CARNET DE VOYAGE 2010

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Jean-Jacques COLTICE nous livre ici un compte rendu de son périple en novembre 2010 - désolé pour le retard de publication...

Ce récit détaillé et sans concession est un témoignage de la réalité de Cuba en 2010.

Retour à Cuba. Depuis trois ans Raul a remplacé Fidel. Le pouvoir d’un frère à l’autre. La fraternité de la révolution comme viatique électoral aussi légitime que la cooptation « démocratique » ? Nous retournons dans l’île avec la satisfaction de n’avoir pas faibli sous les ouragans de vérités tronquées, d’accusations faciles et de raccourcis aveugles. Nous avons le plus souvent fait le dos rond pour nous protéger des incertitudes, proférer des perceptions et des intuitions en guise d’informations. Durant ces trois années nous avons eu la patience de construire un nouveau projet, certains que nous devions aller plus loin dans la connaissance de la révolution cubaine. Nous avons souvent manifesté de l’impatience, impuissants que nous étions à trouver des réponses indiscutables aux effets de la propagande étasuniennes, diffusée sans scrupules par la plupart des médias de l’occident libéral.

Comment répondre avec sang froid à ceux qui savent mieux que vous parce qu’ils lisent les journaux et les magazines, bien que vous ayez réellement vécu ce qu’ils ne lisent pas dans les yeux des cubaines et des cubains ? Comment répondre maladroitement par un témoignage à des années d’allégations unilatérales ? Tant que nous sommes en France et que nous vivons sur des souvenirs qui s’éloignent fatalement, nous sommes inquiets, chercheurs impénitents d’un idéal qui s’use certainement, confronté à la réalité, à l’évolution du monde.

Au cours des trois dernières années, Fidel Castro a failli mourir mais parle encore. Son frère gouverne. La mondialisation financière saute de crise en crise, résiste et domine. Notre pays se dirige à pas feutrés vers un régime quasi dictatorial, perd ses acquis sociaux, trop uniques sans doute pour le libéralisme qui domine sur la planète. Que faire ?

Nous savons qu’à Cuba la question de Lénine est aussi d’actualité.

Que faire ici et là-bas face au capitalisme triomphant ? Ici, nous n’avons d’autres choix que de combattre marginalement un système de plus en plus destructeur. On nous dit pourtant que là-bas ils n’ont pas d’autres choix que d’emprunter nos recettes pour ne pas détruire un système fragile !

Nous retournons !

Comme pour nous protéger nous avons choisi opportunément de nous joindre à une délégation de femmes et d’hommes qui croient plus ou moins au socialisme, et font de la coopération un combat pour tenter d’en sauver ce qui peut l’être là où il existe.

Auparavant, soucieux de garder notre liberté et d’apprendre de la réalité quotidienne, nous nous sommes organisés pour partir seuls à l’aventure vers l’Ouest, d’hôtel en hôtel. Sans guide, nous comptons parcourir durant huit jours la partie de l’île que nous ne connaissons pas ; découvrir enfin les plantations de tabac. Nous partons d’abord en touristes, comme tous ceux qui s’envolent banalement pour Cuba.

Pas tout à fait. Nous cherchons la chaleur mais pas forcément le soleil. Nous recherchons le dépaysement mais pas le farniente. Nous cherchons le contact mais pas seulement avec le sable et les vagues.

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carnet de voyage 2010