Le jazz, un patrimoine inscrit dans l’ADN cubain

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Le club de jazz La Zorra y el Cuervo (La renarde et le corbeau), à La Havane, attire les regards des touristes et des curieux.

C’est un arrêt obligatoire pour les amateurs, les connaisseurs et les spécialistes de jazz de passage à Cuba.

La porte qui donne sur la rue 23, l’une des plus achalandées de la capitale, évoque une cabine téléphonique londonienne, mais elle cache les sons les plus entraînants et les plus créatifs du latin jazz, cette musique qui porte dans son cœur « el tumbao » (l’allure musicale), voire les accords du « son », l’un des rythmes cubains par excellence.

« La Zorra y el Cuervo est le club de jazz le plus connu de La Havane », explique le musicien Alexis Bosch. Il a ouvert ses portes en 1957, avant la révolution, et a été transformé en club de jazz en 1997. Tous les grands du jazz qui passent à La Havane veulent s’y produire et y laisser leur empreinte. Les murs sont tapissés de photos des vedettes qui l’ont fréquenté.

Armando Romero, Chucho Valdes, Gonzalo Rubalcaba comptent parmi les musiciens de jazz qui sont montés sur la scène de ce bar où plusieurs grandes pièces musicales ont été créées.

La Zorra y el cuervo est aujourd’hui une rampe de lancement pour les nouveaux talents du jazz cubain. Alexis Bosch, Rolando Luna, Chalo Pozo et Yazek Manzano font partie de cette génération.

Des efforts sont faits pour faire rayonner de nouveaux talents comme le concours Jojazz, un jeu de mots qui veut dire « jeune » (« joven ») du jazz, mais qui fait aussi une comparaison entre les artistes et le mot « bijou » (« joya ») en espagnol.

Les meilleurs compositeurs de la nouvelle génération de jazz cubain sont passés par ce concours qui donne comme premier prix le droit d’enregistrer un disque.

Le journaliste cubain Jose Dos Santos est spécialiste de l’histoire du jazz cubain. Quand il parle des musiciens de jazz cubains et des rythmes à l’origine du latin jazz, il bouge ses mains et son corps au son de ses mots et de ses souvenirs des grandes productions des jazzmen locaux et internationaux.

Celui que plusieurs considèrent comme la mémoire journalistique du jazz de Cuba croit que pour mieux protéger et propulser le jazz cubain vers l’avenir, les écoles de musique doivent inscrire un cours de latin jazz à leur programme.

Le jazz fait partie de la tradition à Cuba. Dans la rue ou dans les parcs, des musiciens essaient d’enchanter les passants avec des improvisations qui dévoilent un autre visage de la société cubaine.