Stratégie économique et sociale pour stimuler l’économie et faire face à la crise mondiale causée par le COVID-19

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Redacción Cubahora [3] 29/07/2020
Dans le cadre de la stratégie pour relancer l’économie et faire face à la crise mondiale causée par la COVID-19, le gouvernement cubain travaille à créer les conditions nécessaires pour la développer efficacement.

Rappelons que cette stratégie recouvre 16 domaines d’actions qui incluent des secteurs économiques et sociaux sensibles, tels que la production alimentaire, la réduction des importations, l’augmentation des exportations et l’optimisation des processus dans chaque secteur de l’économie.

Pour son fonctionnement et sa mise en pratique, les ministères dits globaux jouent un rôle important.
Autrement dit, ceux directement liés à l’économie, à la banque et à la finance. Ceux ci, dans le cadre de leurs fonctions directrices, envisagent également de mettre en œuvre des politiques qui permettent au pays de passer à l’équilibre économique et financier.

La Ministre des Finances et des Prix Meisi Bolaños et la Ministre Présidente de la Banque centrale de Cuba, Marta Wilson, les ont présentées et explicitées lors de l’émission radio télévisée « mesa redonda » (Table ronde).

Au début de son intervention, Meisi Bolaños a expliqué que les mesures adoptées sont transversales, pour contribuer et soutenir le développement de secteurs stratégiques. De plus, il est prévu de certifier la bonne mise en œuvre de ces mesures le plus rapidement possible.

PRINCIPES DE LA STRATEGIE ECONOMIQUE

  • MAINTENIR LA PLANIFICATION CENTRALISEE
  • DEFENDRE LA PRODUCTION NATIONALE ET ERADIQUER LA MENTALITE IMPORTATRICE
  • REGULER LE MARCHE, PRINCIPALEMENT PAR DES METHODES INDIRECTES
  • COMPLETER LES DIFFERENTS ACTEURS ECONOMIQUES
  • DOTER LE SECTEUR COMMERCIAL D’UNE GRANDE AUTONOMIE DE GESTION
  • ENCOURAGER LA COMPÉTITIVITÉ EN GARANTISSANT L’UTILISATION RATIONNELLE DES RESSOURCES MATERIELLES ET FINANCIERES, LES ECONOMIES ET LA MOTIVATION

Une trentaine de mesures seront mises en œuvre par le ministère des Finances et des Prix, dont 11 correspondent au système budgétaire, a annoncé Bolaños, qui a également déclaré qu’il sera nécessaire de rechercher des mécanismes donnant la priorité à la viabilité budgétaire dans la conception des recettes et des dépenses de l’État.

À cet égard, elle a ajouté que l’on cherche à rendre ce budget plus flexible et à atteindre cet équilibre souhaité entre la génération de revenus non seulement pour financer les dépenses sociales, mais également pour promouvoir le développement économique.

La ministre a rappelé les ajustements apportés au budget pour 2020 en raison de la pandémie déclenchée par la COVID-19. Face à ce scénario, elle a souligné
"qu’il est impératif pour tous les acteurs économiques d’être plus rationnels dans les dépenses et de rechercher des priorités".

"À Cuba, pour soutenir les dépenses liées à la pandémie, plus d’un milliard de pesos ont été alloués, utilisés pour garantir non seulement les soins aux malades, mais aussi aux suspects et au personnel médical, ainsi que la production de médicaments, démontrant ainsi que l’être humain est au centre du budget de l’État cubain", a-t-elle déclaré.

Un autre axe de travail consiste à mettre en œuvre le programme de renforcement comptable dans le pays, conduisant à une discipline comptable et financière.
"Une entreprise ou une unité budgétisée qui n’a pas le contrôle de ses ressources ne pourra pas être financée, car les ressources ne peuvent pas être gaspillées", a-t-elle souligné.

Meisi Bolaño a précisé la nécessité de voir le budget non seulement basé sur les coûts, mais aussi sur la recherche des mécanismes pour améliorer le fonds d’investissement dans le budget de l’État.

