Cuba face à l’urgence du dérèglement climatique

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Cet article met l’accent sur la volonté des pays du sud de s’allier pour lutter efficacement pour la préservation de l’environnement et l’implication de Cuba dans ce combat. Mais il signale aussi le manque de moyens et l’accès limité à la technologie et la science ajouté à l’entrave à la concrétisation des projets et à la réalisation de leurs objectifs en raison de l’embargo très dur infligé par les Etats Unis.
CD

Environnement et développement : un mouvement depuis La Havane avec des répercussions mondiales

Par Nuria Barbosa Leon publié dans Granma le 4 Juillet 2023

Ce mardi à La Havane les autorités des pays membres du G77+Chine discutent d’une coopération quant au recours à la science, à la technologie et à l’innovation en faveur du climat, de l’environnement et pour stimuler le développement durable.

Photo : Dunia Alvarez Palacios

En présence de la vice première ministre Inés Maria Chapman la réunion a proposé d’encourager l’unité, la solidarité, la coopération et le travail à la réalisation de projets venant du sud pour la valorisation post pandémie de nos écosystèmes en tenant compte des besoins et particularités de nos pays.

Il a également été question des problématiques du changement climatique, de la perte de la biodiversité, de la dégradation des sols, de la pollution par le plastique, des déchets dangereux et de diverses substances chimiques entre autres problématiques environnementales.

Elba Rosa Perez la ministre cubaine des sciences, de la technologie et de l’environnement a ouvert la réunion en mettant l’accent sur l’urgence des défis auxquels l’humanité est confrontée dans une période de crise multiforme dont les effets impactent très lourdement les plus vulnérables.

« Nous sommes actuellement engagés dans la négociation d’un outil juridique contraignant concernant la pollution par les plastiques, notamment un support qui corresponde à plusieurs alternatives pour gérer la durée de vie des plastiques de leur conception jusqu’au traitement de leurs déchets. »

La responsable cubaine a précisé « les contraintes acquises devront être accompagnées de moyens financiers, de mesures et d’un accès à des technologies, notamment celles nécessaires au remplacement des plastiques à usage unique. »

Elle a reconnu la gravité des dommages causés par le modèle de développement destructeur et consumériste qui entrave la mise en œuvre des objectifs pour la réalisation du développement durable en 2023, adoptés aux Nations Unies il y a un peu moins de 10 ans.

Ce modèle impacte la qualité de vie de l’homme de son environnement et infrastructure, il faut agir si nous voulons prétendre à ce que cette réalité change pour les générations actuelles et futures. « dans cette optique il est important de mettre en œuvre une stratégie globale pour la consommation et la production » a –t-elle déclaré.

« Faire face à un défi d’une telle ampleur dont dépend la survie des générations actuelles et futures, exige, une solide volonté politique et le recours accru à la science, la technologie et l’innovation » a déclaré la ministre cubaine qui a fait progresser le contenu de la stratégie définie dans la Tarea Vida.

« Nous avons défini pour 2030 des objectifs ambitieux tel qu’un accroissement de 33% de la superficie boisée, de 65% de la surface agricole, l’augmentation de 15% de l’eau recyclée et la réduction progressive du plastique à usage unique, la prévention et le combat des délits et irrégularités affectant la faune et la flore sauvages ; ainsi qu’une augmentation de 24% de la production d’énergie à partir de sources d’énergie renouvelables et une utilisation des transports terrestres à émission ( de gaz à effet de serre) plus réduite entre autre » a –t-elle précisé.

« Le principal obstacle face à ces défis vient des ravages du blocus économique, commercial et financier infligé par les Etats Unis depuis plus de 60 ans et durci pendant la période de pandémie » a –t-elle déclaré en précisant que « sans le blocus, notre pays aurait, pour atteindre nos objectifs, davantage d’accès à des financements, aux technologies, à des ressources et moins de contraintes dans le développement de la coopération internationale, notamment la coopération Sud-Sud ».

La réunion se tient dans le cadre de la convention environnementale qui a lieu dans la capitale cubaine du 3 au 7 juillet.