Importantes questions économiques et sociales sur l’agenda du Gouvernement

Conseil des ministres

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Le Président cubain Miguel Diaz-Canel Bermudez a tenu mardi 30 octobre, avant son départ pour l’importante mission accomplie en Europe et en Asie, une réunion du Conseil des ministres qui a inclus dans son agenda des questions en lien avec la vie économique et sociale de la nation.
Auteur : Leticia Martinez Hernandez
2 novembre 2018

photo : Estudios Revolución


Le Président cubain Miguel Diaz-Canel Bermudez a tenu mardi dernier, une réunion du Conseil des ministres qui a inclus dans son agenda des questions en lien avec la vie économique et sociale de la nation. Parmi elles on trouve : l’investissement étranger, les contributions, l’état des comptes en recettes comme en dépenses, l’état d’avancement du plan de l’Economie, la Zone Spéciale de Développement de Mariel, la Politique du Logement, les Plans d’Urbanisme des villes de La Havane, Guantánamo et Baracoa, la XIIIème Vérification Nationale du Contrôle interne et la création d’une institution destinée à perpétuer la mémoire du Leader Historique de la Révolution Cubaine, Fidel Castro Ruz.

Comme cela se fait habituellement, les autorités du Parti et du Gouvernement des provinces et municipalités ont participé aux débats de la rencontre par vidéo-conférence.

INVESTISSEMENT ÉTRANGER DANS LA CONSTRUCTION

L’investissement étranger fut qualifié de stratégique et avec un fort potentiel dans le secteur de la construction, un de ceux qui ont le plus fort impact dans le développement économique et social.

Le Ministre du Commerce Extérieur et de l’Investissement Etranger, Rodrigo Malmierca Diaz, a considéré que malgré une présence de ce dernier dans le secteur, son rôle doit être plus actif avec pour but d’éviter des importations, augmenter la capacité du pays à construire et exporter des produits et services de qualité.

Aujourd’hui, cinq opérations parrainées par le Ministère de la Construction sont en cours : deux contrats d’association économique internationale et trois entreprises mixtes. De plus, le Portefeuille d’opportunités d’investissement étranger contient 14 projets dont quatre dans la Zone Spéciale de Développement de Mariel.

Malmierca Diaz a signalé que les principales difficultés pour mener à bien ces échanges dans ce secteur d’activité sont les déficiences dans l’élaboration des directives et dans les études technico-économiques ; la capacité encore insuffisante des agences cubaines spécialisées de consultants pour assumer tous les projets en phase de préparation ; les changements d’investisseurs dans la conception des projets ; le retard dans la remise de la documentation légale.

Le Ministre a également fait allusion aux effets négatifs de la double monnaie et des taux de change dont la distorsion fausse les résultats économiques. Les approvisionnements, tant nationaux comme les importations sont également affectés et il y a des problèmes pour concrétiser les enchaînements productifs.

Parmi les décisions déjà adoptées pour faire face aux difficultés, il a mentionné l’attention prioritaire aux projets qui contribuent à la substitution des importations et rendent possible l’augmentation des exportations ainsi que la nécessité d’élever la formation des dirigeants et spécialistes dans les groupes de négociateurs.

A ce sujet, Diaz-Canel a expliqué la nécessité d’effectuer les évaluations habituelles sur ce que permet le développement de l’investissement étranger dans le pays, décider de les inscrire périodiquement à l’ordre du jour du Conseil des ministres et mesurer son impact dans les différents secteurs de la vie économique cubaine, comme en cette occasion l’examen du secteur de la construction.

Le mandataire a réitéré l’importance de l’investissement étranger , particulièrement dans les infrastructures dont l’île a besoin pour son développement. Il a ensuite commenté les problèmes qui persistent dans les études de faisabilité et avec les investissements qui ne remplissent pas les rendements prévus dans le temps imparti.

"Il faut prévoir dès le début, a-t-il ajouté, que ces investissements s’enchaînent avec l’industrie nationale afin que le développement d’autres branches de l’économie en soit facilité".

LES COMPTES EN DÉPENSES ET RECETTES

La situation des comptes tant en recettes qu’en dépenses hors terme a aussi été analysée par les membres du Conseil des Ministres qui se sont prononcés pour affronter avec urgence les manifestations du manque de contrôle propices au détournement des ressources tout comme le manque d’exigences qui ont mené à l’augmentation du montant des dettes entre les entreprises.

Pour approfondir la réflexion sur les causes et responsabilités, la situation de plusieurs chaînes d’impayés entre des entreprises de divers secteurs a été exposée. Cette analyse détaillée sera incluse à chaque réunion du plus haut organe de Gouvernement.

