Cuba contre le blocus

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Lecteurs de cette Lettre Hebdomadaire. Nous insistons chaque semaine, pour dénoncer l’agressivité des Etats-Unis contre Cuba pour deux raisons essentielles :
Du fait de la désinformation décidée par les médias en général, la population de notre pays ignore que le BLOCUS est toujours en vigueur avec de nouvelles mesures particulièrement agressives prises par le Président Trump. Et d’autre part, elle ignore l’étendue des dégâts provoqués par cette politique à l’encontre de l’économie cubaine et de la population en général. Cet article en fait utilement l’énumération.

Granma International vous propose, à travers des chiffres et des faits, le rapport de Cuba présenté par le ministre des Relations extérieures, Bruno Rodriguez Parrilla, sur la Résolution 73/8 de l’Assemblée générale des Nations Unies

Un frein au développement de toutes les potentialités de l’économie cubaine

  1. D’avril 2018 à mars 2019, le renforcement du blocus reste l’axe central de la politique du gouvernement des États-Unis envers l’Île, avec des effets de plus en plus marquants sur son application extraterritoriale.
  2. Le climat d’hostilité dans les relations bilatérales a été fortement marqué par l’intensification de la rhétorique agressive contre l’Île.
  3. Les chiffres que nous présentons ci-dessous confirment que le blocus économique, commercial et financier représente un frein au développement de toutes les potentialités de l’économie cubaine. Par ailleurs, il entrave la mise en œuvre du Plan national de développement économique et social du pays.
  4. L’impact négatif significatif de l’application des mesures récemment adoptées par les États-Unis pour durcir le blocus contre Cuba n’est pas pris en compte dans ce rapport, car il a dépassé la fin de la période analysée.
     Chiffres généraux

Pertes causées d’avril 2018 à mars 2019
4 343 600 000 dollars

Aux prix courants, les dommages cumulés pendant près de 60 ans de mise en œuvre de cette politique se chiffrent à :
138 843 400 000 dollars

Le blocus a provoqué des pertes quantifiables estimées à plus de :
922 630 millions de dollars

Santé

Cette politique hostile entrave l’acquisition de technologies, de matières premières, de réactifs, d’outils de diagnostic, d’équipements et de pièces détachées, ainsi que de médicaments pour le traitement de maladies graves comme le cancer.

 Entre avril 2018 et mars 2019, les dommages dans ce secteur se sont élevés à 104 148 178 dollars, soit 6 123 498 dollars de plus que l’année précédente.

 Les proches du patient JCHC, dont le numéro de dossier est 6810030309926 à l’Hôpital Hermanos Ameijeiras, décédé le 15 juin 2018 d’une cardiomyopathie spongiforme avec insuffisance cardiaque terminale, ne pourront jamais pardonner le fait que si le malade avait pu bénéficier du support circulatoire du dispositif Impella, fabriqué par la société étasunienne Abiomed, il aurait pu avoir la vie sauve.

 La compagnie importatrice et exportatrice Medicuba S.A. a formulé des demandes à 57 compagnies nord-américaines afin d’acquérir les intrants nécessaires à la santé. À ce jour, 50 de ces entreprises n’ont pas répondu.

 Plusieurs sociétés nord-américaines ont été contactées pour l’achat de nouveaux médicaments contre le cancer. Jusqu’à présent, il n’y a pas de réponse.

 La société américaine Bruker a été contactée pour l’achat du spectrophotomètre, équipement utilisé dans les laboratoires pour la quantification des substances et des micro-organismes.

Alimentation et agriculture

 L’impact du blocus sur ce secteur d’une importance vitale pour toute nation est estimé à 412 230 614 dollars.

 Les entreprises spécialisées dans la transformation des produits alimentaires dans le pays importent environ 70% de leurs matières premières de différents marchés comme l’Espagne, le Brésil, etc. À ce jour, le blocus empêche l’accès au marché étasunien, très attractif par ses prix et sa proximité. De plus, il propose une offre variée de matières premières, de matériaux et d’équipements nécessaires à la modernisation des lignes de production.

 La société Rhum Havana Club, l’une des plus prestigieuses dans ce secteur, a essuyé des pertes de l’ordre 41 360 000 dollars du fait du blocus.

Éducation, sport et culture

 L’Université de Sancti Spiritus n’a pas pu acquérir 20 machines à écrire Smart Brailler et et les dispositifs auditifs Perkins, pour la formation des étudiants en éducation spécialisée.

 Le 23 janvier 2019, la banque Société Générale de Paris a retenu un transfert bancaire de 7 474 euros, qui avait comme destination notre pays, pour le paiement des services professionnels des enseignants cubains qui offrent leurs services en Guinée équatoriale.