Il s’agit de promouvoir des projets d’infrastructures et de productions d’articles exportables, en plus de développer un groupe d’entreprises et de services, a-t-elle expliqué, et a souligné que ce fonds permet également d’atteindre une rentabilité qui favorise la continuité des investissements.

Concernant les budgets locaux, elle a expliqué qu’il est prévu qu’ils puissent accéder progressivement à des mécanismes de financement supplémentaires à court terme
"Nous devons parvenir à ce que la contribution locale se convertisse en la première source de développement local".

Parmi les mesures, une autre a été bien accueillie dans les provinces car elle génère une meilleure administration et gestion des budgets dans les territoires ; elle est liée à la possibilité pour les municipalités de conserver un pourcentage sur le respect des recettes au cours de l’exercice budgétaire.

"Le point de départ de ces mesures est d’écouter les territoires, toutes les structures de base, les universitaires, toutes ces personnes impatientes d’ apporter leurs connaissances sur la base de cette stratégie" a ajouté la ministre.

Elle a également évoqué les incitations fiscales conçues à partir de la stratégie visant à stimuler les exportateurs (producteurs et prestataires de services). D’où le lien nécessaire qui doit exister entre l’incitation fiscale et la stimulation de ces producteurs.
Ces incitations fiscales, a-t-elle expliqué, vont être accordées en raison de l’augmentation des niveaux de production qui génèrent des recettes d’exportation plus élevées et réduisent le coefficient d’importation.

Appliquer une réduction de l’impôt sur le revenu :

  • Entre 10% et 40% : pour les entreprises d’État, les entreprises commerciales cubaines qui produisent des biens et fournissent des services pour l’exportation et la zone spéciale de développement de Mariel.
  • Entre 10% - 30% : pour les entreprises mixtes et sous contrats d’association économique internationale
  • Entre 5% - 20% : pour les coopératives qui produisent des biens exportables ou à destination de la zone spéciale de développement de Mariel.

"Ce montant peut également être réparti au bénéfice des travailleurs, qui sont ceux qui génèrent ces productions", a-t-elle souligné.

Appliquer un bonus de l’impôt sur le revenu des particuliers :

  • - Entre 5% - 15% : pour les travailleurs indépendants et autres personnes autorisées.

Conformément à la stratégie et au Plan de développement jusqu’en 2030, des incitations fiscales ont été conçues pour dynamiser l’économie, en donnant la priorité au développement des entités de haute technologie, celles qui sont liées à la production agricole, aux sources d’énergie renouvelables et aux autres secteurs impliqués dans les axes stratégiques de ce plan a rapporté la ministre Bolaños Weiss.

Dans le cas de la production alimentaire, la ministre a expliqué que l’application d’incitations fiscales pour la petite industrie est en cours d’évaluation.
Dans le même temps, des travaux sont menés sur la commercialisation des produits agricoles "Il est important de stimuler le producteur qui est celui qui produit la nourriture", afin qu’il profite de la commercialisation et augmente la production.
"Nous devons également nous assurer qu’aucun défaut de paiement n’est généré à leur égard."

La ministre a ajouté que la résolution qui prévoit des incitations fiscales pour les entreprises de haute technologie est déjà en vigueur :

  • Application d’ un taux d’imposition de 15% pour le paiement de l’impôt sur le revenu.
  • Exonération du paiement de la taxe de vente le cas échéant.
  • Exonération du paiement de taxes pour l’importation d’équipements et de technologies.

Elle a également souligné l’importance de concevoir des incitations fiscales qui contribuent au développement et à l’utilisation des plate formes de paiement numérique et du commerce électronique, y compris des contributions au budget de l’État. En ce moment, une règle légale est en cours d’élaboration pour mettre en œuvre un bonus de 3% pour les contribuables qui paient leurs impôts via ces plate formes sur une base mensuelle.