La vice-ministre des Finances et des Prix, Meisi Bolaños Weiss, a signalé comme principales causes des impayés, les déficiences dans l’enregistrement, le contrôle et la conciliation des comptes ; les indisciplines dans le dépôt et l’objet des espèces pour les ventes de marchandises et les services dans le commerce de détail et la gastronomie ; la déficience dans la gestion des inventaires et la faible exigence dans l’accomplissement des contrats économiques qui ne remplissent pas toujours leur rôle prévu établi par les normes du pays.

Par conséquent, il a été porté à la connaissance un ensemble de mesures pour inverser la situation des impayés à quoi s’ajoute la présentation d’une proposition pour transformer le statut financier des entreprises du commerce de détail et de la gastronomie mais aussi procéder à des analyses ponctuelles des chaînes d’endettement dans toutes les entités entrepreneuriales.

Le Président cubain a mis l’accent sur la nécessité d’affronter avec exigence les choses qui se font mal. On prend aujourd’hui des mesures contemplatives et on apporte des solutions qui lèsent le budget de l’Etat et qui ne résolvent pas la décapitalisation des entreprises en manque de liquidités. "Nous devons résoudre les problèmes structuraux, d’organisation et de contrôle, à défaut on gaspille les ressources".

"Il faut prendre les problèmes à bras le corps, a t-il souligné, chercher des espaces de rentabilité dans chaque Conseil de Direction et dans l’Administration, en parallèle avec l’avancée, parmi d’autres questions, dans la bancarisation du pays pour réduire l’utilisation de le monnaie en espèces".

LES IMPÔTS, L’AFFAIRE DE TOUS

Depuis 2011, le travail pour son propre compte a été augmenté et facilité. Le nombre de contributeurs est passé de 150 000 à 590 000, ce secteur ayant été pris en charge pour sa fiscalité et sa gestion, son contrôle par Le Bureau National de l’Administration Fiscale (ONAT).

Ces cinq dernières années, les rentrées dans les caisses de l’Etat ont augmenté entre 1 et 8 %. Les recettes issues de l’imposition, les taxes et contributions représentent 74 % de l’ensemble des recettes, ce qui valide le système fiscal comme principale source de recettes et moyen de redistribution des richesses. Les recettes issues du secteur de l’Etat est légèrement supérieur à 85 %.

Toutefois a poursuivi Bolaños Weiss, il persiste des indisciplines et de l’évasion fiscale par défaut de déclaration de revenus et des irrégularités dans la justification des dépenses dans les gestions qui ne sont pas de l’Etat, tout comme l’exercice d’activités illégales.

« La conscience que payer ses impôts est une responsabilité mais en plus c’est un devoir envers la société qui relève des citoyens mais aussi des institutions, n’existe pas » a-t-elle considéré.

Elle informe qu’on note une démarche disciplinée chez les personnes morales à hauteur de 98% alors que chez les particuliers, elle n’est plus que de 85%.

Pour contrecarrer l’évasion fiscale, le Conseil des ministres a approuvé plusieurs mesures, entre autres visant à accroître le nombre de retraits d’autorisations et la fermeture d’établissements, atteindre plus de rigueur dans le suivi des amendes en portant l’attention maximum dans les pratiques d’évasions fiscales et illégales, rendre publique l’évasion fiscale ayant donné lieu à des peines fermes, faire des contrôles opérationnels systématiques contre le travail au noir et accroître le contrôle fiscal dans les opérations de vente et achat de logements et d’automobiles.

Sur ce point, Diaz-Canel a signalé que l’objectif est la mise en ordre dans tous les secteurs, pas seulement dans ceux qui relèvent du privé, ceux qui relèvent de l’Etat doivent faire partie du même combat en matière de contrôle et d’accomplissement de ce que la loi prévoit pour atteindre une société organisée.

Les investissements des concessionnaires et usagers dans la Zone Spéciale de Développement Mariel doivent être compatibles avec l’environnement. Photo : José Manuel Correa.

POINT SUR LA SITUATION DE L’ÉCONOMIE

Le Ministre de l’Economie et de la Planification, Alejandro Gil Fernandez, a présenté un point d’estimation sur l’exécution du Plan de l’économie pour 2018 qui confirme que le taux de croissance pur cette année est légèrement supérieur à 1%.

Il signale que l’on note un manque de recettes par rapport au prévisionnel dans les activités du tourisme, la culture sucrière et les activités minières.

