À Cienfuegos Patrimoine et Patriotisme se conjuguent

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Patrimoine et patriotisme, deux concepts qui ont la même racine et qui, à Cuba, ne sont pas de vains mots. Trois articles du quotidien de Cienfuegos 5 de septiembre ont montré récemment comment ils sont conjugués sur ce territoire : on fait collaborer activement la population aux recherches archéologiques, on édite un ouvrage qui étaye la thèse, très populaire, de la forte empreinte française dans la fondation de la ville et on y met en scène l’interprétation simultanée dans tout le pays de l’Hymne National, pour le 150ème anniversaire de sa création.

Pascale Hébert.

À Cienfuegos, un projet archéologique aboutit à une découverte majeure

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Article de Ismary Barcía Leyva (Quotidien en ligne 5 de septiembre  de Cienfuegos, 22 septembre 2018) Traduit par Pascale Hébert

La découverte la plus récente du Bureau des Monuments et des Sites Historiques-Centre Provincial du Patrimoine Culturel révèle comment ont vécu les habitants de Cienfuegos il y a deux centuries/ Photo Ismary Barcía Leyva.

Comment vivaient, comment s’alimentaient et comment se soignaient les habitants de Cienfuegos qui ont vécu il y a deux siècles, quels étaient leurs goûts et leur pouvoir d’achat ? Tout ceci peut être vérifié grâce à une récente découverte de l’archéologie coloniale dans le centre urbain historique de Cienfuegos.

Lester Puntonet Toledo, spécialiste du Bureau des Monuments et des Sites Historiques, du Centre Provincial du Patrimoine Culturel a cherché dans les ordures utilisées comme remblai dans des constructions du XIXème siècle. Des restes de faïence, des os, des morceaux de verre, des flacons ont surgi de la fosse creusée pour une citerne ̶ dans une maison de la rue San Carlos au centre-ville, à environ deux cents mètres du centre d’origine ̶ révélant comment ont vécu les habitants de Cienfuegos il y a deux centuries.

C’est la première fois qu’à Cienfuegos on trouve une cruche en terre aussi complète, dans un contexte archéologique/ Photo Ismary Barcía Leyva.

« C’est impressionnant la quantité de marques apparues dans un seul immeuble. Une en particulier nous a causé une grande joie, celle d’une compagnie importatrice de Cienfuegos qui apparaît pour la deuxième fois dans les contextes archéologiques », souligne l’expert.

« Ce que l’on peut considérer comme nouveau c’est la marque de la compagnie importatrice Font y Cía, car elles sont très rares. C’est la deuxième fois que nous pouvons en voir une », ajoute Puntonet.

Ce lot est le plus fourni et le plus diversifié qui ait été rassemblé jusqu’à présent et il comprend une cruche en terre en parfait état de conservation : « C’est la première fois que, dans la ville, dans la province, apparaît une cruche aussi complète, dans un contexte archéologique-, dans ce cas importée d’Europe avec de l’huile », confirme le spécialiste.

Il y a dix ans il a lancé son projet L’histoire sous nos pieds, pour socialiser l’archéologie parmi les maçons et les familles qui entreprennent des travaux de reconstruction dans des bâtiments publics et dans des logements.

Le résultat c’est que plus de cinquante familles ont fait état de découvertes auprès du Conseil Provincial du Patrimoine Culturel. Cette dernière est, par la variété et par le volume des pièces, la découverte la plus importante de l’époque coloniale dans le centre historique.

« Le plus intéressant c’est l’amour qu’ils ont eu dans cette maison pour conserver tout le matériel ; et ils nous ont remis tout ce précieux matériel sans rien demander en échange », souligne Puntonet.

Ce lot-ci est le numéro 53, obtenu comme résultat du projet de socialisation qui a abouti à la contribution des habitants de Cienfuegos à la connaissance de l’histoire de la période coloniale.

Des travaux actuellement en cours sur le Paseo del Prado, et d’autres, lancés dans le cadre des travaux pour le bicentenaire de la ville, pourraient révéler des détails de la vie citadine il y a deux centuries.

Les traces françaises à Cienfuegos : un cadeau éditorial à une ville bicentenaire

Article de Roberto Alfonso Lara, (Quotidien en ligne 5 de septiembre de Cienfuegos , 16 octobre 2018) Traduit par Pascale Hébert

Simulation de la cérémonie de fondation de la ville de Cienfuegos / Photo Juan Carlos Dorado (Centre de Documentation).

Les traces françaises à Cienfuegos est le titre du livre édité par le Bureau du Conservateur de la Ville, unique projet éditorial de cette institution, en guise de cadeau d’anniversaire pour le 200ème anniversaire de la fondation de la colonie jadis appelée Fernandina de Jagua .

