Ce sont les histoires personnelles de chaque cubain qui ont le dernier mot

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Plutôt que de ne se fier qu’aux rapports qu’on lui remet, le Président Miguel Díaz-Canel Bermudez effectue des visites de terrain afin d’avoir un lien direct avec la population. C’est ainsi qu’il s’est rendu récemment à Ciego de Avila, province du centre de Cuba.

Ciego de Ávila
Auteur : Ortelio Gonzalez Martinez | internet@granma.cu
Photos:Estudios Revolución
18 octobre 2018

Le Club Jeune d’informatique itinérante s’est rendu cet été dans 19 communautés rurales de toutes les municipalités de Ciego de Avila.

CIEGO DE AVILA.–C’est en s’appuyant sur la maxime selon laquelle les rapports ne reflètent pas la véritable dimension de tout ce qui se fait et qu’il est donc nécessaire d’avoir un lien constant avec la base, à la recherche de vécus et d’expériences utiles, que le Président des Conseils d’Etat et des Ministres, Miguel Díaz-Canel Bermudez vient, avec les autres membres du Conseil des Ministres, de faire une visite de travail dans cette province.

Cette vérité reflète bien les rencontres permanentes avec des travailleurs de différents secteurs et avec la population, aussi bien lorsqu’il s’est rendu aux touristiques Jardins du Roi, que dans l’Entreprise Agro-industrielle Ceballos, à la ferme d’élevage La Cuba ou en assistant aux débats sur le Projet de Constitution, ou encore en parcourant l’avenue principale de la capitale provinciale pour se rendre à l’hôtel Rueda, qu’il a inauguré officiellement en compagnie du Ministre du Tourisme, Manuel Marrero Cruz.

Le dernier jour de la visite gouvernementale, il a eu des échanges avec les élèves et les professeurs de l’Ecole Pédagogique Raul Corrales Fornos, l’une des deux de ce genre existant dans la province, où sont inscrits 552 étudiants qui se forment pour être maîtres de l’école maternelle, ainsi que de l’enseignement primaire et secondaire.

Les échanges ont été animés avec plusieurs étudiants qui ont décrit au dirigeant leurs expériences personnelles, telle celle de cette étudiante dont les parents ne voulaient pas qu’elle soit professeur et qui aujourd’hui donne des cours à l’école Raul Corrales ; ou celle de la jeune institutrice qui, au début, voulait abandonner l’école puis, au contact direct des élèves, a de plus en plus aimé sa profession.

« C’est une démonstration qui démonte l’idée toute faite de ceux qui pensaient que l’enseignement n’intéressait plus les jeunes. Ici nous avons pu avoir, à travers vos histoires, un exemple palpable de l’impact social qu’ont ces établissements aujourd’hui » a affirmé Diaz-Canel.

Peu après, il a écrit sur son compte Twitter : « J’ai ressenti une vive émotion durant mes échanges avec les professeurs et les étudiants de l’Ecole Pédagogique de #Ciego de Avila. De belles histoires personnelles qui expriment une passion pour #Cuba et un engagement envers la #Révolution cubaine. #Nous sommes Cuba. #Nous sommes la continuité. »

Plus tard, il s’est rendu au parc de la ville, où il existe une zone technologique avec un espace wifi et où était stationné un Club Jeune d’informatique itinérante qui avait au cours de l’été visité 19 communautés rurales appartenant à toutes les municipalités* de la province. Ces ressources technologiques contribuent à améliorer l’informatisation de la société cubaine.

Le Président en visite au parc thématique issu du recyclage.

Il a aussi visité un parc thématique issu du recyclage dont la particularité est que les matériaux employés pour fabriquer tous les appareils proviennent de déchets ferreux, non ferreux, de bois ou de pneus usés, ce qui exprime tout ce que à quoi le pays peut arriver en utilisant convenablement des potentiels de ce genre.

Tout près de là, il s’est entretenu avec des travailleurs de l’Entreprise Azcuba. Les échanges ont porté sur la prochaine petite récolte de canne à sucre** et la construction de la centrale bioélectrique couplée à la sucrerie Ciro Redondo.

Peu après, le dirigeant a présidé les échanges au cours de la réunion finale d’évaluation de l’avancement des programmes de développement sur le territoire, en compagnie de Salvador Valdes Mesa, premier vice-président des Conseils d’Etat et des Ministres, de Roberto Morales Ojeda, vive-président des mêmes instances, de Felix Duarte Ortega, membre du Comité Central et premier secrétaire du Parti à Ciego de Avila ainsi que de Raul Perez Carmenate, Président du Gouvernement qui a lu le rapport sur les résultats des indicateurs économiques et sociaux de la province.

Le premier à prendre la parole fut Alejandro Gil Fernandez, en charge de l’Economie et de la Planification, qui s’est attardé sur un aspect qui peut paraître insignifiant à certains : les excédents de profit. « Il n’est pas mauvais d’en avoir, surtout s’ils résultent de l’augmentation de la productivité, mais il est bon de bien faire les calculs et d’inscrire ces potentialités dans le Plan de l’Economie, pour le bien du pays et de l’entreprise elle-même. »

De même, il a attiré l’attention sur la nécesisté d’augmenter les postes d’exportation dans la mesure où il existe un potentiel pour le faire et il a cité l’Entreprise Agro-industrielle Ceballos, à La Cuba, l’Unité de sélection Génétique de Turiguano et Cubasoy, appartenant toutes au domaine agricole et possédant d’excellentes capacités scientifiques et productives pour le faire.

Face aux cadres et aux employés qui se plaignaient de ce que l’Entreprise Agro-industrielle Ceballos ne perçoit que 17 cents de profit pour chaque dollar qu’elle exporte, ce qui constitue un obstacle au développement et à la hausse des investissements, Gil Fernandez a répondu qu’on allait examiner de près cette situation.

Quant à la chaîne des impayés, problème qui n’est pas résolu dans la province, on est arrivé à la conclusion que toutes les causes en sont subjectives et qu’elles dépendent des dirigeants et de la mauvaise gestion des entreprises touchées par ce mal. « L’argent des autres, c’est tout de suite qu’il faut le payer. » a affirmé le Président cubain.

A un autre moment des échanges, Ines Maria Chapman, vice-présidente des Conseils d’Etat et des Ministres, a fait référence au travail de la direction de la Planification Physique du territoire et a conseillé d’accélérer les procédures, car il y en a actuellement 222 qui sont hors délais. Il existe de plus des problèmes quant à la formation initiale et continue du personnel et « des conditions de travail exécrables », surtout dans les municipalités.

Elle a ajouté : « Cela fait que la population se sent mal et a, de ce fait, une opinion défavorable. »

D’autres sujets sensibles n’ont pas manqué d’être au centre des débats. Ainsi du retard des investissements liés à la centrale bioélectrique de la sucrerie Ciro Redondo, le canal Dérivation Centre-Est, la production de matériaux de construction, les fuites dans les réseau d’adduction d’eau et d’égouts, ainsi que le mauvais état des ascenseurs de l’immeuble 12 étages, le plus haut de la ville.

* Municipalité = municipio. Plutôt que d’une municipalité au sens de « commune » comme en France, il s’agit ici d’un district. Cuba en compte 168. Et la province de Ciego de Avila 10. (NDT)

** Petite récolte de canne à sucre = zafra chica, première étape de cette récolte (en novembre-décembre) qui battra son plein entre janvier et avril. (NDT)