche, elles vont à l’étranger tous frais payés, récoltent de la notoriété et même reçoivent des prix. Mais à l’intérieur, elles livrent une lutte acharnée pour l’argent et le pouvoir qui embarrasse seulement leurs sponsors.

Les désertions ont augmenté quand Soler leur a réduit les salaires, a donné des bourses à sa propre famille, organisé des voyages à l’étranger et a caché les 50 000 euros qu’elle a reçus pour le Prix Sakharov, révèle Ramon Bernal. Un autre déçu est Giordano Lupi, traducteur italien de la blogueuse Yoani Sanchez qui a découvert que celle-ci ne pense qu’ à l’argent et non aux valeurs démocratiques qu’elle proclame.

Obama à découvert.

Dans les deux administrations d’Obama, la FNCA a reçu d’importantes contributions pour sa guerre sale. On lui attribue, conjointement avec le Conseil pour la Liberté de Cuba, l’engagement de mercenaires pour effectuer des violences dans le cadre de la visite de Benoît XVI à La Havane et de la Foire Internationale de La Havane 2013.

La capacité de pression de la FNCA s’est renforcée le 8 novembre 2013, quand le président s’est rendu dans la maison de Jorge Mas Santos pour y recevoir des dons de la contre-révolution en Floride pour le Parti Démocrate. Là, le président étasunien a salué Guillermo Fariñas et Berta Soler. Avec cette visite, Washington remplit son engagement de garantir des fonds de l’USAID à l’opposition, comme le rappelle le journaliste guatémaltèque Percy Alvarado.

Devant la multiplication des agences et des institutions qui répartissent de l’argent étasunien parmi les mercenaires cubains et l’absence de transparence, Obama a décidé de centraliser les ressources. Depuis 2012, le Département d’Etat concentre ses efforts sur trois de ses organes : le Bureau de l’Amérique Latine et des Caraïbes (LAC) qui dépend de l’USAID ; le Bureau de la Démocratie, des Droits de l’Homme et du Travail (DRL) et le Bureau des Affaires de l’Hémisphère Occidental.

En même temps, il a renforcé le rôle du Bureau des Intérêts Etasuniens (SINA) pour distribuer de l’argent à la dissidence cubaine. Le chef de la mission, John Caufield, utilise son expérience de fonctionnaire en Amérique Latine pour mettre en place les plans de déstabilisation en formant son personnel à identifier qui accorderait une aide économique et technologique pour impulser son opposition subversive.

Malgré la restructuration ordonnée par Obama, le budget anti-cubain a augmenté. Si George W. Bush a élevé le budget de 3,5 millions de dollars en 2 000 à 45 millions en 2008, la dépense spécifique d’Obama, mise en place par la Commission pour l’Assistance à une Cuba Démocratique (créée par Bush) soutient des mesures destinées à l’entraînement, au développement et au renforcement de l’opposition et de la société cubaine, rappelle José Pertierra. Ceci se produit bien que le rapport 2006 du Bureau Général de Comptabilité (GAO) ait découvert une absence de rendu de compte dans les fonds destinés à cette fin.

Pendant qu’opèrent les plans subversifs de l’étranger, le président Raùl Castro a affirmé le 6 octobre 2013 que le territoire de Cuba n’a jamais été utilisé ni ne le sera jamais pour organiser, financer ou exécuter des actes terroristes contre aucun autre pays, y compris les Etats-Unis. Le président a ajouté que son pays a souscrit 13 conventions internationales contre le terrorisme et qu’il remplit les engagements et les obligations des résolutions de l’Assemblée Générale et du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Malheureusement, il y a 55 ans que les Etats-Unis ne respectent pas cette position.

Source en espagnol :