Le lien entre la science et le gouvernement en fonction du développement du pays : une relation stratégique

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Les échanges systématiques entre le gouvernement et la communauté scientifique, conduits par le président de la République, entre autres éléments, ont permis d’apporter une réponse sociale, scientifique, politique et sanitaire nous permettant de relever le défi posé par la pandémie à Cuba.

La gestion gouvernementale du pays vise à faire des liens entre la science et le gouvernement un élément clé de sa stratégie de développement

Photo : Estudios Revolución

Au moment où nous apportons cette contribution, notre pays remporte un succès incontestable dans la lutte contre la COVID-19. L’une des clés de cette victoire est le lien étroit et fructueux entre la gestion gouvernementale, le système de santé et le travail intelligent et dévoué de nombreux scientifiques et professionnels, ainsi que de toute la population », a souligné le président cubain Miguel Diaz-Canel Bermudez dans un article récent qu’il a signé avec la conseillère du ministre de l’Enseignement supérieur, Aurora Fernandez, sur la gestion gouvernementale, l’enseignement supérieur, la science, l’innovation et le développement local, publié par la Bibliothèque virtuelle SciELO.

Cette lutte, ont-ils ajouté, outre le talent et le dévouement, a exigé des mécanismes organisationnels inédits, tels que le comité d’innovation coordonné par des représentants du ministère de la Santé publique et du Groupe BioCubaFarma ; des systèmes de travail cohérents ; des actions concertées ; des échanges systématiques entre le gouvernement et la communauté scientifique, a précisé le président. Tout cet effort s’est traduit par une réponse sociale, scientifique, politique et sanitaire pour nous permettre de relever défi posé par la pandémie.

« Une telle expérience suggère que l’unité science-gouvernement s’impose comme une ligne directrice de travail, un modèle qui, avec les particularités de chaque cas, devrait être utilisé pour faire face à nos principales tâches en matière de développement. L’articulation science-gouvernement est également essentielle pour relever avec succès un autre des grands défis auxquels la nation est confrontée : la promotion du développement local », ont-ils signalé.

Selon ce même article, la dernière décennie a vu deux grandes tendances liées à ce sujet. D’une part, le développement local est devenu une élément majeur dans le modèle de développement économique et social cubain. D’autre part - ajoutent-ils - le ministère de l’Enseignement supérieur a inclus le développement local comme un objectif clé dans sa planification stratégique pour la période 2012-2020 et interagit avec de nombreux autres acteurs, programmes et projets qui travaillent dans ce sens.

LE DÉVELOPPEMENT LOCAL : POLITIQUE PUBLIQUE D’IMPORTANCE STRATÉGIQUE

En abordant cette question, le président et la conseillère du ministre de l’Enseignement supérieur soulignent que cette prémisse est contenue dans l’Orientation 17 de la politique économique et sociale du Parti et de la Révolution pour la période 2016 - 2021, quant à la nécessité de promouvoir le développement des territoires sur la base de la stratégie du pays, afin que les municipalités soient renforcées en tant qu’instance fondamentale, avec l’autonomie nécessaire, durable, avec une base économico-productive solide, et que les principales disproportions ces instances soient réduites, en tirant profit de leur potentiel.

D’autre part, ils rappellent, à partir du cadre juridique et en vertu de l’article 168 de la Constitution de la République, que la municipalité est la société locale qui constitue l’unité politico-administrative première et fondamentale de l’organisation nationale. De même, le développement territorial est intégré dans le Plan national de développement économique et social à l’horizon 2030.

Néanmoins, le document avertit que la Politique de développement territorial, en cours d’approbation - à l’élaboration de laquelle le secteur universitaire a participé - comporte un diagnostic dans lequel, entre autres aspects, il est exprimé qu’il n’existe pas de conception intégrée et communément acceptée au niveau institutionnel sur le développement local et ses mécanismes et outils de gestion.

À partir de ces éléments, plusieurs actions nécessaires ont été mises en place. Parmi ces actions, on peut citer :

→ Avancer dans la création de capacités permettant la gestion stratégique des processus de développement local, en particulier la gestion de projets appelés à renforcer la base productive des municipalités et à améliorer le bien-être de la population.

→ Promouvoir des politiques d’innovation systémique au niveau local et, en liaison avec celles-ci, donner la priorité à la formation d’une main-d’œuvre qualifiée au niveau des territoires, en étroite relation avec les stratégies de développement municipal.

