par Yenia Silva Correa
Nouveaux cycles à l’école primaire
La Dr Silvia Navarro Quintero, directrice de l’Institut Central des Sciences Pédagogiques (ICSP), a annoncé une série de réformes par niveau scolaire, signalant que ces réformes sont les plus importantes, mais qu’elles ne sont pas les seules.
Concernant la petite enfance, la priorité sera donnée au renforcement du travail différencié dans la formation des éducateurs, en tenant compte que dans ce groupe figure un grand nombre d’enfants qui sont pris en charge dans le cadre du programme « Éduque ton enfant » (les enfants qui ne sont pas accueillis en jardin d’enfants), si bien que le lien avec la famille et les éducateurs se révèle fondamental.
Ce niveau d’éducation a pour objectif principal de développer toutes les potentialités et les capacités des enfants de 0 à 6 ans avant leur entrée au cours préparatoire.
L’enseignement primaire (six années à Cuba) sera structuré en trois cycles (CP-CE1 ; CE2-CM1-CM2 ; 6e), qui correspondent aux stades de développement de l’enfant, avec des évaluations à la fin de chaque cycle.
Les changements proposés pour l’école primaire s’appuient sur la conception d’un processus d’enseignement-apprentissage à caractère inclusif. Le programme conçu dès le jardin d’enfants a pour objectif de doter l’élève d’outils et de connaissances lui permettant d’arriver à l’école primaire mieux préparé, puis en secondaire, à la fin de sa sixième année d’école primaire.
Le renforcement des classes uniques dans le secteur rural, la réduction du nombre de livres, à partir de la mise à jour et de l’unification de certaines bibliographies, et les activités complémentaires en fonction de la réorganisation des horaires scolaires, sont certaines des réformes qui entreront en application à la prochaine année scolaire.
Les réformes dans le secondaire
Des réformes sont également prévues pour l’école secondaire de base (le collège, de la 5e à la 3e) : mise à jour des contenus et des matières, réduction du nombre d’heures de l’enseignant pour le programme obligatoire et utilisation du nombre d’heures de cours consacrées au programme institutionnel.
À ce niveau d’enseignement, les efforts se concentrent sur le renforcement de l’orientation professionnelle et l’enseignement technique et professionnel.
Autre changement : les sciences naturelles se divisent en trois matières : la biologie, la géographie et la physique – au niveau de la classe de 5e. Dans certaines matières, le nombre d’heures de cours varie, afin d’introduire de nouveaux contenus.
Renforcement du baccalauréat
Parmi les principales réformes du pré-universitaire (lycée), figure le renforcement du programme de base institutionnel. À cet effet, des cours complémentaires optionnels ou obligatoires, selon le cas, sont mis en place.
« Il s’agit d’un niveau d’enseignement, dont l’un des objectifs est de garantir la continuité des études, en insistant sur la préparation à l’entrée dans l’enseignement supérieur », a précisé la Dr Navarro.
D’autres réformes ont été annoncées : la consolidation de la recherche scientifique à travers la mise en place de projets ; la réduction à un semestre des matières Défense civile et Éducation artistique ; la diminution du temps des cours audiovisuels ; l’augmentation des cours pratiques d’informatique, et les nouvelles formes d’organisation de la démarche enseignement-apprentissage.
Ouvriers, jeunes et adultes
Dans la perspective de former l’être humain intégral dont la société cubaine a besoin, l’enseignement technique et professionnel, qui prépare les techniciens et les ouvriers de demain, est appelé à jouer un rôle déterminant. De nouveaux livres sont en préparation dans les différentes matières de cet enseignement.
« Ils sont conçus en fonction de la professionnalisation des matières et du regroupement des contenus, selon les besoins des organismes de l’Administration centrale de l’État », a précisé la directrice de l’Institut.
Il est prévu d’ouvrir de nouvelles spécialités dans ce type d’enseignement, selon les demandes des provinces, de réviser le niveau de fin d’études de l’ouvrier qualifié, la formation professionnelle des jeunes et du secteur non étatique, la nouvelle conception de l’école des métiers, et, ce qui est tout aussi important, faire de l’enseignement technique et professionnel une source de dynamisme pour le développement économique et social.
Un enseignement des jeunes et des adultes performant est appelé à apporter une réponse aux exigences de la société actuelle.
Les élèves de l’enseignement technique ayant changé ces dernières années, une réforme est prévue dans sa conception, un nouveau plan de programmes d’études, adapté aux particularités de chaque territoire ; un rapprochement plus grand aux familles et de nouvelles capacités de formation professionnelle.
La prise en charge de l’éducation spécialisée
L’enseignement spécialisé inclut parmi ses priorités l’établissement d’un programme de base obligatoire à partir du programme de l’enseignement général, l’élaboration d’un programme spécifique en fonction du type de nécessité éducative spécialisée, ainsi que des guides méthodologiques pour la prise en charge de la diversité, tout en favorisant une plus grande articulation avec l’éducation technique et professionnelle pour garantir la continuité des études et le lien professionnel.
Concernant la rigueur dans la formation des élèves de l’enseignement spécialisé, Silvia Navarro a signalé : « Ce n’est un secret pour personne que notre système d’enseignement est inclusif, d’où la nécessité d’une formation de qualité pour faire face à certains types de besoins éducatifs en correspondance avec les niveaux d’enseignement. »
Les réformes prévues sont le résultat d’évaluations préalables, d’exigences sociales et elles sont garanties par le processus d’expérimentation réalisé durant trois ans par le ministère de l’Éducation et l’Institut central de Sciences pédagogiques.
Mais ce ne sont pas les seules réformes. Au terme de leur application durant la prochaine année scolaire, ces expériences seront évaluées et validées avant leur généralisation dans l’ensemble du pays.