Les effets du changement climatique

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Prévoyance est mère de sûreté

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ORFILIO PELAEZ

LES recherches réalisées dans le cadre du macro projet sur les dangers et la vulnérabilité côtière à l’horizon 2050 et 2100, par des spécialistes de 16 institutions scientifiques et autres organismes, ont permis de déterminer que la montée du niveau de la mer est la principale menace que fait peser le changement climatique sur les côtes de Cuba.

Selon les modèles conçus par les spécialistes de l’Institut de météorologie, dans les délais mentionnés, le niveau de la mer augmenterait de 27 et de 85 cm. Pour ces mêmes périodes, les océanologues parlent de 31,14 et de 84,92 cm.

Autrement dit, en 2050, la superficie émergée de Cuba se réduirait de 2 550 km carrés, soit 2,32% de la totalité du territoire, et, en 2011, de 5 997 km carrés.

Les résultats s’appuient sur des techniques numériques avancées, qui incluent l’analyse et le traitement d’une base de données sur les profondeurs marines proches de la côte.

À plus court terme, l’élévation du niveau de la mer et les vagues causées par des ouragans intenses constituent le principal danger associé au changement climatique dans l’archipel cubain : ces phénomènes causent de sérieux dégâts aux logements, aux installations économiques, sanitaires, éducationnelles, aux routes et à d’autres bâtiments construits dans des zones très basses ou proches du littoral.

LES APPORTS D’UN TRAVAIL DE RECHERCHE SCIENTIFIQUE

Pour se faire une idée juste des perspectives à moyen terme, des spécialistes de l’Institut de planification physique et de ses directions provinciales et municipales ont exécuté la première étape du projet intitulé « Evaluation de l’impact et de la vulnérabilité, par effets des changements climatiques et des phénomènes météorologiques extrêmes sur les établissements côtiers à l’horizon 2050 et 2100 ».

Carlos M. Rodriguez Otero, master ès sciences géographiques, est un des principaux auteurs de ce travail. Il a expliqué au journal Granma que si les mesures d’adaptation qui s’imposent ne sont pas prises, en 2050, 122 de ces établissements côtiers seront partiellement ou totalement touchés : à cette date, quinze auront totalement disparu, et six autres en auront fait autant en 2100.

La liste des sites inclut les zones de plage des provinces de Pinar del Rio, Artemisa, Mayabeque, Villa Clara, Sancti Spiritus, Ciego de Avila, Camagüey et Las Tunas.

En outre, 577 communautés côtières sont exposées à des inondations sévères, au passage d’ouragans de grande intensité qui génèrent des vagues d’une hauteur considérable.

La zone la plus exposée se situent à un mètre ou moins d’altitude, et sur une distance de mille mètres à partir de la côte, indique le spécialiste.

Sur la base de modèles mathématiques avancés et à partir des connaissances accumulées au fil de ces dernières années, nous avons construit une base de données qui a permis de confectionner des cartes sur les effets permanents ou temporels du changement climatique et des vagues géantes produites par les cyclones. Les niveaux de risque ont été évalués sur chaque territoire.

« Nous savons à ce jour quels sont les sites qui sont menacés, nous connaissons les dégâts auxquels il faut s’attendre, et ce niveau d’information situe Cuba dans une position privilégiée pour diminuer les effets de ces phénomènes inévitables.

Cela suppose la conception et la mise en œuvre de politiques et d’actions qui contribueront à l’adaptation requise dans les sites menacés, minimiseront les risques, garantiront la protection de la population et protègeront les installations économiques et sociales.

Ceci passe évidement par le rétablissement de la discipline dans l’application des réglementations territoriales émanant du système de planification physique. Il s’agit avant tout de s’abstenir d’exécuter de nouveaux investissements dans les zones menacées et de faire les travaux d’ingénierie qui s’imposent dans certaines localités côtières, avec le concours actif de leurs habitants.