Les ressources humaines : un capital inestimable !

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Par Ismael Clark Arxer CUBARTE

La ressource humaine est sans aucun doute le bien le plus précieux quand on pense au développement socioéconomique d’un pays. Fomenter ce potentiel demande de la volonté, de la persévérance et des ressources. Le perdre serait une calamité ; ne pas l’exploiter, une bévue.

Une ressource inestimable pour le développement ...

Dans la société contemporaine les entités économiques sont obligées de participer à des processus compétitifs souvent excluant, dont le facteur déterminant est l’utilisation des connaissances et des instruments découlant du vertigineux développement de la science et de la technologie.

L’influence du facteur qualitatif dans la réalisation des indicateurs inférieurs ou supérieurs d’efficacité et de productivité, a conduit depuis quelques décennies que le terme de « capital humain » a été créé pour désigner le poids de la contribution des personnes quant à la réussite des entités. Pour certains, comme celui écrivant ces lignes, le terme mentionné n’est pas apprécier pour ses résonances faisant allusion à un régime social ayant des implications néfastes, mais dans la pratique son utilisation s’est imposée dans le cadre du langage économique universel. Au-dessus de ceci, d’illustres révolutionnaires, comme le propre Commandant en Chef Fidel Castro, l’ont employé dans des réflexions de projection socialiste sans équivoque, comme nous le verrons plus tard.

Dans la pratique, le mentionné « capital » serait constitué par l’ensemble des habilités, des compétences et, en général, des connaissances et des talents qui sont au pouvoir de la force de travail et qui s’expriment dans la capacité de réaliser des tâches spécifiques, surtout celles d’une complexité particulière. En fin de compte, il s’agit d’exprimer la capacité de la connaissance et l’expérience d’apporter une valeur dans les processus productifs : une idée qui pourrait désormais être perçue comme intuitive mais qui n’a pas été l’objet d’une reconnaissance formalisée durant longtemps.

Actuellement, le capital humain est considéré comme l’élément fondamental de l’appelé capital intellectuel, qui comprendrait également les appelés capital organisationnel et capital relationnel. Au-delà des aspects techniques, dont ce n’est pas l’endroit pour les aborder, ce qui est exprimé en un mot est l’influence chaque fois plus décisive du facteur humain dans les processus socio productifs.

Maintenant, contrairement aux autres composants intellectuels de la production comme la quantité, la qualité et l’accessibilité de l’information, la technique disponible, le capital humain doit faire avec la nature même de l’être humain, sa capacité d’apprendre, de faire et de triompher. Par conséquent, sa promotion, son exploitation et sa conservation impliquent des considérations très spéciales pour n’importe quel pays et spécialement ceux en voie de développement. Des spécialistes contemporains des questions de la direction sur des bases scientifiques ont souligné l’importance des outils méthodologiques, ceux étant déjà disponibles, pour promouvoir la croissance personnelle, l’estime de soi et un environnement favorable à la communication entre les composants d’une institution donnée. De tels instruments sont considérés comme des prémisses obligées pour profiter de façon optimale du potentiel humain disponible, maintenir sa motivation et obtenir que celui-ci soit pleinement identifié avec l’institution, avec son travail et assurer ou favoriser sa productivité, sa créativité, sa responsabilité et la qualité des résultats obtenus. En particulier, on met un plus grand accent sur la nécessité de prendre en considération les personnes comme le principal actif d’une organisation et non pas comme une ressource de plus, dans la mesure où la réussite de celles-ci (et des pays) dépende de tirer parti au maximum du talent, des capacités et du potentiel des personnes et de leur capacité à travailler en équipe. Au niveau international, l’acquisition, la préparation et l’utilisation du capital humain se manifeste spécialement dans la concurrence entre les pays.

Selon les données consignées dans le dernier Rapport de l’Unesco sur la Science (2010), les États-Unis, l’Union Européenne et la Chine disposaient chacun d’environ 20 % du nombre de chercheurs, et il existe une nette tendance que la Chine se place à court terme à la tête de cette liste. Selon le même Rapport, le potentiel des chercheurs est extrêmement concentré. Les « cinq grands » de cette liste (les déjà cités plus le Japon et la Russie) représentent au total environ 35 % de la population mondiale mais disposent des trois quarts des scientifiques de la planète. Cette disproportion est influencée, plus que les politiques nationales de formation, pour la migration des personnes hautement qualifiées vers ces pôles d’attraction, soit en vertu de meilleures rémunérations, de meilleures conditions de vie ou de travail, ou toutes les combinaisons possibles de ces facteurs.