→ Favoriser un dialogue à plusieurs niveaux pour encourager une action commune aux niveaux national, provincial et municipal, renforçant ainsi l’unité et inversant la tendance à une sectorialité, une verticalité et un centralisme excessifs. Ce dialogue nécessite également des bases juridiques et réglementaires adéquates, en renforçant les capacités cognitives, scientifiques et technologiques au niveau local.

ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DÉVELOPPEMENT LOCAL : UN LIEN PLUS QUE NÉCESSAIRE

Pour le gouvernement cubain, la science et l’innovation, l’informatisation et la communication sociale constituent les piliers de sa gestion, comme ils l’ont clairement montrés dans la lutte contre le nouveau coronavirus, selon les auteurs.

À cet égard, on attend des universités qu’elles apportent une contribution significative aux processus d’innovation, tant technologique au sens strict que sociale, organisationnelle ou autre ; dans le même temps, les cadres gouvernementaux et étatiques doivent être prêts à agir comme des promoteurs conscients du lien entre la science, la technologie et l’innovation et les problèmes de développement auxquels chaque secteur et territoire doit faire face.

« Dans cette perspective, l’expression la plus importante des liens entre l’enseignement supérieur et les gouvernements pour promouvoir le développement local sont ceux établis au sein des systèmes d’innovation dans les provinces, les municipalités et les communautés dans l’ensemble du pays ».

Cet effort local bénéficie cependant de plusieurs actions gouvernementales au niveau national qui le soutiennent et de la politique publique menée par le ministère de l’Enseignement supérieur avec constance et persévérance en faveur du développement local, est-il affirmé.

Ils reconnaissent toutefois que de nombreux problèmes restent à résoudre. « Par exemple, la question de la formation du potentiel humain, la gestion des savoirs et l’innovation, sont des questions qui n’ont pas toujours la place qu’elles méritent dans les stratégies de développement municipales et provinciales. Les processus systémiques d’innovation ne sont pas très répandus ; s’il existe d’excellents exemples de partenariats entre le gouvernement et l’enseignement supérieur dans de nombreuses municipalités, d’autres sont à la traîne. La route est longue et compliquée, mais l’alliance entre le gouvernement et la science, à ce niveau également, semble être un modèle prometteur », indiquent-ils.

Dans leur article, le président et Aurora Fernández font également remarquer que les visites gouvernementales dans les territoires ont commencé à donner des résultats satisfaisants, car elles favorisent le dialogue à plusieurs échelons et renforcent les liens entre le secteur du savoir, en particulier les universités et les organismes de l’administration centrale de l’État et les entreprises, qui jouent tous deux un rôle clé dans le développement local.

Les objectifs généraux de ces visites ont consisté à analyser l’état actuel et futur des principaux programmes de développement de la province et de procéder à des échanges avec les cadres, les travailleurs et la population en général.

Dans le cadre de ces réunions, des questions décisives telles que la production alimentaire, la construction de logements, les transports, l’informatisation, la lutte contre la corruption et les illégalités, le renforcement de l’entreprise d’État et de ses liens avec les investissements étrangers, les entreprises mixtes et le secteur non étatique, et la promotion des investissements étrangers, entre autres, ont été abordées.

« Un accent particulier a été mis sur l’importance d’utiliser la recherche scientifique, la science, l’innovation, l’informatisation et la communication, qui constituent des piliers de la politique gouvernementale, pour trouver des solutions aux problèmes les plus divers. »

Ainsi, le rôle de la science et de l’innovation et en particulier la contribution de l’université ont été mis en évidence, dans le but d’obtenir des impacts économiques et sociaux directs et en particulier sur le développement local.

CONCLUSIONS

La gestion gouvernementale du pays entend faire des liens entre la science et le gouvernement un élément clé de sa stratégie de développement.

L’enseignement supérieur s’est progressivement positionné comme un acteur important dans les processus de production, de diffusion et d’utilisation des savoirs requis par le développement local et est devenu un allié essentiel des gouvernements dans la gestion stratégique du développement local. La création d’espaces municipaux d’enseignement supérieur, aujourd’hui articulés sous la forme de centres universitaires municipaux, offre de grandes possibilités à cet égard.

Les visites gouvernementales dans les territoires ont permis de renforcer les liens des universités avec les acteurs nationaux et territoriaux et de promouvoir des dynamiques innovantes ayant un impact sur le développement local.

Les liens science-gouvernement se doivent d’être consolidés afin de trouver des solutions plus efficaces et innovantes à tous les problèmes de développement du pays