Le refus des banques françaises de travailler avec Cuba remis en cause (+Photo)

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Nous publions ce deuxième article de PRENSA LATINA sur le colloque qui s’est tenu à l’assemblée nationale à l’invitation d’André Chassaigne. Le sujet nous semble particulièrement d’actualité et les interventions qui se sont succédées ont montré comment ce refus des banques françaises de travailler avec Cuba pénalisait les entreprises, les associations et concrètement les relations économiques entre la France et Cuba. Par son inaction, le gouvernement français a sa part de responsabilité.
RG

Le refus des banques françaises de travailler avec Cuba remis en cause (+Photo)

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La question a été abordée à l’Assemblée nationale lors d’un colloque organisé par le groupe d’amitié France-Cuba et l’Institut des hautes études sur l’Amérique latine (Iheal), un forum visant à promouvoir une présence plus forte des entreprises françaises sur l’île, au bénéfice de sa population.

Le président du groupe d’amitié, André Chassaigne, et le président de l’association Cuba Coopération France (CubaCoop), Víctor Fernández, ont qualifié d’inacceptable le fait que les grandes banques ne soutiennent pas les entreprises et les investissements français dans la plus grande des Antilles.

Nous devons agir avec le gouvernement, et nous le ferons, car nous ne pouvons pas permettre que la France se plie au comportement extraterritorial des États-Unis, a souligné le député communiste.

Pour sa part, M. Fernández a dénoncé le fait qu’il existe des banques françaises qui vont au-delà du rejet des transactions avec Cuba et qui procèdent à la fermeture de comptes en raison des liens avec l’île.

L’Union européenne (UE) dispose de mécanismes de protection contre les lois extraterritoriales et nous exigeons qu’ils soient respectés, a déclaré le représentant d’une organisation qui promeut la coopération décentralisée avec le pays caribéen, qui s’est concrétisée par des dizaines de projets socio-économiques depuis près de 30 ans.

Le président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, Éric Coquerel, a également parlé à Prensa Latina de l’importance pour la France et l’UE de ne pas accepter la subordination aux politiques de Washington.

Il faut du courage et de la cohérence, n’oublions pas que tous les membres de l’UE soutiennent les résolutions contre le blocus à l’ONU, et devraient donc soutenir la coopération économique et l’investissement dans l’île, a déclaré le député de la France Insoumise.

La réunion, qui comptait parmi ses invités l’ambassadeur de Cuba à Paris, Otto Vaillant, a vu la participation d’hommes d’affaires français ayant une expérience commerciale dans le pays caribéen.

Le président de l’Association des entreprises françaises à Cuba, Fabrice Mercorelli, le directeur d’Invivo, Jean François Lepy, la directrice de la communication de Pernod Ricard, Marie Benech, le président de Stratégie Bois, Hervé Pierre, et la directrice générale de Devexport, Perrine Buhler, entre autres, ont partagé leurs expériences.

Ils ont notamment évoqué le potentiel du marché cubain, les possibilités réelles de réussite de leurs opérations et les défis posés par l’extraterritorialité du blocus et la réinscription de Cuba sur la liste unilatérale américaine des pays soutenant le terrorisme, qui ont tous deux un impact direct sur la question des banques.

Les échanges de vues du colloque ont reflété une variété de positions, de celles qui reconnaissent la pression exercée sur les banques françaises et leur crainte d’amendes considérables de la part de Washington à celles qui considèrent que les institutions financières portent la responsabilité de leurs décisions, qui peuvent même violer des normes et des droits.

jha/wmr