Le père d’Elpidio Valdés, Juan Padron est décédé ! A bientôt, compère !

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Par Yisell Rodríguez Milán | 24 Mars 2020

La nouvelle fait frémir : Juan Padrón est parti et son départ, des milliers de cubains le vivront comme si une époque heureuse prenait fin, celle dont les aventures du plus « pillo manigüero mambí " (1) marqua les jours et les heures de félicité des mômes dans tant de maisons. Avec chaque bravade d’Elpidio, grandissait la fierté de se sentir cubain.
( 1 ) N.d.T. : Les mambises (pluriel de mambí) sont les guérilleros cubains, soldats réguliers ou non, qui prirent part aux guerres d’indépendance cubaines contre les espagnols au XIX siècle. Ces derniers les qualifiaient de "pillos manigëros" que l’on pourrait traduire par "Brigands des bois" (!), la manigua étant un arbuste en taillis où se cachaient les mambises.
Nous avions programmé la publication de l’article paru sur le site Cubarte à l’occasion du 50e anniversaire de la présentation de son dessin animé... Nous vous en proposons la lecture :http://cubarte.cult.cu/fr/blog-cubarte-francais/nous-fetons-le-50e-anniversaire-compay/

Juan Padrón. Photo : Ariel Cecilio Lemus

JUAN PADRÓN, un des meilleurs dessinateurs de Cuba et « père » d’Elpidio Valdés, l’un des personnages les plus patriotes et les plus aimés dans l’histoire des productions du pays en direction des enfants, est décédé aux premières heures de la matinée du 24 mars 2020.

Son fils, Ian PADRÓN, cinéaste de talent connu pour avoir réalisé de multiples vidéoclips et pour avoir réalisé le film Habanastation (2014), a publié sur son mur Facebook en forme d’adieu un texte émouvant et plein d’amour, ce qui a permis de connaître la nouvelle :
« Notre père aimé JUAN PADRÓN vient de passer à la postérité à 5heures20 ce matin du 24 mars 2020. « Le dernier mambi » a lutté pendant 20 jours et s’en va empli d’amour et de tranquillité. Nous remercions tous les médecins, amis et admirateurs qui pendant ces jours ont montré leur affection et leur admiration pour ce grand artiste qui fait partie de l’esprit cubain et de l’indépendance de Cuba ».
« Papa, je sais que tu dirais « ne prends pas cet air sérieux »… et tu as raison. Nous nous souviendrons toujours de toi comme l’être humain le plus sympathique, le plus humble et génial qu’il nous sera donné de connaître au cours de nos vies. Merci pour Elpidio Valdés, pour les Vampires de La Havane et surtout pour avoir été un père et époux si noble et aimant. Au revoir, compère ! » a-t’il publié.

Quelques jours auparavant, Ian PADRÓN avait posté sur Facebook l’état grave de son père dû à une maladie pulmonaire. Face aux interrogations de ses amis et proches pour savoir si son état de santé était en relation avec le coronavirus Covid-19, il avait écrit : « Mon père JUAN PADRÓN est dans un état grave mais stable. Ma famille me demande d’expliquer que tous les tests du virus sont négatifs, que personne ne considère qu’il s’agit du Coronavirus. Merci pour les milliers de messages de réconfort et de meilleure santé ».

Il y a probablement peu de personnes qui ne connaissent pas JUAN PADRÓN à Cuba… et Elpidio. Bon, Elpidio, tout le monde le connaît. La télévision cubaine a toujours fait honneur à ce personnage et d’autres nés de son imagination comme « Vampires à La Havane » ou ces court-métrages si plaisants qui faisant rire les enfants et sourire les adultes pendant les après-midi d’été.

Foto : Cortesía Centro Pablo

Aujourd’hui, Prensa Latina rappelle qu’en 1985, JUAN PADRÓN initia une collaboration avec l’humoriste argentin Quino (Joaquim Lavado), le populaire créateur de la populaire Mafalda ; de cette collaboration naquit la série Quinocopios, moins connue sur l’île mais dont la qualité lui valut d’entrer parmi les classiques du cinéma d’animation contemporain.

JUAN PADRÓN obtint, entre autre, le Premier Prix National de l’humour (2004) et le Prix National du Cinéma (2008). Il a participé comme jury ou avec ses œuvres à de nombreux festivals dans le monde entier. Prensa Latina rappelle également qu’il fut professeur à l’Université des Arts et donna des conférences et des cours sur l’animation dans des villes européennes et des ateliers sur les scénarios graphiques dans divers pays latino-américains.

Avant son décès, il était encore consultant pour les Etudes d’Animation au sein de l’Institut Cubain d’Art et Industrie cinématographiques (ICAIC).

N.d.T. : L’article publié dans Granma comporte le post de Ian Padron sur Facebook et des vidéos Youtube qu’il n’est pas possible d’inclure ici. Si vous êtes intéressé(e) pour les visionner, suivez le lien :
http://www.granma.cu/cultura/2020-03-24/fallecio-juan-padron-padre-de-elpidio-valdes-hasta-la-vista-compay