La ministre a fait remarquer que des mécanismes sont mis en place pour pénaliser la non-productivité.
En ce sens, elle a annoncé qu’il est prévu de généraliser la taxe pour les terres incultes pour l’année prochaine et d’augmenter les montants de paiement existants.
"Nous ne voulons pas de terres incultes ou de terres sous exploitées ; que celui qui ne la cultive pas la donne à celui qui le souhaite le faire".

Elle a souligné que les mécanismes de contrôle et d’inspection des prix sont également repensés et perfectionnés, de manière à renforcer le contrôle populaire, qui intègre le suivi des prix, la réglementation et la confrontation systématique avec les violations, "en particulier les prix abusifs et spéculatifs, dérivés dans de nombreux cas par des activités économiques illicites ".

"Il faut concevoir une manière différente d’informer sur les prix et de respecter le consommateur".
Elle a précisé qu’il s’agit d’une politique qui va vers d’autres efforts majeurs, ce qui nous conduira à un assouplissement progressif des niveaux de prix décentralisés actuels, à la recherche de l’efficacité et de la compétitivité nécessaires. En même temps, nous continuerons de réglementer les prix qui sont très sensibles et qui ont un impact élevé sur la population.

Ministère des finances et des prix

Actions

  • Système budgétaire
    . Accorder la priorité à la viabilité budgétaire dans la conception et l’élaboration des recettes et des dépenses du budget de l’État.
    . Mettre en œuvre le programme de renforcement de la comptabilité dans le pays.
    Prévoir, pour certains projets conçus avec des critères de rentabilité, un régime de remboursement des ressources allouées à partir de ces fonds.
    . Autoriser les communes à retenir un pourcentage sur le reste à réaliser des revenus transférés à la clôture de l’exercice.
  • Secteur commercial
    . Renforcer le fonds d’investissement dans le budget de l’Etat pour financer les investissements
  • Budgets locaux
    . Accédez à des mécanismes de financement supplémentaires à court terme par le biais de prêts bancaires ou de bons du Trésor.
    . Concevoir la gestion des ressources de l’apport territorial, à travers des trusts, pour financer des projets de développement local.
    . Permettre que les ressources générées au cours d’une année et qui ne sont pas utilisées restent disponibles pour les années futures.
  • Régime fiscal
    . Mettre en œuvre des incitations fiscales pour tous les acteurs de l’économie qui produisent des biens ou fournissent des services à l’exportation, qui tiennent compte de l’augmentation des niveaux de production et des revenus, stimulent la collecte des exportations et réduisent le coefficient d’importation (augmentation des exportations nettes).
    . Concevoir et mettre en place des incitations fiscales qui stimulent l’économie, en priorisant le développement d’entités de haute technologie, la production agricole, les sources d’énergie renouvelables et d’autres secteurs impliqués dans les axes stratégiques du Plan de développement socio-économique jusqu’en 2030.
    . Concevoir des incitations fiscales qui contribuent au développement et à l’utilisation des plate formes de paiement numérique et du commerce électronique, y compris les contributions au budget de l’État.
    . Généraliser la taxe sur les terres incultes et augmenter les niveaux de paiement existants.
    . Réduire la participation relative de l’Etat au financement de la sécurité sociale, en s’appuyant sur l’identification de nouvelles sources de financement.
  • Système de crédit public
    . Mettre en place le marché de la dette publique, en autorisant la participation
    d’entreprises à l’acquisition d’obligations souveraines de la République de Cuba ; ainsi que l’intégration progressive des personnes physiques.
    Objectif : diversifier la participation des acteurs économiques au financement des déficits budgétaires et contribuer à la viabilité budgétaire.
  • Politique des prix
    . Établir progressivement une politique des prix unique, inclusive et équitable pour tous les sujets de l’économie, qui comprend à la fois les secteurs étatique et privé.
    . Assouplir progressivement les niveaux actuels de décentralisation de l’approbation des prix.
  • Assurances et autres services professionnels
    . Promouvoir des produits d’assurance pour le secteur privé, qui protègent leurs actifs, leur travail productif et leurs travailleurs.

