Díaz-Canel assiste au Bilan du ministère de l’Enseignement supérieur (MES) : préoccupations révolutionnaires et culture du détail pour l’Université de Cuba

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À Cuba, près de la moitié de la population qui travaille a un diplôme d’enseignement supérieur. Le pays compte aujourd’hui 50 universités et 113 spécialités, et la formation des enseignants est une priorité du ministère de l’Enseignement supérieur. Le président de Cuba, présent lors du bilan de l’année 2018, a appelé à améliorer encore la qualité des enseignements dispensés tout en respectant les principes révolutionnaires, en développant l’application des recherches universitaires pour répondre aux besoins quotidiens de la population et en responsabilisant chacun pour maintenir l’ensemble des infrastructures en état et éviter leur détérioration. Nicole Bedez.

Le président cubain assiste à la réunion annuelle du MES - Photo : María del Carmen Ramón

Le président du Conseil d’État et du Conseil des ministres, Miguel Díaz-Canel Bermúdez, a assisté ce lundi au bilan de mise en œuvre des objectifs du ministère de l’Enseignement supérieur pour 2018, où ont été présentés les principaux résultats du travail mené l’an passé, ainsi que les prévisions et les enjeux pour l’année en cours.

Les enseignements du premier cycle et des cycles suivants, l’informatisation, les apports de la science, de la technologie et de l’innovation, la formation de professeurs et de cadres, ainsi que les conditions de transport et d’infrastructure du secteur ont été quelques-uns des thèmes du débat durant cette matinée.

Lorsqu’il a présenté les résultats du Bilan 2018, le ministre de l’Enseignement supérieur, José Ramón Saborido, a fait remarquer que, malgré des résultats positifs, les demandes non satisfaites dans le domaine des filières pédagogiques, des sciences exactes et des sciences agronomiques constituent toujours une faiblesse.

En ce qui concerne la formation post-universitaire, il a expliqué que cette année a connu un recul dans les études doctorales, car pour un plan de 420 soutenances de thèse du corps professoral, seules 294 environ ont été effectuées, un chiffre inférieur à celui atteint les années précédentes. Dans ce contexte, un appel a été lancé pour accorder une véritable priorité à ce processus de formation et pour garantir aux doctorants le temps nécessaire à leurs travaux scientifiques.

Parmi les enjeux de l’enseignement supérieur en science, technologie et innovation, Saborido a souligné que des résultats à l’échelle nationale et à celle des territoires et des entreprises ont été obtenus dans des domaines prioritaires pour le pays, alors qu’il existe encore de nombreux résultats de recherches universitaires non appliqués à des problèmes réels.

De même, l’impact de l’Université dans le développement local représente un autre défi, à savoir que, selon le rapport, l’offre actuelle de filières ne répond pas aux besoins territoriaux de la majorité des municipalités, de sorte que les universités doivent continuer à travailler afin de créer les filières nécessaires pour répondre aux demandes des territoires.

Dans son intervention lors de la clôture du Bilan des travaux, le président de Cuba, Miguel Díaz-Canel Bermúdez, a constaté combien sont nombreux les enjeux et les problématiques de ce secteur dans le pays, mais il a insisté sur le fait qu’on trouvera les réponses avec de l’innovation, de la compréhension et de la détermination.

Díaz-Canel a appelé à œuvrer en écoutant et en réfléchissant à la base, et à améliorer la formation des professeurs en tant qu’outil fondamental au quotidien.

« Nous sommes en train de vivre un moment complexe au niveau international et la situation actuelle exige beaucoup en matière de formation politico-idéologique des professeurs et des étudiants » a-t-il exprimé, tout en indiquant que l’Université a actuellement, pour priorité la plus intégratrice, la formation des professeurs.

Il a également fait observer l’importance de la mise en relation des jeunes avec les activités ayant des répercussions dans la société, en prenant pour exemple l’action des étudiants durant la remise en état de la capitale cubaine après la tornade dévastatrice du 27 janvier dernier.

Par ailleurs, le président de Cuba a appelé à stimuler, parmi les enseignants, des valeurs comme les préoccupations révolutionnaires et la culture du détail.

« Nous devons être rigoureux, il ne peut pas y avoir de bricolage. Si nous n’avons pas la culture du détail, nous ne pourrons pas résoudre les problèmes d’infrastructure que nous connaissons, parce que beaucoup de choses se sont peu à peu détériorées au fil des ans car jamais personne ne les a réparées » a-t-il indiqué, appelant aussi à prendre soin des détails dans des procédures telles que l’entrée à l’Université, la recherche scientifique et le travail avec les cadres.

« Tout ceci doit être accompagné par la bataille éthique contre la corruption et les actes illégaux. Il faut rechercher des actions pour la sauvegarde, de façon à ce que tout ce que nous ferons le soit pour que tout s’avère mieux qu’auparavant ».

Le président de Cuba a également lancé un appel à l’élimination des obstacles inutiles, comme seul moyen de fonctionnement des procédures, et il a mis l’accent sur l’importance du contrôle.

À cet effet, il a rappelé la nécessité pour les responsables de se rendre chaque mois au cœur de chacune des communautés de professeurs et d’étudiants, et il a souligné l’importance du processus de responsabilisation de tous les cadres universitaires auprès de leur communauté et de leur hiérarchie.

En ce qui concerne les interactions indispensables, il a insisté sur l’importance de renforcer les liens nécessaires de la recherche avec l’économie nationale, le tourisme, ainsi qu’avec le secteur privé de l’économie.

« De nombreuses questions restent sans réponse, mais avec l’engagement existant dans l’enseignement supérieur cubain, nous allons trouver des réponses à ces problèmes » a conclu le président de Cuba.

Ont également participé à la réunion de travail, parmi d’autres hauts responsables de l’enseignement supérieur cubain, Roberto Morales, membre du Bureau politique et vice-président du Conseil d’État et du Conseil des ministres, Ena Elsa Velázquez, ministre de l’Éducation, et des recteurs des universités du pays.

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