L’aventure HAVANA CULTURA

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On raconte tellement de bêtises sur Cuba, on nous vend tant de mauvais clichés que l’on finirait par oublier qu’une culture ne doit pas être résumée à l’argument marketing mis en avant pour la rendre attractive à la consommation. Telle qu’elle est théâtralisée pour se conformer à la représentation sociale que l’on s’en fait (notamment par ses propres ressortissants), l’identité cubaine ne serait qu’un mélange de chaleur, de fête et de langueur. Un bel attrape-touristes, un miroir aux Occidentaux en mal de sensations et un tableau navrant de la schématisation outrancière appliquée à l’essence d’un peuple qui nous est étrangers, voilà ce qu’il nous reste. La justesse n’a plus que ses yeux pour pleurer…

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Si l’on se donnait la peine de s’y intéresser de plus près et de ne pas se laisser guider par nos a priori (à moins que cela ne soit par ce que l’on a envie d’y voir), l’on découvrirait une île à la richesse et à la virtuosité remarquables, berceau d’une culture foisonnante et passionnée qui a, depuis bien longtemps, acquis ses titres de noblesse. Vu d’Amérique latine, l’exemple cubain est une référence incontournable que l’on ne se prive pas de suivre sans pour autant réussir à l’égaler. Difficile en effet, pour les non-initiés, de capter cette âme en mouvement qui se dévoile et nous ensorcelle dans une danse éternelle entre le ciel de ses idéaux et la terre de sa rumba.

Les vrais amateurs d’art ne s’y sont pas trompés et ceux qui sont allés y chercher l’inspiration en sont revenus plus que comblés. Rappelez-vous le projet de Ry Cooder, le célèbre guitariste américain, venu pour enregistrer un album avec les plus grands soneros d’avant la Révolution et le documentaire qu’en a tiré le nom moins célèbre cinéaste Wim Wenders, Buena Vista Social Club, popularisé dans le monde entier. Il aura fallu que des noms branchés des standards occidentaux « prêtent » leur légitimité à ces artistes pour qu’ils atteignent une reconnaissance, que leur talent méritait à lui seul, et il n’est pas exagéré de se demander pourquoi. Pourquoi, dès que l’on s’éloigne des sacro-saints modèles anglo-saxons, est-on immanquablement catalogué dans le champ obscur et dédaigné de l’étrangement nommé « musiques du monde », qui ne rime pas que littéralement avec « tiers-monde ». Pourquoi un tel ethnocentrisme de nos sociétés dites « développées » ? Parlons-nous bien du même monde ou le rock viendrait-il de Mars ?

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