Rapprochement historique entre Cuba et les Etats-Unis

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Un évènement exceptionnel ! Personne ne s’y attendait, au moins aussi tôt. Depuis des années les dirigeants cubains, Fidel Castro d’abord, Raul Castro depuis qui’l est Président, ont maintes fois déclarés qu’ils étaient tout à fait disposés à se mettre autour d’une table pour négocier avec les responsables américains. Avec une seule exigence :
Un dialogue respectueux, sur la base de l’équité souveraine, pour aborder de différents sujets de façon réciproque, sans préjudice à l’indépendance nationale et l’autodétermination de notre peuple.

Ci-après donc le discours intégral de Raul Castro et les éléments de celui de Barak Obama publiés par le journal

Discours du Président cubain Raul Castro Ruz

Discours du Président cubain Raul Castro RuzLa Havane, le 17 décembre (ACN) À continuation nous reproduisons le discours du Général d’Armée Raul Castro Ruz, Président des Conseils d’État et des Ministres, au peuple cubain et à l’opinion publique, sur les relations entre Cuba et les États-Unis :

Compatriotes,

Depuis mon élection en tant que Président des conseils d’état et des ministres, j’ai réitéré, à maintes reprises, notre disposition de tenir avec le gouvernement étasunien, un dialogue respectueux, sur la base de l’équité souveraine, pour aborder de différents sujets de façon réciproque, sans préjudice à l’indépendance nationale et l’autodétermination de notre peuple.

Il s’agit d’une position exprimée au gouvernement des EEUU, de façon publique et privée, par Fidel, lors de notre longue combat, et ceci, avec la proposition de discuter et régler les différends par des négociations, sans renoncer à aucun de nos principes.

L’héroïque peuple cubain a fait preuve, face aux grands dangers, agressions, adversités et sacrifices, qu’il est et restera fidèle à nos idéaux d’indépendance et de justice sociale. Lors de ces 56 années de Révolution, nous sommes restés unis et nous avons gardé une profonde loyauté pour ceux qui sont tombés en défendant ces principes depuis le début de nos guerres d’indépendance en 1868.

Maintenant, nous sommes en train de mettre en œuvre, malgré les difficultés, l’actualisation de notre modèle économique pour bâtir un socialiste prospère et durable.

A la suite d’un dialogue au plus haut niveau, y compris un entretien téléphonique que j’ai tenu hier avec le Président Barack Obama, nous avons pu avancer dans le règlement de certains sujets d’intérêts pour les deux nations.

Tel que Fidel l’a promis en juin 2001 : Ils reviendront ! Aujourd’hui, Gerardo, Ramón et Antonio sont arrivé à notre patrie.

L’énorme joie de ses parents et de tout notre peuple mobilisé infatigablement pour cet objectif, s’étend sur centaines de comités et groupes de solidarité, gouvernements, parlements, organisations, institutions et personnalités que pendant 16 ans ont réclamé et consenti de courageux efforts pour leur libération. Nous leurs exprimons notre plus grande gratitude et engagement.

Cette décision du Président Obama, mérite le respect et la reconnaissance de notre peuple.

Je tiens à remercier et reconnaître le soutien du Vatican et particulièrement, du Pape Francisco, en vue de l’amélioration des relations entre Cuba et les EEUU. De même, notre remerciement au gouvernement de Canada pour les facilités créés à la réalisation du dialogue de plus haut niveau entre les deux pays.

En même temps, nous avons décidé de libérer et envoyer aux EEUU, un espion d’origine cubain qui a été au service de ce pays.

D’autre part, pour des raisons humanitaires, aujourd’hui, nous avons envoyé de retour à son pays, le citoyen nord-américain Alan Gross.

De façon unilatérale, telle que notre pratique l’exige et conformément à nos dispositions légales, ont reçu des bénéfices pénaux, les prisonniers concernés, y compris la libération de personnes dont le gouvernement étasunien était intéressé.

De même, nous avons convenu la reprise de relations diplomatiques.

Ceci ne veut pas dire que l’essentiel ait été réglé. Le blocus économique, commercial et financier provocant de gros dommages humains et économiques à notre pays doit cesser.

Bien que les mesures du blocus aient été devenues une loi, le Président des EEUU peut modifier leurs applications en vertu de ses facultés exécutives.

