Guantanamo : Une expérience valable de méthode de gouvernement

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Un article de (Mabel Pozo ; journaliste dans la ville de Guantanamo, capitale de la province du même nom), traduit par Danielle Bergeron, pour notre site. Merci à elle.

Un échange fécond et un renforcement des liens entre gouvernants et gouvernés

Les sessions des assemblées municipales et provinciales du Pouvoir Populaire* sont des lieux où s’exerce le gouvernement, c’est le moment où, en vertu de leur droit constitutionnel, les représentants du peuple, au nom de leurs électeurs, désignent les directeurs des entreprises et entités relevant du pouvoir local, approuvent les plans stratégiques de développement économique et social, les budgets, les accords pour résoudre tel ou tel problème, élisent et révoquent le Président et le Vice-Président de l’assemblée elle-même.

Mais comment le peuple participe-t-il à ces actes de gouvernement ? Comment peut-il prendre part aux décisions d’une manière de plus en plus directe ? Comment établir un véritable rapprochement entre les électeurs et les délégués à l’assemblée provinciale ? Que faire pour que les représentants cessent de n’être que les simples détenteurs de la Volonté populaire et deviennent un vecteur plus efficace afin que les électeurs aient une véritable participation et puissent réellement gouverner eux-mêmes ?

A Guantanamo, la direction de l’assemblée provinciale du pouvoir populaire, en vue de permettre une meilleure participation des habitants aux décisions et aux débats lors de ces sessions qui ont un caractère public, a instauré de nouveaux mécanismes de communication, de participation et d’échange avec le peuple en plus de ceux qui existaient déjà, tels les permanences consultatives ou les réunions où les élus rendent compte de leur gestion.

Au cours des assemblées, qui sont intégralement retransmises en direct par la station de radio provinciale, les habitants, où qu’ils se trouvent dans la province de Guantanamo, peuvent pendant la session appeler à partir de n’importe quel téléphone pour donner leur opinion, faire des suggestions ou exprimer des critiques sur les sujets débattus.

Lors d’une expérience récente, cette semaine, l’information donnée au peuple par la présidente, Nancy Acosta Hernández, qui concernait le panorama économique complexe de notre pays et de la province au cours du deuxième semestre ainsi que les priorités et les mesures nécessaires pour protéger la population et maintenir les services essentiels, a été l’occasion d’un échange fécond et a renforcé les liens entre gouvernants et gouvernés.

Les électeurs ont parlé, ont écouté, et ont participé aux analyses, avec leurs mécontentements, leurs suggestions et leurs reconnaissances.

Les habitants de Guantanamo peuvent également communiquer avec la direction de l’Assemblée à travers les réseaux sociaux, le site internet de l’institution et l’adresse électronique diga@appp.guantanamo.co.cu où leurs avis sont reçus et pris en compte.

Il est vrai que ce qui a déjà été fait n’est pas encore suffisant, mais l’objectif est de continuer à renforcer notre démocratie avec une participation potentielle plus importante et de réelles possibilités de l’exercer pour tous les citoyens sans exception, ce qui est tout à fait possible.

Ceux qui gouvernent font aujourd’hui face dans leur mission à de nouveaux défis et contenus. De fait, les attentes et les exigences des citoyens de Guantanamo vont aller en augmentant à mesure qu’ils seront définitivement amenés à prendre une part plus active aux processus de direction de notre société.

Dans l’acte de gouverner, il est important d’écouter les demandes des habitants, de comprendre leurs besoins et de les analyser. C’est seulement ainsi que pourront être approuvées des politiques qui soient réellement en faveur du peuple et qui expriment sa volonté de poursuivre la construction d’une société plus prospère pour tous.

Il faut que ces nouvelles façons de gouverner à Guantanamo aillent en se perfectionnant, qu’elles s’enrichissent et s’étendent tant vers « le haut » que vers « le bas ».

Note de la traductrice :
* Le Pouvoir Populaire (Poder Popular) désigne les institutions mises en place par la constitution de 1976 au niveau national (Assemblée de 612 députés) , provincial (15 provinces, 1200 délégués) et municipal (169 municipalités, environ 12 600 délégués) . Les élections ont lieu tous les cinq ans au niveau national et provincial, tous les deux ans et demi au niveau municipal. On est électeur à partir de 16 ans.
Depuis 1992, les conseillers provinciaux et les membres du parlement sont directement élus (auparavant ils étaient cooptés) et peuvent être révoqués par leurs électeurs. (Ndlt)