Mieux informer pour mieux coopérer

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Comment ne pas évoquer, dans cette première lettre après le drame de l’hôtel Saratoga, l’émotion qui nous a conduits tout naturellement, en raison du deuil de la nation cubaine, à revenir, au soir du 13 mai dernier, et à nous limiter, comme à l’origine, à une simple rencontre de professionnels et donneurs d’ordre, rehaussée par la présence de Madame Anna Teresita Gonzales, Première Vice-ministre du Commerce Extérieur, mandatée par le Gouvernement cubain pour le représenter à cette manifestation.

Lors de l’annonce du respect des deux jours de deuil national décidé par le Président de la République cubaine, qui motivait donc l’absence de tout aspect festif à la soirée, ou lors de l’évocation de ce drame par l’ensemble des orateurs, j’ai retrouvé, dans la gravité des visages ou la compassion des regards, les mêmes expressions que celles dont nous avions été les témoins lors d’une mission à La Havane en novembre 2015, lorsque retentit cette terrible nouvelle des attentats des terrasses et du Bataclan. La sensibilité et le respect de la vie de part et d’autre de l’Atlantique sont aussi l’un de nos points communs.

Sans orchestre, sans musique, sans distraction, l’événement a gardé toute sa chaleur et sa convivialité. La mosaïque culturelle, sociale, politique, professionnelle s’est vite reconstituée, soit dans les salons du Cercle, un mojito à la main, soit autour des tables, en oubliant non seulement nos différences, mais en les additionnant, comme par magie ; c’est là une caractéristique de l’Association, précieusement cultivée pour réussir encore mieux à servir le peuple cubain.

Mais toute médaille a son revers et, à l’issue des discours ou au fil des conversations, on s’aperçoit que la connaissance de la réalité cubaine reste le privilège d’une minorité. Pour le reste, Monsieur Obama a mis fin au blocus ; l’adoption d’une nouvelle constitution plus libérale instaurant, comme en France, le quinquennat limité à deux mandats, comportant notamment l’accès à la propriété ou la création d’entreprises privées, est méconnue ; quant à l’existence de quatre vaccins anti Covid-19 mis au point par les chercheurs cubains, l’information reste confidentielle.

Par contre, la pénurie, les queues interminables devant des magasins vides, le prix des carburants, l’émigration des jeunes, toutes les informations largement diffusées par nos médias de sensibilités diverses, qui voyaient même ces derniers temps une île volcanique à la dérive, sont bien ancrées dans les esprits.

Cette désinformation est un véritable fléau qu’il nous faut combattre.

Notre travail de coopérant sera largement facilité si, en France, nos interlocuteurs connaissent la situation réelle de la Grande Île, surtout au niveau politique. S’ils comprennent que coopérer n’est pas soutenir aveuglément un régime, que coopérer sur le plan technique c’est partager nos connaissances, c’est admettre qu’il puisse y avoir chez nos partenaires des lacunes ou des défaillances, nous aurons fait un grand pas.

Alors, chers amis lecteurs, aidez-nous. Nous possédons deux bons outils de communication, le magazine, largement distribué aux participants de cette rencontre, que certains reçoivent, et cette lettre. N’hésitez pas à abonner vos connaissances et je suis certain qu’ils verront Cuba sous un autre aspect. Pour vous convaincre de la nécessité de cette démarche, je vous laisse le soin de lire et d’apprécier cette nouvelle lettre empreinte de vérités.