Quand Cuba parie sur les énergies renouvelables (+ Video)

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Parmi les secteurs stratégiques de l’économie nationale jusqu’en 2030 on trouve les énergies renouvelables qui depuis quelques années se développent à Cuba avec l’objectif de transformer la matrice énergétique et d’économiser les combustibles. Dans un pays qui parie sur ces sources d’énergies pour produire de l’électricité, différentes entités interviennent ; celles-ci apparurent lors de la dernière Table Ronde concernant les projets actuels et futurs dans le secteur électro-énergétique.

Cuba parie sur les énergies renouvelables.

La Directrice générale de l’Electricité au Ministère de l’Energie et des Mines, Tatiana Amarán Bugachova a fourni les résultats les plus significatifs obtenus dans ce domaine pour le développement du pays. Elle a signalé que l’énergie solaire photovoltaïque a beaucoup progressé : construction de 65 parcs et 15 en cours de construction, ce qui augmentera de 42 mégawatts (MW) le potentiel actuel.
Amarán Bugachova expliqua que le coût de production et la maintenance d’un kilowatt-heure ( KWh) dans un parc photovoltaïque baisse de 95% par rapport à l’énergie d’une centrale électrique car le processus de production ne nécessite pas de combustible.

De son côté, Ovel Concepción Díaz, Directeur de production des énergies renouvelables de l’Union Electrique, signala les différentes tâches à réaliser :
- Installer 700 MW dans les parcs photovoltaïques
- 688 MW dans les parcs d’éoliennes
- augmenter de 56 MW dans les centrales hydroélectriques
- Electrifier, à l’aide de systèmes photovoltaïques, 100% des maisons isolées qui n’ont accès à aucune source d’électricité.

Concepción Díaz fit remarquer que dans toutes les provinces du pays on a construit ou on est en train de construire des parcs photovoltaïques, principalement à Pinar del Río, Cienfuegos et Granma, contribuant ainsi au réseau électrique national et à l’économie du pays.

Ovel Concepción mit en avant que pour la seule année 2018 on a produit 151 980 MWh, ce qui équivaut à une économie de 32 873 tonnes de combustible ; pour cette année on estime que l’économie sera plus importante, à savoir 52 199 tonnes.
« Actuellement la production photovoltaïque contribue à hauteur de 1,15% de la consommation totale du pays » précisa le directeur de production des énergies renouvelables de l’Union Electrique.

Un autre aspect positif de la production d’énergie solaire photovoltaïque concerne l’investissement étranger. C’est ainsi qu’aujourd’hui quatre projets sont en cours, pour un total de 200MW.

Concepción Díaz signala que l’installation de 17 536 systèmes photovoltaïques a amélioré la qualité de vie de familles vivant en zones rurales et qui auparavant n’avaient aucun accès à l’électricité.

Energie éolienne

L’énergie éolienne, autre énergie renouvelable, compte quatre parcs construits à titre expérimental, d’une capacité de 11,5 MW.

Le directeur de production d’énergies renouvelables de l’Union Electrique affirma qu’actuellement 13 nouveaux projets sont en cours :

– 3 sont financés par l’Etat, 9 par des capitaux étrangers et un en préparation, ce qui fait une puissance de 688 MW et provoquera une économie annuelle de 540 000 tonnes de combustible.

Il fit remarquer par ailleurs la construction civile de Parc Eolien « La Herradura 1 » et « La Herradura 2 » à Las Tunas, ainsi que le Parc Eolien « Ríos secos » à Holguín. Il ajouta que trois entreprises, au capital exclusivement étranger, contribueront au développement de l’éolien.

Pour sa part, Tatiana Amarán Bugachova, Directrice Générale de l’Electricité au Ministère de L’Energie et des Mines, signala que l’énergie éolienne était une énergie alternative efficace pour la production d’énergie. « Après étude, on a élaboré une carte des potentialités du pays et identifié 688 mégawatts à produire avec cette énergie. »
• 2 parcs éoliens sont en construction.
• Les investissements pour monter 10 autres parcs éoliens sont en préparation.
• On négocie pour exécuter avec des capitaux étrangers le troisième tiers du parc éolien.

Centrales hydroélectriques

Cuba n’a pas de grandes possibilités pour le développement de l’énergie hydraulique par manque de grands cours d’eau et de réservoirs. « Actuellement il existe 147 installations hydroélectriques avec une puissance totale de 68 MW. La politique vise à augmenter la construction de nouvelles centrales hydroélectriques », ajouta Amarán Bugachova.

De son côté, Ovel Concepción Díaz, directeur de production des énergies renouvelables de l’Union Electrique, dit qu’ils y travaillent afin d’optimiser l’exploitation de l’eau des barrages et des rivières ayant un haut potentiel hydroélectrique.

Biomasse

La Directrice Générale de l’Electricité au Ministère de l’Energie et des Mines assura que l’utilisation de la biomasse représentera 14% du total de la production électrique provenant des énergies renouvelables, à partir de la construction de centrales bioélectriques.

Bárbara Hernández Martínez, cheffe de la production électrique de cet organisme, souligna qu’on est en train de remplacer progressivement les blocs énergétiques des centrales sucrières ayant la plus grande capacité de production de sucre, par la production d’électricité utilisant la biomasse comme combustible.

D’autre part, elle signala que la bio-électricité apporte à l’usine de sucre l’électricité nécessaire au processus industriel. Celle-ci, à son tour, apporte à la bio-électricité la bagasse résultant du broyage de la canne.

La spécialiste précisa que les excédents électriques de ce processus industriel sont vendus à l’Union Electrica ; on récupère ainsi l’investissement fait dans l’usine bioélectrique et on encourage la biomasse forestière pour étendre la production en dehors de la récolte...

Hernández Martínez ajouta que pour rendre efficaces ces centrales bioélectriques il est nécessaire d’augmenter la quantité de canne à sucre dans le pays.

A la fin de la Table Ronde, Francisco Lleó Martín, Directeur Général de l’entreprise Zerus S.A, donna les détails sur la construction de la centrale bioélectrique de la ville de Ciro Redondo dans la province de Ciego de Avila .

« Elle produira 157 KWh pour chaque tonne de canne à sucre broyée par l’usine. Pour sa construction on a créé une entreprise mixte du nom de Biopower S.A entre Zerus, la société sucrière et l’entreprise du Royaume-Uni, Havana Energy, souligna-t-il.

Lleó Martín a reconnu comme une des potentialités l’utilisation de la biomasse sucrière comme combustible pendant la récolte mais aussi en dehors, celle de la biomasse forestière avec pour objectif de fonctionner 300 jours par an.

Le Directeur Général de l’entreprise Zerus S.A certifia que 41 % de la centrale bioélectrique était terminé ; l’objectif est qu’elle soit opérationnelle pour la prochaine récolte 2019-2020.

Dans ce sens, Bárbara Hernández Martínez, cheffe de la production électrique de la société sucrière AZCUBA affirma que ce programme, outre son impact sur la production sucrière et sa contribution au réseau électrique du pays, aura une influence positive sur l’environnement, en promouvant l’accès à une énergie sûre, durable et moderne utilisant des sources d’énergie renouvelables.

Andy Jorge Blanco, Ana Alvarez Guerrero (Cubainformacion) publié dans Cubadebate.

Vidéo : https://youtu.be/1lFnXIJ05_A


http://www.cubadebate.cu/especiales/2019/05/16/cuando-cuba-apuesta-por-las-fuentes-renovables-de-energia-video/#boletin20190516