Il a rappelé que l’élaboration du Plan pour 2019 a comme préalable de réduire les importations de produits que l’on peut obtenir dans le pays ce qui rend nécessaire d’utiliser toutes les réserves internes.

« Il est clair que nous devons ajuster nos dépenses aux recettes dont nous disposons et que nous travaillions à augmenter les exportations et que l’on garantisse d’atteindre les rendements adéquats aux investissements, seule voie pour nous développer par nos propres efforts » a-t-il conclu.

POLITIQUE DU LOGEMENT À CUBA

La Politique du Logement à Cuba fut présentée au Conseil des Ministres, politique fondée sur la situation actuelle du fonds « habitationnel » du pays et sur une stratégie pour, en premier lieu, freiner la détérioration et parvenir postérieurement à la récupération et une solution complète.

Le Ministre de la Construction, René Mesa Villafaña, a expliqué que les prévisions pour combler le déficit de logements sont estimées à une dizaine d’années en donnant la priorité dans les cinq premières aux dégâts climatiques et aux logements aux conditions précaires.

La politique mise en place cherche à faire participer le plus d’acteurs possible, parmi eux les familles en situation de besoin d’un logement et engagées dans le mouvement de l’effort personnel, les organisations d’Etat professionnelles de la construction, le mouvement des coopératives agricoles d’élevage mais aussi les autres, les centres de travail avec des possibilités réelles de participation et le système d’entreprises de l’Etat.

Le Ministre a précisé que la livraison de logements et de matériaux de construction se fera sur la base des mérites sociaux et de travail. Il sera premièrement tenu compte des personnes touchées par les évènements climatiques et des subsides pour la construction de cellules de logement de base seront consacrés à des familles qui sont en situation de résoudre leur problème par leurs propres moyens.

La priorité sera donnée aux personnes qui vivent dans des conditions précaires et dans des lieux côtiers tout comme celles qui ont un besoin de logement plus grave, indépendamment des causes, en commençant par résoudre les cas sociaux et les familles qui sont depuis le plus longtemps hébergées.

En résumé, le Ministre a indiqué que l’édification de logements se fera avec différentes technologies et matériaux comme les systèmes Gran Panel, Sandino y Forsa et d’autres formes de construction plus traditionnelles avec des blocs, des briques, de la maçonnerie et différents types de bois comme la planche de palmier.

La Politique du logement prévoit que le coût des habitations ne sera pas subventionnée par l’Etat et que le bénéficiaire doit en assumer la charge qui pourra être payée en autant de mensualités que nécessaire en fonction des revenus de la famille.

LES PLANS D’ORDONNANCEMENT URBAIN

Les Plans Généraux d’Ordonnancement Urbain des villes de La Havane, Guantánamo et Baracoa ont également été présentés au cours de la réunion par le Président de l’Institut de la Planification Physique, Samuel Rodiles Planas, et qui a précisé « qu’ils ont une échéance vers 2030, qu’ils identifient les problèmes et potentialités du territoire, qu’ils proposent les modèles d’ordonnancement urbain et leur destination, qu’ils formulent les programmes d’action et définissent les régulations urbanistiques ».

L’objectif de ces plans est d’engager le développement de villes mieux organisées, soutenables, propres et avec de meilleures infrastructures de voirie et compatibles avec l’environnement.

Diaz-Canel a insisté pour que tout ce qui sera planifié le soit en compatibilité avec ces Plans d’Ordonnancement Urbain et ceux qui seront approuvés dans le futur.

ZONE SPÉCIALE DE DÉVELOPPEMENT MARIEL

Le Conseil des Ministres a donné son feu vert au programme de développement et des affaires de la Zone Spéciale de Développement Mariel qui a dans ses prérogatives stratégiques la création d’un environnement d’affaires avec des prestations de tout type de services compétitifs en qualité et en prix.

Ainsi l’a présenté Ana Teresa Igarza Martinez, Directrice du Bureau Zone Spéciale de Développement Mariel, qui a ajouté que la Zone attirera « des projets d’investissement consacrés à l’information et aux télécommunications avec l’objectif d’accroître le portefeuille de services en quantité, qualité et prix compétitifs ».

Cela favorisera également l’insertion d’une force de travail qualifiée, entre autres des jeunes talents, le développement de projets liés aux industries de matériaux et des systèmes de construction dans toutes les formes d’investissement comme ceux consacrés à la production d’électricité à partir de sources d’énergie renouvelable.

