Le chemin vers le développement propre.

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« le soleil, personne ne peut le bloquer ; il appartient à tout le monde »

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La Havane, février 2012 (IPS) – L’électricité produite par les panneaux photovoltaïques a changé la vie depuis plus d’une décennie à plusieurs communautés des montagnes de Cuba. Maintenant, ceux-ci et d’autres sources d’énergie renouvelable se profilent comme les meilleures options pour un développement énergétique soutenable dans tout le pays.

« Si le monde dispose de beaucoup plus d’énergie propre que de ce dont nous avons besoin, pourquoi alors se servir de celle qui pollue ? » dit Luis Berriz, président de Cubasolar, une organisation non gouvernementale qui se consacre à la promotion de l’usage de générateurs d’énergie alternatifs et soutenables du point de vue de l’environnement.

Selon ses calculs, Cuba reçoit une radiation solaire équivalente à 50 millions de tonnes de pétrole par jour.

« Si vous couvrions avec des panneaux photovoltaïques l’autoroute nationale, de quelques 1 000 km de long, nous produirions toute l’électricité disponible en ce moment sans utiliser de combustible fossile ni occuper un seul mètre carré de terres agricoles », affirme Berriz dans une interview avec IPS.

De plus, « le soleil, personne ne peut le bloquer ; il appartient à tout le monde », ajoute ce très ancien et studieux défenseur des sources d’énergie renouvelables, qui préfère parler de « réversion » au lieu d’ »adaptation » au changement climatique, causé, selon lui, par l’ « action destructrice des sociétés actuelles ».

De son point de vue, « s’adapter » à ce que les autres détruisent ressemble à du « conformisme ». Les pays industrialisés sont responsables de 75% de toutes les émissions humaines qui causent le réchauffement global. Le principal gaz hivernal est le dioxyde de carbone (CO2).

Pour Berriz, il faut passer du pétrole aux énergies propres qui sont plus abondantes que ce dont nous avons besoin. Le chemin n’est autre que le développement des connaissances, des technologies et des industries pour profiter des différentes sources renouvelables disponibles dans chaque partie du monde, explique-t-il.

Dans ce processus, l’expert donne une importance toute particulière à la formation de scientifiques, d’ingénieurs, de techniciens et d’ouvriers qualifiés qui répondent aux besoins en ressources humaines, ainsi qu’à une culture énergétique et environnementale qui garantisse la formation d’une conscience indispensable au développement d’une énergie solaire juste et solidaire. La plus grande réussite de Cuba en ce domaine est le développement scientifique et de l’enseignement, terrain dans lequel elle collabore avec des pays de la région. L’apport d’équipes qui utilisent l’énergie éolienne, hydraulique et la biomasse de la canne à sucre pour le système électro-énergétique national en 2012 a été de 178,1 gigawatt par heure, équivalent à 4 jours de production et remplaçant pratiquement 46 000 tonnes de pétrole.

Selon les statistiques officielles publiées par « Energi y Tu », revue de Cubasolar, il existe, dans l’île de Cuba, 9 624 panneaux photovoltaïques, 8 677 moulins à vent, 6 447 chauffe-eau solaires, 554 installations de bio-gaz, 173 usines hydro-électriques, 4 parcs d’éoliennes avec 20 aéro-générateurs et 608 fours de production de briques de bio-masse forestière.

A tout cela s’ajoutent 57 turbo-générateurs et 67 chaudières dans 61 complexes sucriers. La nouvelle impulsion de l’industrie sucrière, à la charge depuis 2011 d’un groupe d’entreprises , inclut l’augmentation du potentiel de production électrique à partir de la bagasse et d’autres résidus de la canne afin de fournir le secteur toute l’année.

Les experts considèrent comme un bon signe la décision officielle d’augmenter la fourniture des différentes sources d’énergie renouvelable en donnant la priorité à celles qui ont le retentissement économique le plus important, en accord avec le programme en plus de 300 points approuvé en avril 2011 pour moderniser l’économie et la rendre efficace.

« Le pays est en train de mieux s’organise dans cette direction et d’autres qui sont en rapport avec les sources d’énergie renouvelable, on travaille aussi source qui va être fait dans les prochaines années et on le planifie », commente Berriz qui insiste sur le fait que son pays possède toutes les conditions pour passer à l’utilisation de supports d’énergie propres.

Les plans prévoient de réactiver la fabrication de moulins à vent, de renforcer l’industrie des turbines hydrauliques, et autant que possible, d’avancer dans la production de panneaux photovoltaïques qui ont été le meilleur choix dans un programme d’électrification des zones rurales mis en pratique ces dix dernières années.

« On ne peut pas aller plus vite dans le développement de l’industrie à cause des limitations financières importantes du pays. Avec plus de ressources, on pourrait avancer beaucoup plus vitre sur le chemin de l’ énergies renouvelable et la partager avec d’autres pays » indique le spécialiste.

D’autres experts signalent que Cuba a besoin d’un mécanisme de soutien propre qui accélère l’introduction et l’emploi de générateurs alternatifs « face à un développement énergétique soutenable » qui ne soit pas une charge pour l’Etat, qui soit attractif , qu’on puisse confier à des investisseurs étrangers et qui encourage son utilisation dans les secteurs nationaux.

L’académicien Conrado Moreno, membre de la direction de Cubasolar signale comme une « niche à exploiter » les coopératives agricoles où, à côté de la production et de la vente d’aliments, l’énergie renouvelable apparaît comme une solution prometteuse dans le modèle économique qui se dessine » .

Moreno indique qu’on est est en train d’élaborer une législation qui pour encourager cette option, législation qui, selon les prévisions, sera promulguée prochainement. L’Argentine, le Brésil,le Mexique, le Salvador,le Nicaragua et la République Dominicaine, parmi d’autres pays latino-américains, ont déjà des lois pour soutenir politiquement et financièrement le développement de générateurs d’énergie amis de l’environnement.

(traduction Gaston Lopez)