Nous proposons au gouvernement étasunien de prendre de mesures réciproques en vue de l’amélioration du climat bilatéral et de l’avancement vers la normalisation des liens entre nos deux pays, conformément aux principes du droit international et de la charte des Nations unies.
Cuba réitère sa disposition à maintenir la coopération dans les organismes multilatéraux, à savoir, l’Organisation de Nations unies.

En reconnaissant que nous avons de profonds différends concernant la souveraineté nationale, démocratie, droits de l’homme et politique extérieure, je confirme notre volonté de dialoguer à l’égard de ces sujets.

J’invite le gouvernement étasunien à surmonter les obstacles empêchant ou limitant les liens entre nos peuples, les familles et les citoyens de ces deux pays, en particulier, ce qui concerne les voyages, le service postal direct et les télécommunications.

Les progrès remportés lors des échanges montrent qu’il est possible de résoudre beaucoup de problèmes.

Tel que nous l’avons réitéré, nous devons apprendre l’art de coexister, d’une façon civilisée, avec nos différends.

Nous parlerons plus tard de ces importants sujets.

Je vous remercie.


Obama veut examiner avec le Congrès la levée de l’embargo sur Cuba

Barack Obama a annoncé, mercredi 17 décembre, un tournant diplomatique historique dans les relations entre Washington et La Havane.

Barack Obama salue le président cubain Raul Castro, le 10 décembre 2013, lors de l’hommage à Nelson Mandela, à Johannesburg (Afrique du Sud).

C’est un tournant historique dans les relations entre les Etats-Unis et le régime communiste de Cuba. Après la libération d’un Américain détenu depuis cinq ans à La Havane, Barack Obama annonce, mercredi 17 décembre, qu’il veut examiner avec le Congrès américain la levée de l’embargo.

• Barack Obama a annoncé avoir demandé au secrétaire d’Etat John Kerry d’engager des discussions avec Cuba sur une normalisation des relations diplomatiques. Dans une allocution télévisée, le président américain a reconnu que la politique "rigide" menée par Washington à l’égard de Cuba ces dernières décennies avait eu peu d’impact. "Je pense que nous pouvons aider davantage les Cubains" en discutant avec le gouvernement de La Havane, a estimé le président américain.

• Barack Obama a également lancé : "Todos somos americanos" ("Nous sommes tous Américains"). Il a pu discuter au téléphone avec le dirigeant cubain Raoul Castro mardi 16 décembre, selon un responsable américain.

• Les Etats-Unis et Cuba n’ont plus de relations diplomatiques officielles depuis 1961. Une source au sein du Congrès américain avait évoqué l’hypothèse d’une levée, au moins partielle, de l’embargo américain contre Cuba, mis en place en février 1962. Les Etats-Unis envisagent aussi de rouvrir leur ambassade à La Havane, dans les prochains mois.

• Le pape François a joué un rôle crucial dans ce rapprochement historique, affirme un responsable américain. Ce accord a abouti après "18 mois de discussions secrètes, organisées au Canada et encouragé par le pape François, qui a mis en place une dernière rencontre au Vatican", explique le New York Times (en anglais). Le pape a salué une "décision historique" et fait part de sa "grande satisfaction".

• Après cinq ans de prison à Cuba, l’Américain Alan Gross a été libéré pour des raisons humanitaires contre la libération de trois Cubains, a indiqué mercredi un responsable américain. Le gouvernement cubain aurait aussi accepté de libérer 53 détenus politiques, selon un haut responsable américain, cité par l’agence Reuters.

Je suis atterré de lire des commentaires d’amis de Cuba qui font la fine bouche par rapport à cet accord historique et qui rappelle que le Président des Etats Unis défend le monde capitaliste. Qui aurait pu croire qu’Obama était devenu un défenseur acharné du système social cubain ? Ce qui a changé c’est que les cubains ont imposé que les Etats Unis ne les considèrent plus comme des terroristes à mettre au banc du monde, qu’ils les respectent et qu’ils acceptent de coopérer avec eux sur des bases égalitaires. Je suis peut être obtus mais je ne comprends pas les réticences à ce rapprochement. On devrait alors reprocher à Cuba ses relations avec la plupart des pays du monde !Ne les prenons pas pour des petits garçons à qui il faudrait donner la leçon. Pour moi c’est un langage de colonialistes, que je considère que ces amis ne sont pas...
RG