 L’acquisition d’équipements sportifs obligatoires conformément aux règlements officiels des fédérations internationales nous a été limitée.

 La 22e édition de la course Terry Fox n’a pu avoir lieu cette année, après l’arrivée d’une communication de la directrice de cette Fondation Internationale nous faisant part de l’impossibilité d’aider à l’organisation de l’événement et de continuer à soutenir notre pays dans la recherche sur le cancer.

 La Confédération de baseball des Caraïbes n’est pas parvenue à trouver avec les États-Unis une voie juridique pour verser les prix de ses compétitions à notre pays.

 La traque financière menée à l’encontre de Cuba a rendu impossible la facturation des services fournis par Cubadeporte, tant pour l’exportation de l’assistance technique que pour la commercialisation d’activités à Cuba.

 Sur les 37 unités artistiques qui auraient pu promouvoir leur travail aux États-Unis, seules 24 ont obtenu un visa d’entrée dans ce pays.

 Dans le domaine du de l’indusrie touristique cubaine, les pertes dues au blocus s’élèvent à quelque 1 383 millions de dollars. En l’absence du blocus exercé contre notre pays, on estime que 35 % de tous les visiteurs à Cuba en un an pourraient être des citoyens des États-Unis.

 L’agence de voyages Cubatur a subi des dommages monétaires et financiers qui se montent à 497 800 dollars.

 L’entreprise cubaine d’État Havanatur a été pénalisée par le refus des banques de traiter les paiements aux clients, la fermeture de comptes bancaires dans des pays tiers, la retenue de fonds et l’annulation du traitement des cartes de crédit.

Industrie biopharmaceutique

 Le Centre de génie génétique et de biotechnologie (CIGB) fait état d’un manque à gagner lié à l’exportation vers les États-Unis du médicament Heberprot-p, le seul du genre au monde pour le traitement de l’ulcère du pied diabétique (UPD). Si 5 % seulement des patients étasunien qui développent un DMP complexe chaque année avait utilisé ce médicament, la valeur exportée vers ce pays aurait été de 103 millions de dollars en 2018.

 L’entreprise d’import-export Farmacuba a éprouvé des difficultés à obtenir des matières premières pour la fabrication de médicaments.

 L’entreprise Laboratorio Farmacéutico Oriente de BioCubaFarma, a signalé des problèmes avec la matière première « Vitamine A » pour la mise au point du complexe vitaminique Nutriforte. En conséquence, la production de 78 694 200 tablettes a été affectée.

 Des dommages sont survenus lors de la livraison de feuilles d’aluminium imprimées pour le nicotinamide au mois de mars 2019 et des effets possibles sont prévus ce mois-ci et en octobre pour le dipyrone et l’alprazolam.

Transport

 Le montant total des dommages causés à ce secteur au cours de la période étudiée a dépassé les 170 millions de dollars, soit une augmentation de plus de 69 millions de dollars depuis la publication du rapport précédent.

L’entreprise néerlandaise Damen, principal fournisseur de composants et de pièces Caterpillar et Cummings aux chantiers navals Damex, à Santiago de Cuba, s’est vu interdire par le fournisseur de Caterpillar aux Pays-Bas de vendre à Cuba les fournitures nécessaires à la réparation et à l’entretien des embarcations de l’Entreprise Prácticos de Cuba.

La compagnie Cubana de Aviacion s.a. ne peut pas utiliser les services de la société ATCO, en charge de la publication des tarifs aériens de plus de 500 compagnies aériennes.

La compagnie aérienne espagnole Air Europa (UX) s’est abstenue de conclure l’ « Accord de partage de code » et de respecter son engagement envers Cubana de Aviacion.

Industrie cubaine

Les dommages à l’industrie ont dépassé les 49 millions de dollars. Le montant de ces pertes nous aurait permis de nous procurer les matières premières nécessaires à notre industrie.

 Le secteur de la construction continue d’éprouver de sérieuses difficultés à accéder à des technologies plus performantes, plus légères et moins énergivores pour les matériaux de base et les composants énergétiques.

 Le Groupe d’entreprises de l’Industrie chimique (GEIQ) s’est trouvé dans l’impossibilité d’acquérir des pièces de rechange et des machines de remplacement.

Communications, informatique et télécommunications

 Les dommages économiques causés au système de communications sont estimés à plus de 55 millions de dollars. L’Entreprise des télécommunications de Cuba s. a. (Etecsa) continue de subir les impacts les plus graves.

