Café français à Santiago

Partager cet article facebook linkedin email

Si vous vous promenez à Santiago de Cuba, dans le centre historique près de la Place Cespedes, vous ne pouvez manquer, au coin des rues Heredia et Corona, la Casa Dranguet qui a été au XIXe siècle la maison d’un caféiculteur Franco-Cubain, Carlos Dranguet Thomas.

« Un article de Michèle Claverie, ancienne dirigeante de France Cuba et "Expat" à Cuba où elle a collaboré avec plusieurs médias cubains. L’article a été publié sur le site de l’association "Empreintes/Huellas de Cuba (le lien vous est donné ci-dessous). Il vient d’être repris dans le numéro de juillet du site cubain en français "Lettres de Cuba".
Merci à eux.
Bonus ! Un article publier par Radio Havane Cuba, qui rend compte du projet conduit en particulier par la Fondation Malongo, et du travail de notre ami
Alfred Conesa...
http://www.radiohc.cu/fr/noticias/nacionales/196665-la-plantation-de-cafe-la-fraternidad-un-pont-pour-l%27amitie-franco-cubaine?fbclid=IwAR0SIwK6W45PDKTITv6npr6YyFuMOx84Q5s0k0buLoY1ukf19lfPlhy-3Uk
RG
 »

La caféiculture explique l’âge d’or de Santiago de Cuba, au XIXe siècle. On l’appelle alors la Nouvelle Orléans des Antilles, au cœur des échanges économiques et des échanges d’idées. Car depuis la fin du XVIIIe siècle les Français fuyant Haïti se sont installés à Cuba, dans la région de Santiago, région favorable à la production de café à la fois par son climat et la richesse de sa terre.

Ces Français apportent leur savoir-faire technologique, industriel et culturel avec entre autres « le manuel pour la culture du café » (The Coffee planter of Saint Domingo, 1798) de Pierre-Joseph Laborie. La culture du café dans les montagnes de la Sierra Maestra s’est développée et deviendra une des richesses du pays. Au XIXe siècle, Cuba est devenu l’un des premiers producteurs et exportateurs de café dans le monde.

La maison Dranguet a été réhabilitée en Centre Culturel autour du patrimoine lié au café. L’espace muséographique dans les vastes salles de l’ancienne demeure permet la découverte du patrimoine caféier, dont les cafetières en porcelaine. Dans la cour toujours fraîche est aménagé un café très fréquenté par les habitants et les touristes. Ce centre est envisagé comme un lieu vivant de circulation d’expériences autour du café et facilitera les échanges internationaux tant commerciaux que culturels.

Le projet « Los Caminos del Café », les chemins du café, co-financé par l’Union Européenne, par le bureau du conservateur de la ville de Santiago de Cuba et par la Fondation Malongo contribue au développement socio- économique de la province de Santiago sur la base des liens culturels déclarés par l’Unesco comme Patrimoine Mondial de l’Humanité : la plantation decaféiers La Fraternidad à l’extérieur de Santiago et dans le centre ville la maison Dranguet, porte d’entrée de ce circuit de découverte.

La base du projet porte sur la restauration de la Fraternidad (ci-dessus), située dans les montagnes. C’est l’une des plantations créées par les producteurs d’origine français fuyant la révolution Haïtienne. Propriété du père du poète José Maria de Heredia, elle rassemble un bâtiment à la belle architecture intégré à un environnement luxuriant et un jardin tropical aux nombreuses variétés de plantes qui permettaient autrefois aux agriculteurs de vivre en autarcie. Le bâtiment, en cours de restauration, sera transformé en musée représentant la culture du café à cette époque, dont une partie sera dédiée à des résidences d’artistes pour faciliter les échanges culturels.

De manière complémentaire à ce projet, Malongo s’est engagé en partenariat avec les organismes cubains à une relance de la caféiculture dans l’Oriente cubain. En 2000, l’UNESCO a reconnu plus de 170 ruines de plantations de café comme patrimoine mondial, classées comme paysage archéologique des premières plantations de la Sierra Maestra.

Pour l’UNESCO, « les vestiges des plantations de café du XIXe siècle au pied de la Sierra Maestra constituent le témoignage unique d’une forme novatrice d’agriculture en terrain difficile. Ils éclairent l’histoire économique, sociale et technologique de la région Caraïbe- Amérique Latine.’

Michèle Claverie, Santiago, novembre 2018. 

Portfolio