Face au COVID-19, les défis de l’industrie cubaine

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Par Maria De las Nieves Galá
Publié dans Bohemia le 31 mai 2020

Les travailleurs de ce secteur comprennent l’urgence de leur production face au scenario dans lequel se trouve le pays.

Beaucoup de choses sont possibles avec le talent ouvrier et l’emploi de nos propres ressources. Photo : Germán Veloz Placencia

Le nouveau coronavirus a imposé des défis à tout le monde et en particulier à l’industrie cubaine qui a dû fournir des efforts pour répondre à de multiples besoins avec des solutions nationales. Au travers de divers moyens de communication, on a appris que des expériences mises en œuvre dans différents territoires mettent en évidence tout ce que l’on peut obtenir avec le talent des travailleurs et l’utilisation de nos propres ressources.

Récemment, par exemple, le journal Granma a publié un article dans lequel on apprend que dans l’usine 26 Juillet où l’on fabrique du matériel agricole, on a fabriqué « la benne Ampiroll avec couvercle, dessinée pour recevoir et transporter les déchets biologiques des hôpitaux de Holguin directement engagés dans la lutte contre le Covid-19 ». Dans cette même entreprise de base, on établissait les conditions finales « pour fabriquer des lits d’hôpitaux avec leurs tablettes et escabeaux adaptés (petits sièges) ». L’ingéniosité a été éprouvée dans de nombreuses rubriques. Selon ce qu’a souligné Eloy Álvarez Martínez, Ministre des Industries, lors de son intervention dans l’émission télévisée Mesa Redonda, on travaille à la récupération de ventilateurs mécaniques et jusqu’à présent, on en a réparé 66 (N.d.T. : Il s’agit des appareils de ventilation utilisés en réanimation). Il a par ailleurs précisé que le développement d’un ventilateur cubain avance, projet élaboré en collaboration étroite avec des universités cubaines.

Il souligne également la stabilité de la production d’oxygène à usage médical dans les entreprises concernées tout comme celle qui est chargée de livrer le chlore dont le pays a besoin. « Actuellement, nous avons une couverture pour 60 jours pour le chlore et 20 jours pour l’hypochlorite de sodium » a-t’il assuré.

L’effort de ceux qui travaillent dans l’industrie électronique a été important. Ils ont réparé des systèmes technologiques et des chaudières, surtout dans des institutions sanitaires et des centres de recherche.

Ce sont quelques exemples du pouvoir créatif que possèdent les entités cubaines qui ont surpassé les carences en ressources, dans un scénario non seulement touché par la pandémie qui frappe el monde mais aussi et surtout par le blocus économique, commercial et financier imposé par le gouvernement des États-Unis.

Les travailleurs de ce secteur comprennent l’urgence de ces productions et tout en appliquant à chaque instant les mesures de protection, ils n’ont pas plaint les journées de travail. Ils savent qu’ils doivent, en toute connaissance de cause et objectivement, penser en tant que pays, tel que l’a demandé à plusieurs reprises le Président Miguel Díaz-Canel Bermúdez.

La substitution des importations doit se convertir en clé essentielle de l’économie cubaine. Lors du bilan du secteur, Díaz-Canel a déclaré : « il n’y a rien qui lacère et retarde plus que la mentalité d’importation parce qu’elle génère de la dépendance, l’accommodement et c’est ainsi qu’il n’y a pas de développement ». Plus avant, il se demandait quelle était la signification exacte de se penser en tant que pays pour l’industrie cubaine et il exposait : « répondre, avec des solutions nationales, autant que possible ; aider à surmonter la mentalité importatrice et profiter de toutes les possibilités manufacturières ».

Dans la majorité de ces centres de travail, il existe des innovateurs et des gens qui raisonnent, qui chaque jour apportent des réponses aux problèmes qui surgissent suite à la carence de pièces de rechange. Cependant, la généralisation des travaux est un sujet en suspens.

On retire de l’expérience des périodes complexes, nous l’avons tous fait et l’industrie nationale en tirera aussi les siennes. Les enchaînements productifs, le professionnalisme, l’engagement et l’implication de ces hommes et de ces femmes ont été éprouvés dans les usines et les ateliers pour le bien de la nation et la santé du peuple.

Ceci est indispensable pour continuer de garantir les règles vitales pour l’économie tout comme pour affronter le Covid-19.