Le prestigieux Ballet National de Cuba à Paris (2)

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Dans un précédent article nous vous avons présenté le programme du Ballet National de Cuba à Paris, salle Pleyel avec son calendrier. (Pour mémoire nous le rappelons dans le post-scriptum). Vous avez pu y découvrir déjà le rôle exceptionnel joué par Alicia Alonso, sa fondatrice.

Aujourd’hui notre article lui est totalement consacré.

Légende vivante de la danse classique, qui a marqué de sa force et de sa légèreté Giselle en 1943, d’une classe jamais égalée, Alicia Alonso dirige toujours la compagnie et la porte vers des sommets.

Alicia Alonso, la Prima Ballerina Assoluta cubaine (2)

Textes extraits du dossier de presse de la société Val Prod, société de production de spectacles de danse à Paris, organisatrice de l’évènement.

Alicia Alonso – Giselle © Ctito Alvarez

Née le 21 décembre 1920 à La Havane, Alicia Alonso (de son vrai nom Alicia Ernestina de la Caridad dei Cobre Martínez Hoyo) est une légende vivante de la danse.

Elle débute dans sa ville natale, à l’école de danse Pro-Arte Musical à l’âge de 10 ans. En 1937, elle épouse Fernando Alonso et le suit aux Etats-Unis en 1938.Elle y complète sa formation auprès d’éminents professeurs de la School of American Ballet.

En 1941, elle est engagée en tant que soliste au Ballet Theatre (futur American Ballet Theatre devenu aujourd’hui le New York City Ballet) qui vient d’être fondé à New York. Elle y entame une des étapes les plus brillantes de sa carrière en y interprétant les plus grands rôles du répertoire romantique et classique et travaillera avec les plus grands chorégraphes tels que George Balanchine, Jerome Robbins, Agnes de Mille . . .

Cette même année, on lui diagnostique un décollement de la rétine : elle doit rester allongée trois mois dans le noir pour préserver ses yeux. Elle continue à exercer ses pieds « pour les garder en vie ». Mais après trois interventions chirurgicales sans réussite, elle doit garder le lit un an, temps pendant lequel elle répète tous les ballets avec ses mains.

De retour au Ballet Theatre, elle incarne dès 1943, au pied levé, une Giselle si inoubliable qu’elle est immédiatement nommée « Principal » (étoile). Elle interprète les premiers rôles dans des créations mondiales comme Thème et Variations de George Balanchine (1947) ou Fall River Legend (1948) d’Agnes de Mille où elle peut donner libre cours à son talent de tragédienne.

Elle devient dès cette époque l’une des étoiles les plus en vue, et tourne à travers le monde, malgré sa vision restée défaillante. Danseuse d’un style raffiné et précis, virtuose aux pointes d’acier, elle est également une interprète dramatique exceptionnelle.

En 1948, elle rentre définitivement à Cuba. Son pays, et sa ville la Havane, chevillés au corps, elle décide d’y développer la danse classique et y crée sa propre compagnie, le Ballet Alicia Alonso, et une école. De nombreux danseurs du Ballet Theatre la rejoignent. Son mari en est directeur, son beau-frère, Alberto Alonso, formé par les grandes figures des Ballets russes de Diaghilev y occupe le poste de directeur artistique, tandis qu’Alicia est Prima Ballerina.

Durant cette période, elle continue sa carrière américaine et internationale.

En 1953, elle monte sa propre version de Giselle et se produit à l’Opéra de Paris.

Alicia Alonso - Giselle © Tonatiuth Gutierrez

Dans les années 1950, le dictateur Fulgencio Batista lui ayant coupé les subsides, elle ferme son école en 1956 et part aux Ballets Russes de Monte-Carlo avec Igor Youskevitch avec lequel elle forme un couple légendaire. Elle y reste jusqu’en 1959.

En arrivant au pouvoir, Fidel Castro lui demande de revenir. Il fait de la danse une de ses priorités en encourageant la formation du danseur dans tout le pays et en fondant à la Havane l’Ecole Nationale de Danse en 1962 (son directeur est alors Fernando Alonso) ainsi que le Ballet National de Cuba qu’Alicia Alonso reprend sous ce nom et dirige encore aujourd’hui.

Fernando Alonso se montre un formidable pédagogue. Il fonde sa méthode sur des considérations anatomiques - il fait chaud à Cuba, les articulations sont plus souples - mais également sur la confrontation des différentes écoles existantes : « Alicia, explique-t-il, même si elle a dansé aux Etats-Unis, n’a jamais dansé comme une américaine ! Elle a su garder son identité, dans sa façon d’attaquer les pas, son dynamisme, sa gaieté. ».

Fernando synthétise un style cubain propre, fondé sur l’expérience des écoles russe (force et lyrisme du haut du corps), américaine (rapidité d’exécution) et italienne (vélocité du bas de jambe), en y joignant la sensualité latino et l’énergie afro-cubaine.
Quant à Alicia elle a croisé de nombreux professeurs représentants de diverses écoles : italienne, russe mais aussi française, anglaise et danoise.

Alicia Alonso poursuit jusque dans les années 1990 une carrière de danseuse d’une longévité exceptionnelle.

Figure emblématique de la danse cubaine, elle est l’une des grandes Prima Ballerina Assoluta du XXesiècle.

Ses versions chorégraphiques des grands classiques (Giselle, Grand Pas de Quatre, La Belle au bois dormant, Don Quichotte...) sont mondialement connues, et ont été interprétées par les Ballets de l’Opéra de Paris, de Vienne et de Prague, ainsi que par le Ballet San Carlo de Naples ou celui de la Scala de Milan et elle aura fait du Ballet National de Cuba une des compagnies de ballet classique les plus réputées et internationalement reconnues.

Alicia Alonso et ses danseurs du Ballet National de Cuba © Jacques Moatti

Calendrier :

Soirée d’ouverture : jeudi 6 juillet à 20h

A l’occasion de cette soirée d’ouverture exceptionnelle, les étoiles et solistes nous offriront un voyage à travers plusieurs Pas de deux incontournables, comme ceux de Don Quichotte, du Corsaire ou de Diane et Actéon. Mais aussi quelques extraits plus surprenants comme Muñecos signé Alberto Mendéz ou Invierno, chorégraphié par Ely Regina Hernández.

Giselle  : les 7, 8 11 et 12 juillet à 20h ; les samedi 8 et dimanche 9 juillet à 15h

Don Quichotte : les 15, 17, 18, 19, 20 juillet à 20h ; les 15 et 16 juillet à 15h

Cours en public : Entraînement des danseurs sur la scène de la Salle Pleyel les dimanches 9 et 16 juillet et jeudi 20 juillet de 11h à 13h

Lien de la billetterie pour la réservation des places : http://urlz.fr/5fRt