Wifredo Lam, un grand peintre à connaitre et à reconnaitre !

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Wifredo Lam sera-t-il reconnu dans les colonnes des encyclopédies d’art ? Peut-être que non. Attendons pour voir si à l´issue du XXe siècle, la versatile renommée gardera de lui la mémoire d´un artiste contestataire ou d´un " Basquiat " havanais.

EN PHOTO LOGO : La Chaise (1941) œuvre conservée dans le Musée National des Beaux-Arts à La Havane

Wifredo Lam, le peintre le plus universel de Cuba

Tandis que Wifredo Lam observe satisfait ses travaux, on les achète chaque fois plus cher au marché de l’art, chose improbable (le succès toujours surprend) pour un latino-américain qui est né en décembre 1902, dans une ville éloignée de la pittoresque République de Cuba.

Le métissage l’accompagne dès lors. Le père, Lam Yam, était un chinois de 84 ans et sa mère une mulâtresse descendante d’espagnols et d´africains. En 1918, Wifredo a voyagé à La Havane et a commencé ses études à l’Académie de San Alejandro. Entre 1920 et 1923 il a participé au salon de l’Association de Peintres et Sculpteurs de La Havane. Après il est allé à Madrid, alors tout a changé.

Là-bas le jeune artiste a reçu des leçons du peintre académique Fernándo Álvarez de Sotomayor, directeur du Musée du Prado, celui qui a été maître de Salvador Dalí. En Espagne où il a vécu, il a beaucoup souffert. Il a épousé l’espagnole Eva Piris et a eu un fils, mais sa famille meurt avant le début de la Guerre Civile.

Lam affronte seul la tragédie du fascisme du côté républicain, situation qui mènera son œuvre vers des chemins plus dramatiques et plus engagés.

Puis, à Paris, il est déjà un peintre de gauche. Comment ne pas l´être si dès 1938 il fréquente Pablo Picasso, Leiris, Joan Miró, Léger, Matisse, Tzara, Eluard y Braque, la guérilla subversive et intellectuelle !

Pierre Loeb lui a organisé sa première exposition dans la capitale française, en 1939. Lui, le cubain apparaît influencé par le cubisme, avec des œuvres singulières aux images austères et sobres dans l’emploi des couleurs. Cette même année il expose à New York joint à Picasso, celui qui a nourri son intérêt pour l’art africain et les masques primitifs. Le génial espagnol et les surréalistes sont le résultat des influences de ce moment là, les plus signalées par les historiens et par les critiques. On signale l’amitié avec André Breton, avec lui il s’aventure dans les rites du vaudou haïtien et lui illustre le poème Fata Morgana.

L’occupation nazie en France le pousse de nouveau vers Cuba en 1941, ce retour sans le vouloir a produit des fruits inattendus : la complète maturité de l’artiste. Dans le bateau l’accompagnent de l’exil Breton, Claude Lévi-Strauss et André Masson. Après avoir été 18 ans absent il s’émerveille de la beauté de la Caraïbe, de l‘intensité de la lumière et de la Santeria et d’autres religions syncrétiques caribéennes.

Dans ses huiles et ses peintures de l’époque, il récupère les genres et les thèmes classiques tels que le paysage ou la nature morte. À ce moment il peint sur le papier kraft, son œuvre la plus fameuse, La Jungla, La Master pièce, de 239,4/229,9cm, celle-ci appartient au Musée d’Art Moderne de New York (MoMA) depuis 1945. Il devient aussi un exposant habituel de la Pierre Matisse Gallery de la ville nord-américaine.

En 1946 il est retourné à Paris, mais parfois il a voyagé à Cuba et à New York. Après il s’installe définitivement dans la capitale française. La grande série de tableaux totémiques et mythiques sur laquelle il avait travaillé dès son premier retour à Cuba, l’a consacré comme un peintre au succès mondial.

Il a reçu le Guggenheim International Award (1964). En 1966 et 1967 l´Europe lui a rendu hommage avec des rétrospectives aux musées et aux galeries de Hanovre, Basile, Bruxelles, Amsterdam et Estocolmo. Seulement au Musée de Beaux Arts, à La Havane il existe une salle d’exposition exclusive dédiée à Wifredo Lam. Des œuvres importantes comme La silla ou le perturbateur Tercer Mundo, peuvent être admirées dans l’institution cubaine.

Plusieurs décades après sa mort, en 1982, son œuvre ensorcelle les voyageurs et argentés collectionneurs. En mai 2012, Sotheby’s a vendu aux enchères une pièce de la période de rêverie. Idole (1944), une représentation d’Oyá « divinité de l’air et de la mort » qui a atteint plus de quatre millions et demi de dollars en faveur d’un anonyme collectionneur sud-américain.

Lisant ceci il est très difficile de se débarrasser du lieu commun : « Wifredo Lam est le peintre le plus universel de Cuba »

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