Hep Taxi ¡ Almendrón mi corazón !
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Par Michel Porcheron
On croyait tout savoir sur ce qu’on appelait depuis toujours dans les dépliants touristiques « les belles américaines » de la capitale cubaine.
Il y a quelques années, un beau livre de 240 pages, d’un format 25x25 cm (de Jean Baudot et Pierre Alibert) présentait même « Les plus belles américaines » de Cuba.
Aujourd’hui, pour peu qu’ils soient curieux, les francophones du monde entier et d’ailleurs, ne les appelleront plus les belles américaines, mais les … « almendrons », à la française. Du féminin « almendra », l’amande, l’almendrón, devenu masculin, étant la grosse amande. Dans ce cas on parle de suffixe augmentatif, le « ón » étant le plus employé en espagnol, langue qui raffole des augmentatifs et des diminutifs.
Car la belle américaine, la vraie, la plus belle, a la forme d’une grosse amande, pour leur profil oblong, élémentaire. Comme l’augmentatif dans ce cas implique une nuance d’affectivité, l’almendrón n’est pas qu’une- vieille- voiture- américaine-qui-roule- encore, mais fait partie à part entière de l’équipement idiosyncratique, donc affectueux, de son chauffeur-mécanicien (el botero) qui la bichonne plusieurs fois par jour.
Plus que son épouse ? Là-dessus, les analyses les plus fines divergent. Emilio, c’est un exemple, appellera sa femme mi Teresita mi corazón ! Mais le même Emilio parlant de sa vieille voiture des années 40 ou 50 dira mi almendrón, mi corazón ! Avec la même sincérité. On en a même fait des chansons …
Lire la suite ... avant d’aller les expérimenter à Cuba !
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