Igarza Martinez a précisé que le Bureau assume, pour sa part, le Plan de l’Etat pour affronter le changement climatique. Ce qui implique que les investissements des concessionnaires et usagers doivent être compatibles avec l’environnement.

Elle a finalement rappelé que « tous les intervenants économiques à caractère privé peuvent participer aux projets d’investissement dès lors qu’ils sont réalisés dans un cadre prévu par la loi ».

VÉRIFICATION NATIONALE DU CONTRÔLE INTERNE

La Contrôleuse Générale de la République de Cuba, Gladys Bejerano Portela, a donné connaissance au cours de la réunion d’aspects de la XIIIème Vérification Nationale du Contrôle Interne qui sera réalisée entre le 1er novembre et le 12 décembre prochain.

Son objectif, a-t-elle rappelé, est d’évaluer le respect des réglementations du système entrepreneurial cubain, comme l’usage et le contrôle des inventaires. On enquêtera également sur la contractualisation, les comptes en cours en recettes et dépenses, l’usage de carburant et les paiements à des travailleurs à leur compte.

Seront menées des inspections, des audits et des vérifications spéciales dans 370 groupes, entreprises, unités entrepreneuriales de base, complexes hôteliers et établissements.

On prévoit que cette Vérification sera effectuée par 2242 auditeurs, parmi eux 230 superviseurs et quelque chose comme 1141 étudiants universitaires dans différentes spécialités, des professeurs et des experts des institutions.

La Contrôleuse a expliqué que les programmes d’audit et de vérifications sont à la disposition de tous, « notre intérêt étant de promouvoir l’autocontrôle et la compétence ».

NOUVELLE INSTITUTION DÉDIÉE À FIDEL

Il est prévu d’édifier dans Le Vedado un lieu avec valeur patrimoniale avec comme mission d’y étudier et diffuser la pensée, l’œuvre et l’exemple du Commandant en Chef Fidel Castro Ruz.

La bonne nouvelle fut présentée au Conseil des Ministres par Alberto Alvariño Atienzar, chef du Bureau de la Préservation du Patrimoine Documentaire – Palais de la Révolution, qui a rappelé que « l’Assemblée Nationale du Pouvoir Populaire a approuvé la Loi n°123 sur « l’utilisation du nom et de l’image du Commandant en Chef Fidel Castro Ruz » et par laquelle il est autorisé par exception l’emploi de son nom pour dénommer quelque institution consacrée à l’étude et la diffusion de sa pensée et de son œuvre ».

Avec cet objectif, un groupe de travail a été constitué, approuvé par Décret Présidentiel en février de cette année, et chargé d’élaborer le projet et mener à bien dans les faits la nouvelle institution.

Alvariño Atienzar a expliqué qu’elle sera de caractère politique, publique, équipée en haute technologie, stimulera l’information interactive et de par ses objectifs, mettra l’accent sur les enfants, les adolescents et les jeunes, sans exclusive pour les autres publics.

Parmi ses fonctions principales on trouvera la promotion et le développement du travail de diffusion, des rencontres et des concours ; stimuler le développement d’événements académiques, l’enseignement, les projets de recherche ainsi que l’édition de livres et autres publications ; articuler des relations de travail avec d’autres institutions nationales et internationales en lien avec la figure du Commandant en Chef et affronter les campagnes ennemies destinées à critiquer la vie, l’œuvre et l’image du Leader Historique de la Révolution Cubaine.

En ce moment même, on travaille ardument pour que cette institution soit prête pour la fin de l’an prochain.

Le Président des Conseils d’Etat et des Ministres a relevé le sentiment d’appartenance et l’engagement de toutes les personnes qui travaillent à ce beau projet qui a permis de lever tous les obstacles et avancer dans son élaboration.

Dans les conclusions de la réunion du Conseil des Ministres, Diaz-Canel a fait référence à des thèmes qui ont été l’objet d’analyse par le Gouvernement ces derniers mois, parmi eux les visites dans les provinces et l’importance à résoudre les problèmes que l’on y rencontre ; la participation plus active dans les commissions et débats de l’Assemblée Nationale du Pouvoir Populaire ; la priorité qui doit être donnée à l’investissement étranger, les exportations et la substitution des importations ; le lien productif du Tourisme avec les autres secteurs de l’économie ; les procédures d’informatisation et de communication sociale ; et l’attention portée par les organismes et entités à gestion ne relevant pas de l’Etat comme complément de notre économie.


http://www.granma.cu/cuba/2018-11-02/importantes-temas-economicos-y-sociales-en-la-agenda-de-gobierno-02-11-2018-23-11-08