Obispo, la rue la plus fréquentée de La Vieille Havane

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Ecrit par Rédaction AHP

Sans aucun doute les rues de La Havane possèdent une histoire fascinante, mais aucune n’atteint la notoriété de la rue Obispo, peut-être parce que c’est une des rues les plus animées et fréquentées du pays. Ce qui est certain c’est que Obispo accueille quotidiennement des centaines de visiteurs étrangers attirés par son rythme bouillonnant.

Les cubains non plus ne résistent pas à son charme.
D’après certains documents cette artère trouve son origine au 16è siècle. Très étroite pour se protéger du soleil, elle va de la baie de La Havane, jusqu’à la rue Monserrate.

Rue Obispo et Hôtel des Deux Mondes - Killiondude/Flickr

Histoire de la rue Obispo (N.D.T : Evêque)

Cette rue a connu 47 noms différents. En 1794, s’y installa Le Royal Consulat de l’Agriculture et elle prit alors le nom de Consulado. Auparavant elle s’appelait rue Saint Jean car s’y trouvait l’église San Jean de Latran.

L’évêque Alfonso Enriquez de Almendariz décida d’installer la résidence des évêques au coin de la rue Oficios. Y résidèrent entre autres les évêques Fray Jerónimo de Lara et Pedro Agustín Morell de Santa Cruz. Voilà pourquoi la rue prit le nom de Obispo.

En 1897 elle s’appelait rue Weyler mais en 1898 la population de La Havane détruisit les plaques portant ce nom. Plus tard, en 1905, en hommage à l’infatigable défenseur des droits et des libertés de Cuba, on lui donna le nom de Pi Margall. Ce n’est qu’en 1936 qu’elle retrouva son nom d’Obispo.

Le Floridita est un lieu emblématique au coin de Obispo et Monserrate. Gorrupdebesanez/Wikimedia

Quelques lieux importants de cette rue

Aujourd’hui différents édifices offrent une architecture magnifique, par exemple le bâtiment Horter 115 avec son large porche à arcades, revêtu de pierre et sa succession de balcons en fer.

Le Banco Nacional de Cuba se distingue par sa façade aux codes classiques, son porche, sa colonnade corinthienne, et le fronton de l’entrée principale.

Dans cette rue se trouve aussi le bâtiment de la librairie La Moderna Poesía, qui fut la principale librairie de Cuba au début du 20ème siècle.

On trouve aussi d’’autres bâtiments de grande valeur architecturale, le Musée Numismatique et le Musée national d’Histoire Naturelle.

Cette rue a connu une exclusivité : l’inauguration du premier studio photographique de Cuba et d’ Amérique latine, propriété du Nord-américain George W.Hasley.

Parmi ses illustres habitants il y eut le philosophe Felix Varela ( N.D.T : au 19ème siècle prêtre catholique et indépendantiste) ) et le leader Julio Antonio Mella (N.D.T : l’un des fondateurs du Parti communiste cubain « internationalisé »).

Dans un square se trouve une sculpture de Sancho Panza réalisée par Leo D’ Láraro en1989. L’oeuvre fut installée dans plusieurs endroits de la ville avant de trouver sa place actuelle et a obtenu le Premier Prix de Sculpture au Salon 26 juillet de La Havane, c’est une œuvre très aimée des habitants de La Havane.

Statue de Sancho Panza. Pikrepo

L’empreinte d’Hemingway

Autre personnalité liée à cette rue : le Prix Nobel de Littérature de 1954. Durant les années 30, l’écrivain nord américain s’installa à l’Hôtel Des Deux Mondes, élégant édifice à l’architecture éclectique, construit à la fin des années 20, au coin des rues Obispo et Mercaderes. Pendant son séjour il écrivit une partie de son roman « Pour qui sonne le glas ? », inspiré de la guerre civile espagnole, où il a été correspondant. Il a aussi rendu célèbre le bar restaurant Floridita, le berceau du daiquirí, cocktail cubain à base de rhum blanc.