 La politique de blocus entrave le libre accès de Cuba aux contenus du réseau de réseaux.

 Cuba se voit refuser l’accès à l’information officielle provenant de sites technologiques de première ligne, ce qui rend difficile l’auto-préparation ou la formation à distance.

 Le blocus empêche l’accès aux marques et aux équipements de haute performance et leaders sur le marché de l’infocommunication.

Énergie et mines

Les dommages dans ce secteur se sont élevés à 78 336 424 dollars, soit une hausse de plus de 18 millions de dollars par rapport à l’année précédente.

 Le groupe d’entreprises Unión Eléctrica dispose d’un accès très limité aux pièces détachées pour moteurs Bazan, fabriquées par la société espagnole Navantia.

 Le consortium Compair, d’origine britannique, a été racheté par un groupe étasunien, ce qui explique qu’il ait rompu tout lien avec ses projets technologiques développés dans le pays pour la gestion centralisée d’air comprimé.

En septembre et novembre 2018, deux contrats ont été signés avec la société General Electric International inc. pour l’approvisionnement supplémentaire de la turbine de la centrale thermoélectrique « Antonio Guiteras » et pour la modernisation de la centrale électrique « Pico Santa Martha », respectivement. Toutefois, le 5 février 2019, une notification a été reçue de la Centennial Bank of the United States informant que, compte tenu de l’activation du Titre III de la Loi Helms-Burton, le financement de ces deux contrats ne serait plus accordé.

Commerce extérieur

Le total des dommages causés par le blocus des États-Unis au commerce extérieur de Cuba s’est élevé à 2 896 581 555 dollars, avec l’augmentation découlant des effets négatifs qui entravent l’exécution de l’activité commerciale extérieure.

 L’impact le plus important du blocus des États-Unis peut être observé dans le manque à gagner sur les exportations de biens et de services, qui s’élèvent à 2 343 135 842 dollars. Ce chiffre a été considérablement influencé par la diminution du nombre de voyageurs nord-américains au cours de cette période.

 Les pertes dues à la délocalisation géographique du commerce sont estimés à 1 020,2 millions de dollars : une croissance de 18 % par rapport à la période précédente.

 Les préjudices résultant de l’impossibilité d’accéder au marché des États-Unis sont évalués à 163 108 659 dollars.

 Les conséquences négatives du recours aux intermédiaires commerciaux et l’augmentation du prix des biens qui en a résulté se sont chiffrées à 173 210 916 dollars, soit une augmentation de 189 % par rapport à la période précédente.

DOMMAGES AU TITRE de : dollars (usd)

Impossibilité d’accéder

au marché

des États-Unis 163 108 659,16

Recours à ides intermédiaires/

renchérissement

des marchandises 173 210 916,43

Augmentation du fret

et des assurances 72 160 602,95

Manque à gagner

sur les

exportations 2 343 135 842,95

Risque pays/

augmentation du coût

de financement 47 290 204,71

Interdiction d’utiliser

le dollar des États-Unis. 85 139 436,80

Autres préjudices 12 535 892,72

Total  2 896 581 555,72

OPPOSITION DE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE

Le rejet des différents acteurs du système international est croissant et palpable. Les exemples suivants en sont la preuve :
27 septembre 2018
Les ministres des Affaires étrangères du Groupe des 77 et de la Chine, dans leur déclaration ministérielle, ont une fois de plus rejeté l’application du blocus contre Cuba.

15 octobre 2018
Les députés sandinistes devant l’Assemblée nationale et le Parlement centraméricain ont émis une déclaration rejetant le blocus des États-Unis contre Cuba.

1er novembre 2018
L’Assemblée générale des Nations Unies a adopté pour la vingt-septième fois la résolution « Nécessité de lever le blocus économique, commercial et financier imposé par le Gouvernement des États-Unis d’Amérique à Cuba », par un vote favorable de 189 États membres.

8 novembre 2018
Le Parlement national sud-africain, dirigé par son président Baleka Mbete, a adopté une motion rejetant le blocus exercé contre Cuba.

11 février 2019
Dans le cadre de la 32e Période de sessions de l’Assemblée de l’Union africaine, la résolution condamnant cette politique inhumaine a été approuvée.

29 mars 2019
Le 8e Sommet de l’Association des États de la Caraïbe (AEC), qui s’est déroulé au Nicaragua, a adopté la Déclaration de Managua, à travers laquelle les participants ont une nouvelle fois exprimé leur profond rejet de l’application de mesures coercitives unilatérales.

Design : Alejandro Acosta Hechavarria • Édition : Ana Laura Palomino et Milagros Pichardo Pérez