Cuba : une lutte contre le VIH portée en exemple - Reportage international

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En ce 1er décembre journée mondiale de lutte contre le VIH, direction Cuba. Malgré ses difficultés économiques et un faible niveau de développement, Cuba est un pays où le taux de prévalence du VIH est très faible. L’île communiste a également été le premier pays à avoir éliminé la transmission du sida de mère à enfant, en 2015. La lutte contre le VIH à Cuba est portée en exemple, et se base sur une forte politique de prévention, une expérience qui a beaucoup servi durant l’épidémie de Covid-19 cette année.
Un reportage de Domitille Piron publié par RFI, Actualités, info, news en direct Radio France Internationale


CUBA EST UN PAYS OU LE TAUX DE PRÉVALENCE DU VIH EST TRES FAIBLE.

A Cuba, le taux de prévalence du VIH, c’est à dire la présence de la maladie parmi la population, est de 0,4%. Et les objectifs établis par l’ONU-Sida sont presque tous atteints. La médecin et cheffe du département de prévention du ministère cubain de la Santé, Maria Isela Lantera, attribue ces bons résultats en matière de gestion de l’épidémie de Sida à une volonté politique ferme. 

« Le monde a commencé à discuter des droits des patients, des droits de faire ou ne pas faire le test, mais Cuba a abordé le VIH comme tout autre problème de santé publique ». 

Alors, à l’apparition de l’épidémie sur l’île, les porteurs du VIH sont mis à l’isolement dans des sanatoriums. « Nous avons été très critiqués pour les sanatoriums mais ils ont joué un rôle important dans l’attention portés à la santé à une époque où il n’y avait pas de traitement, il n’y avait pas d’anti-rétroviraux. Nous avons utilisé l’Interferon, qui s’utilise aujourd’hui aussi contre le Covid, avec de très bons résultats. Et à cette période c’était quasiment le seul traitement que nous avions »

Aujourd’hui, pour gérer l’épidémie de coronavirus à Cuba, les personnes contaminées même asymptomatiques ont automatiquement et de manière obligatoire été mises à l’isolement dans des centres de soin. Pour lutter contre l’épidémie de VIH à Cuba, est également créée dans les années 80 la fonction d’infirmière-enquêtrice, chargée d’interroger la population et de rechercher des possibles cas de contaminations. Dès l’arrivée du Covid-19 sur l’île, en janvier dernier, toutes ces infirmières, avec l’aide des étudiants en médecine, ont été déployées dans le pays pour interroger la population sur son état de santé, semaine après semaine. 

« Je suis Youri Ferrer Savilné, coordinateur national du réseau de personnes vivant avec le VIH. Imaginez-vous, j’ai le sida, de l’hypertension et je suis diabétique. Autant dire que je me suis préoccupé ! Mais je me suis aussi occupé ! » 

Ces derniers mois, ce porteur du VIH a été chargé de faire de la promotion de santé auprès de ses pairs, même si Cuba considère que les séropositifs ne sont pas plus exposés au coronavirus que d’autre personne. Aujourd’hui, le réseau national de porteur du VIH compte plus de 10 000 promoteurs de santé à Cuba. 

Pour la médecin Maria Isela Lantera, la prévention joue un rôle fondamental dans la lutte contre l’épidémie de sida, comme celle du Covid. « Je n’oserais pas dire que c’est notre expérience avec le VIH qui a aidé le pays à gérer le Covid. Mais ce qui a vraiment aidé, c’est l’organisation du gouvernement. Il s’agit de politique de santé publique d’un pays où il y a de l’ordre, une organisation et une volonté. »

Sur un total de 11 millions d’habitants, Cuba compte 28 364 porteurs du VIH, et à ce jour seulement 8 284 personnes ont été contaminées par le coronavirus.