Un Gouvernement qui écoute et qui répond

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Parmi les nouvelles mesures économiques, liées à l’unification des monnaies, qui devaient entrer en vigueur à Cuba au 1er janvier 2021, il devait y avoir une forte hausse des tarifs de l’électricité. Devant l’inquiétude manifestée par la population, le gouvernement a revu ces tarifs à la baisse, tout en appelant à faire des économies.

Les opinions de la population sur la question des tarifs d’électricité ont été examinées de manière approfondie, ainsi que le prix de détail du gaz de pétrole liquéfié, en raison du lien entre les deux dans la cuisson des aliments. Auteur : Tribuna de La Habana Publié le : 29/12/2020

Le Gouvernement cubain a approuvé la réduction des tarifs de l’électricité par rapport à ce qui était initialement prévu dans le contexte de la mise en oeuvre de la Tâche de Réorganisation, a annoncé ce lundi Marino Murillo Jorge, membre du Bureau Politique du Parti, au cours de son intervention lors de la Table Ronde.

Celui qui est aussi chef de la Commission de Mise en oeuvre des Directives a déclaré que les avis de la population concernant les tarifs de l’électricité avaient été intégralement examinés, de même pour le prix au détail du gaz de pétrole liquéfié (GPL), car ils sont tous deux liés à la cuisson des aliments.

Il a insisté sur le fait qu’il ne s’agit pas de changer pour changer. « Il s’agit de ce que l’on ne va pas faire payer à la population et de savoir qui va désormais prendre en charge cette dépense. » Pour ce faire, il a énoncé les prémisses sur lesquelles s’est basé le travail sur les nouveaux tarifs :

  • 1. Garder comme but d’encourager les politiques d’économies.
  • 2. Conserver l’objectif de contribuer à ne pas modifier la structure de la matrice de consommation domestique.
  • 3.Attendre de l’Union Electrique une plus grande efficacité et la réduction de ses coûts.
  • 4.Consentir un sacrifice fiscal en vue de réduire les tarifs approuvés.

Murillo Jorge a énoncé le critère selon lequel, même après modification, le tarif est toujours progressif, et plus on consomme, plus on paye. Et au sujet du troisième point, il a affirmé :

« Pour maintenir la structure de la part des carburants dans la production d’électricité, il peut y avoir de multiples variables. L’une d’elles peut être que les centrales thermiques ne soient pas bien entretenues, qu’elles cessent de produire du fait de pannes et qu’il faille mettre en marche les générateurs diesel. L’entretien n’a pas été fait soi-disant par manque de financement, mais en fin de compte il faut financer le diesel que nous importons. »

Il a expliqué que c’est précisément le sujet concernant la manière de parvenir à une meilleure efficacité de l’UNE qui a fait que les analyses pour pouvoir faire face à une réduction des tarifs de l’électricité ont pris beaucoup de temps.

En ce qui concerne la quatrième prémisse, il a indiqué que « faire des économies dans toutes les dépenses budgétaires est crucial, et nous demandons pour cela l’aide de la population, non seulement quand elle consomme de l’électricité à domicile mais également sur ses lieux de travail. »

Tarification modifiée

Concernant la nouvelle tarification, Murillo Jorge a expliqué qu’elle comprend plusieurs combinaisons : une réduction des coûts du kilowatt qui va non seulement bénéficier aux trois tranches qui suscitaient le plus d’inquiétude dans la population, mais également à toutes les tranches.

Une autre question a trait à la modification des tranches car, jusqu’à 500 kW, elles vont toutes de 50 en 50, ce qui aide la population et encourage aux économies.

« On garde cette tendance et ce jusqu’à 500 kWh, ce qui représente 97,8% de la consommation. Toute cette grande part de consommation bénéficiera de la baisse des tarifs. » a souligné Murillo. A partir de 500 kWh, ce sont les tranches de 100, 300 et 800 qui démarrent, et donc, cela commence à coûter plus cher.

De son côté, le ministre de l’Energie et des Mines, Livan Arronte Cruz, a fait remarquer que pour les modes de gestion indépendants de l’Etat, c’est le tarif B1 qui s’appliquera, dans le but de mettre sur un pied d’égalité les conditions de paiement du service d’électricité par les entreprises d’Etat et par les autres.

Il a expliqué que ce tarif non domestique dépend du niveau de la tension auquel les consommateurs sont connectés au réseau : haute, moyenne ou basse, mais il a déclaré qu’à ce jour, ils sont tous en basse tension.

« C’est pourquoi la tarification qui s’appliquera est linéaire et prend en considération les coûts fixes et variables sensibles aux prix des carburants et à la structure de génération d’électricité, et elle n’est pas subventionnée par le budget de l’Etat.

« Les consommateurs pourront décider s’ils continuent à payer au tarif de consommation du secteur domestique ou du non-domestique, ils passeront un contrat en ce sens avec l’Entreprise d’Electricité de leur région, qui sera modifiable annuellement, si nécessaire. » a-t-il précisé.

Pour ceux qui consomment moins de 500 kWh par mois, il sera intéressant de continuer à payer au tarif domestique et au-dessus de 500 kWh, il sera plus avantageux de payer au tarif non domestique (B1).

Pour officialiser le changement de ces tarifs, les consommateurs des modes de gestion indépendants de l’Etat qui choisiront d’être soumis à la tarification non-domestique devront se rendre dans les bureaux commerciaux des Entreprises d’Electricité au niveau de chaque territoire durant le mois de janvier.

Extrait des tarifs d’électricité

En ce qui concerne le prix des bonbonnes de gaz, Murillo Jorge a informé que le prix de la bouteille de 10kg passera de 213 CUP à 180, ceci parce que non seulement, a-t-il dit, cela concerne un souci de la population mais de plus si on baisse les tarifs de l’électricité, il faut aussi que le gaz liquéfié baisse afin que la matrice de consommation de la cuisson des aliments soit cohérente.

« Confirmons le sacrifice fiscal que nous devrions faire si l’Union Electrique n’atteint pas pleinement l’efficacité que nous avions prévue ; et si la consommation du secteur domestique explose, cela pourrait nous coûter 5 milliards de plus.

« C’est pourquoi 17,8 milliards sont prévus dans le budget pour subventionner l’électricité « , a déclaré Murillo, qui a terminé en appelant à faire des économies, « la meilleure manière pour tous les cubains de soutenir l’effort que nous sommes entrain de faire. »

http://www.juventudrebelde.cu/cuba/2020-12-29/un-gobierno-que-escucha-y-responde