Comme l’exprime le Rapport susmentionné de l’Unesco, on fait allusion au phénomène de la migration des talents en utilisant divers termes. Certains comment nous l’apprécions comme un vol réel et malveillant de cerveaux, mais d’autres préfèrent utiliser des formulations telles que « fugue (ou « drainage » de cerveaux », avec lesquelles la culpabilité du phénomène retombe sur les victimes de celui-ci.

Dans n’importe quel cas, les études internationales identifient que les principales routes de migration vont du Sud au Nord et du Nord au Nord, bien que selon le Rapport précité, un ensemble de destins attrayants comme l’Afrique du Sud, la Russie et la Malaisie, fasse son apparition.

La question ne peut pas être d’une plus grande importance pour des pays qui, comme le notre, ont besoin d’augmenter leur capital humain appliqué au développement, dont une partie indispensable est composée de personnes qui se dédient à la recherche scientifique et au développement technologique, face à la concurrence de ces grandes et petites « attracteurs externes ».

Pour ces pays plus petits et ayant une économie plus faible, il est essentiel de réaliser des efforts soutenus pour promouvoir et étendre son potentiel humain dans ces domaines, même si objectivement ils ne peuvent rivaliser, en termes strictement matériels, avec le volume des ressources financières et matérielles misent en jeu par les grands pays consommateurs de personnel hautement qualifié. La question devient alors le terrain sur lequel on doit élaborer et déployer des politiques spécifiques et des sources non conventionnelles pour atteindre l’épanouissement nécessaire d’un potentiel national dédié aux activités scientifiques et technologiques.

Plus encore dans une époque historique où la mobilité des informations, des connaissances et des personnes est un trait distinctif et de croissance exponentielle. Même en admettant comme réalité la disproportion des ressources disponibles entre les pays pour attirer les ressources humaines, dans une situation désavantageuse des pays les moins développés, il faut compter, au niveau national de ces derniers, avec les mesures prises en faveur de la stabilité et de la permanence du personnel le plus qualifié. L’une d’elles, et qui me semble essentielle, est l’assurance des meilleures conditions de travail possibles depuis le point de vue instrumental et informatif, ainsi que la possibilité de l’échange professionnel. De telles conditions ne peuvent aucunement se voir comme un cadeau, mais comme une prémisse indispensable pour l’efficacité et pour la même rigueur des tâches scientifiques et technologiques entreprises dans l’intérêt du pays.

C’est un fait indéniable qu’une bonne partie du savoir-faire scientifique contemporain est inextricablement liée à l’utilisation d’outils technologiques en constant perfectionnement.

Un second composant, relatif à la rémunération et aux conditions de vie, ne peut être extrait artificiellement de la réalité économique de chaque pays, mais il doit être l’objet de considérations spécifiques mettant clairement de manifeste, dans le contexte général, le niveau de la reconnaissance sociale quant au travail réalisé, ce qui ne remplace pas ni évade l’importance de cultiver les éléments de motivation de type strictement moraux.

La possibilité du facteur moral pour cultiver et retenir un important potentiel humain fait partie de l’histoire des institutions scientifiques cubaines, virtuellement créées à l’impulsion du processus révolutionnaire. Elle a démontré l’importance considérable de la valeur motivationnelle pour affronter les limitations objectives, telles que celles découlant du criminel et prolongé blocus étasunien et obtenir des avances en vainquant tout type d’obstacles. Le leader historique de la Révolution, le Commandant Fidel Castro Ruz, a synthétisé d’une façon unique la vision révolutionnaire à ce sujet : « [...] le capital humain implique non seulement des connaissances, mais aussi - et très essentiellement – de la conscience, de l’éthique, de la solidarité, des sentiments véritablement humains, un esprit de sacrifice, un héroïsme et la capacité de faire beaucoup avec très peu ». Avec tous ces facteurs étroitement interdépendants on conformera les différentes stratégies nationales de développement des ressources humaines qualifiées.

Je pense que, comme cela est arrivé dans le passé avec d’autres facteurs de développement scientifique, Cuba a les conditions pour trouver et déployer des solutions créatives - et apporter des expériences de valeur générale – quant à la gestion de cette ressource essentielle pour le développement.