Leo Brouwer étrenne un nouvel enregistrement et présente Philippe Jaroussky

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Un article de la revue digitale CUBARTE.

En photo/logo le célèbre contre-ténor Philippe Jaroussky à La Havane

Un récital et un enregistrement exceptionnels !

Leo Brouwer, dans le cadre du mois dédié à la culture française à Cuba, a invité le célèbre contre-ténor Philippe Jaroussky, qui a offert un récital, samedi, dans la salle Garcia Lorca du Grand Théâtre de La Havane.

Le maestro cubain a ajouté un autre événement à celui-ci : la mise en circulation, à l’échelle internationale, de la première mondiale de l’enregistrement de son Concerto de Benicassim, pour guitare et orchestre, enregistré par la maison discographique Naxos avec le soliste espagnol Miguel Trápaga et l’orchestre philharmonique de Galice, sous la baguette d’Oliver Díaz.

Pour Leo Brouwer, fondateur du festival « Contre-ténors du Monde » qui aura lieu à La Havane du 30 septembre au 9 octobre de cette année, Philippe Jaroussky est un avant-goût très désiré de ce projet. Il s’agit d’un interprète hors série qui a placé le répertoire de ce genre, le plus aigu chez les hommes, à un niveau d’excellence.

Le récital, intitulé Green, a compris des chansons basées sur l’œuvre poétique de Paul Verlaine (1844-1896), une figure emblématique du symbolisme. Secondé par son compatriote, le pianiste Jérôme Ducros, qui est également à La Havane, Philippe Jaroussky a enregistré un album du même nom, sorti en février 2015.

Les vers de Verlaine ont inspiré Claude Debussy, mais aussi Gabriel Fauré, Emmanuel Chabrier, Ernest Chausson et les auteurs de chansons populaires, Charles Trenet et Léo Ferré.

Philippe Jaroussky a eu une activité intense ces deux derniers mois, avec des représentations à Amsterdam, Poissy, Massy, Berlin, Bruxelles et Paris, aussi bien pour des récitals que pour des opéras. Son répertoire est vaste dans l’école baroque, depuis les raffinements de Monteverdi, Sances et Rossi, jusqu’à la virtuosité de Haendel et Vivaldi, ce dernier, sans aucun doute, le compositeur qu’il a interprété le plus souvent ces dernières années.

Parmi les prix qu’il a reçus nous soulignerons les Victoires de la Musique (Artiste lyrique révélation en 2004 ; Artiste lyrique de l’année en 2007 et en 2010, CD de l’année en 2009) et les prix Echo Klassik, un en 2008 (Chanteur de l’année) et en 2009 (avec L’arpeggiata).

En ce qui concerne le disque de Leo Brouwer, les passionnés de la guitare classique ont montré leur intérêt pour cet album offrant une œuvre paradigmatique des apports du compositeur cubain au langage universel de cet instrument.

Écrit en 2012 pour rendre hommage au 150e anniversaire de la naissance de Francisco Tárrega, la partition élude non seulement des citations référentielles à l’œuvre du grand compositeur et guitariste espagnol, mais révèle le plus pur style de Leo Brouwer. Dans un passage, le deuxième mouvement du concerto, les cinéphiles découvriront un des thèmes que Brouwer a composé pour le film Memorias del subdesarrollo (Mémoires du sous-développement), de Tomás Gutiérrez Alea.

Sur l’apparition du disque, le critique espagnol Javier Suarez Pajares a souligne comment la conception de l’instrument soliste pointe vers « une guitare qui, plus que les rêves et les chimères des compositeurs de la première moitié du XXe siècle, reflète déjà la portée d’un instrument pleinement réalisé ».