Eviter la privatisation des savoirs scientifiques

Une lutte d’intérêt collectif à l’échelle du monde

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Si ce forum se tient à Bruxelles, c’est que la question est, d’un point de vue international, d’une grande importance. En effet, pour la majorité des dirigeants de ce monde, notamment dans les pays développés, tout doit être « marché » et donc confié à la grande finance. Cette réflexion est déjà en œuvre dans le monde agricole avec la tentative de privatisation du développement des semences et l’interdiction de leur reproduction à titre personnel pour en monopoliser la distribution notamment les semences OGM. La connaissance scientifique et ses développements industriels sont aussi, depuis longtemps, source de profits.
Tout cela rend les pays dits en voie de développement encore plus pauvres car plus dépendants des tenants de ces savoirs, de ces recherches, de leur production et de leur mise en œuvre.
Dans cet article, Cuba alerte sur la situation. Un seul mot : MERCI !

GD

Au cours d’un forum, Cuba demande instamment d’éviter la privatisation des connaissances scientifiques

Publié par Prensa Latina le 22 mars 2024

Le célèbre immunologiste cubain Agustín Lage a appelé aujourd’hui à empêcher la privatisation des connaissances scientifiques en raison de leur impact sur la santé humaine, lors d’un forum sur le développement et l’inclusion.

M. Lage, conseiller auprès de la présidence du groupe biotechnologique et pharmaceutique BioCubaFarma, est intervenu le deuxième jour du forum de haut niveau Union européenne (UE) - Amérique latine et Caraïbes "Développement humain inclusif et accès équitable aux produits de santé", dans le cadre d’un panel qui a abordé les défis et les expériences interrégionales dans ces domaines.

Lors de la discussion sur les cadres réglementaires, il a appelé à un travail commun des deux côtés de l’Atlantique pour éviter que la propriété intellectuelle ne devienne un instrument de privatisation de la connaissance.

“Nous devons également nous efforcer d’éviter que les réglementations ne deviennent des barrières au commerce et des obstacles à la décentralisation essentielle des capacités de production, ce qui affecterait toujours les pays les moins développés”, a-t-il souligné.

L’île a participé à l’événement avec une délégation comprenant également la Directrice de la science et de l’innovation technologique du Ministère de la santé publique, Ileana Morales et l’ambassadrice auprès de la Belgique et de l’UE, Yaira Jiménez.

En ce qui concerne le potentiel de coopération entre l’UE et les États d’Amérique latine et des Caraïbes, M. Lage a plaidé en faveur de sa promotion, en proposant des projets conjoints pour le développement de produits innovants et d’interventions complexes dans le domaine de la santé de la population.

Selon l’ancien directeur du Centre d’immunologie moléculaire de La Havane, l’un des moyens de renforcer la collaboration entre les deux régions est la création d’associations industrielles d’entreprises, qui complètent les liens actuels entre les universités et les centres scientifiques.

Parmi les scénarios à surmonter, il a cité la participation très limitée des entreprises européennes aux initiatives de coopération avec l’Amérique latine et les Caraïbes.

Le chercheur cubain a évoqué les résultats potentiels d’une collaboration plus étroite dans les secteurs biotechnologique et pharmaceutique, qui déboucherait sur des produits ayant un impact éventuel sur la lutte contre le cancer et les maladies auto-immunes.

mem/wmr