Auteur : Salvador Arias | Source : CUBARTE | 24 mars 2010

Rechercher l’origine de la présence de l’œuvre et des idées de Victor Hugo sur la culture cubaine nous conduit, sans aucun doute, à la ville de Matanzas. Pourquoi Matanzas ? Il s’agit d’une ville pratiquement sans tradition culturelle avant le XIX^e siècle mais qui arrive à un développement économique vertigineux au début de ce siècle, grâce à l’essor de l’industrie sucrière et à la main d’œuvre esclave qui occupent les champs fertiles de ce chef-lieu. De plus la ville se trouve dans une large baie ouverte à tous les ports du monde. L’essor économique est accompagné d’une effervescence culturelle inhabituelle, au point que la ville peut s’enorgueillir d’être la première dans ce domaine. A cette époque là, La Havane était la seule ville qui pouvait la concurrencer. Elle commence alors à s’attribuer le titre de “l’Athènes de Cuba” et en fait, elle devient la ville ou le romantisme cubain acquiert une très grande répercussion.
Dans cette ville on peut constater comment les Créoles essaient de fuir le centralisme colonial de sa métropole politique et comment ils cherchent leur équilibre culturel au delà des Pyrénées : l’Italie, comme Mecque musicale, la France pour sa culture en général et plus particulièrement la littérature. Evidemment, il existe un substrat trop ambitieux pour être reconnu par le public, ce qui est inévitable dans cette association de la grande Révolution de 1789 qui fait allusion à la France, parfois par crainte, mais parfois aussi comme un espoir, sur les terres esclavagistes gouvernées despotiquement par une lointaine métropole.

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