Carmen Capdevila Prado, spécialiste de la Gestion du patrimoine documentaire, a dit à 5 de septiembre que le texte se trouve en France pour y être imprimé, grâce aux relations de travail avec Cuba Coopération France et avec les Editions Mecenas.

« L’idée d’origine a surgi à partir d’une compilation réalisée par l’intellectuel de Cienfuegos José Díaz Roque en 1996, dans laquelle on défendait la présence et l’influence françaises dans la ville. Cette anthologie a eu un tirage limité, de seulement 40 exemplaires ; c’est la raison pour laquelle nous avons décidé de la rééditer et, en plus, de l’enrichir, grâce à de nouvelles recherches ».

Irán Millán Cuétara, directeur du Bureau du Conservateur – lauréat des Prix Nationaux du Patrimoine et de l’Architecture ̶ et Carmen Capdevila Prado, sont les compilateurs du livre auquel participent en tant qu’auteurs Orlando García Martínez, Lilia Martín Brito, Teresita Chepe et David L. Martínez, ainsi que d’autres signatures reconnues du territoire.

D’après les artisans de ce projet éditorial, le nouveau volume offre des données plus précises de la trace française dans le devenir historique, commercial, architectural et culturel de la région Centre-Sud de Cuba.

« Nous essayons de justifier l’influence héritée depuis l’origine même de la ville en avril 1819, lorsque Don Luis De Clouet ̶ accompagné par plus de 40 colons français ̶ a fondé la colonie Fernandina de Jagua », indique Carmen Capdevila Prado.

« Les chercheurs attachés à ce postulat ne nient pas l’empreinte de la population espagnole, créole et noire qui existait alors ; ils s’efforcent d’étayer une théorie qui s’est diffusée, tout au long des années, comme une construction politico-culturelle chez les habitants de Cienfuegos », ajoute-t-elle.

Avec des photographies d’Ángel Peña, Julio Larramendi et Aslam Castellón, le texte bénéficiera d’une facture de qualité, avec une impression en couleur. Sa présentation est prévue dans le cadre des activités du bicentenaire de la ville de Cienfuegos ̶ en avril 2019 ̶ bien qu’on envisage la possibilité de la faire avant, pendant la 28ème édition de la Foire Internationale du Livre de La Havane.

Grande interprétation simultanée de l’Hymne National ce vendredi à Cienfuegos

Article de Julio Martínez Molina, ( Quotidien en ligne 5 de septiembre de Cienfuegos, 18 octobre 2018) Traduit par Pascale Hébert.

En hommage au 150ème anniversaire de sa première interprétation, ce vendredi aura lieu dans notre ville une grande interprétation simultanée de l’Hymne National, par laquelle Cienfuegos s’intègre dans cette belle initiative nationale qui se déroulera un jour avant le 20 octobre, Jour de la Culture Cubaine.

Solángel Espino, spécialiste en Communication de la Direction Provinciale de la Culture, a informé l’édition en ligne de 5 de septiembre que, avec les présentations du Chœur Songe Nouveau, de la Maison de la Culture Benjamín Duarte et du groupe de danse Projet Nouveau, la cérémonie politico-culturelle aura pour cadre l’école primaire urbaine Carlos Manuel de Céspedes, l’une des équipes éducatives de référence sur le territoire de Cienfuegos.

La grande interprétation simultanée de l’Hymne National a été lancée, dans tout le pays, par le Conseil National des Maisons de la Culture.

Notre Bayamaise, Hymne de Bayamo ou Hymne National a surgi en pleine guerre de libération nationale contre la métropole espagnole. Son auteur fut le patriote de Bayamo, Pedro (Perucho) Figueredo, qui a d’abord composé la musique, et ensuite, un an plus tard, le 20 octobre 1868, sur le dos de son cheval Pajarito, lui a ajouté des paroles.

En 1892, José Martí a publié dans le journal Patrie l’hymne de combat, en vue de sa divulgation parmi les émigrés cubains, dans leur préparation de la poursuite de la guerre.

Evocation de la lecture de l’Hymne, à Bayamo, le 20 octobre/ Photo prise sur Internet

La première édition de masse du texte de combat, d’environ cent mille exemplaires, a été réalisée en décembre 1900, à la demande du superintendant des écoles de Cuba. Cependant, seule l’aube de janvier 1959 donnerait son espace moral à un hymne d’une telle envergure, qui constitue un encouragement à la dignité, à l’indépendance, à la résistance et à la lutte.

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