BANQUE CENTRALE DE CUBA

Dans le cadre de la stratégie gouvernementale, la Banque centrale de Cuba a créé la sienne pour développer l’économie dans cette crise prolongée.

Au début de la maladie dans le pays, le système financier travaillait sur un groupe de tâches liées à la mise en œuvre des orientations de la politique économique et sociale telles que le système monétaire, le respect de la politique de crédit (mise à jour en juillet 2019), ainsi que la création d’un marché de la dette publique, la promotion de la bancarisation et des moyens de paiement électroniques.

Au début de son discours, la Ministre Présidente de la Banque centrale de Cuba, Marta Wilson a rappelé que l’institution a maintenu les services essentiels à la population, dans le développement du commerce électronique et dans la mise en œuvre de ces mesures comme les financements accordés, entre autres.
Pour faire face à la crise provoquée par le COVID-19, la Banque centrale de Cuba a développé des stratégies axées sur trois politiques fondamentales : la monnaie, le taux de change et le crédit.

Ces objectifs répondent à celui du développement du système de paiement et de stabilité du système financier, sans contradiction entre eux et axés sur le court, moyen et long termes.

A propos de la politique monétaire, la Ministre Présidente a expliqué que l’objectif est de parvenir à la stabilité du pouvoir d’achat de la monnaie et de contribuer à la réalisation d’indicateurs macroéconomiques positifs.

Parallèlement, la politique de change vise à progresser dans la réalisation de la convertibilité en monnaie nationale en correspondance avec les devises.
"Que le régime de change permette de gérer tous les taux de change et contribue aux objectifs du commerce extérieur."

Pour sa part, la politique de crédit vise à stimuler le rôle de ce mécanisme dans l’économie et à s’assurer qu’il touche plus de secteurs, toujours sans affecter la stabilité du système financier.

A propos de l’ordre monétaire, Marta Wilson a fait remarquer que des progrès sont en cours dans l’unification monétaire et d’échange, pour laquelle il existe une stratégie qui a déjà identifié des défis très complexes.

En évoquant les mesures de cette deuxième phase de reprise, la ministre-présidente a mentionné que l’une d’entre elles consiste à perfectionner la programmation monétaire et les outils statistiques pour réaliser des analyses et des estimations plus précises des variables qui affectent l’équilibre monétaire du pays.

Cela conduira à une meilleure compréhension des besoins de liquidité de l’économie nationale.

En outre, une autre décision est de continuer à améliorer le marché interbancaire, de manière à permettre une gestion plus efficace des déséquilibres temporaires de liquidité.
Pour cela, le développement d’autres marchés financiers joue un rôle clé.

D’autres mesures consistent en la mise en place du marché de la dette publique, ainsi que la conception d’un marché des changes dans la mesure où le peso cubain atteint un niveau de convertibilité plus élevé.
Dans le plan à court terme, il y a aussi l’émergence d’un fonds de réserve international qui permette de soutenir le régime de change mis en place à tout moment.

En ce qui concerne l’élimination de la taxe sur le dollar américain, elle a expliqué qu’il s’agissait d’une décision déjà mise en œuvre.
À ce sujet, elle a déclaré que par exemple entre le 20 et le 27 juillet, le taux de change de cette monnaie avait augmenté de plus de 200% par rapport à la semaine précédente.
De même, les dépôts en USD ont augmenté de 195%.

D’autres objectifs visent la conception et la mise en œuvre d’un programme qui encourage l’accès au crédit par des incitations fiscales et monétaires, notamment liées aux taux d’intérêt.
Il est également prévu de favoriser l’acquisition de biens et services de production nationale, dans la mesure où les offres sur les marchés augmentent.

Un autre aspect important réside dans l’octroi de crédits au secteur agricole.
Pour ce faire, elle a souligné la possibilité de créer ou de spécialiser une banque dans ce secteur, afin de garantir les financements.
"L’un des objectifs dans cette affaire est que les prêts aillent directement au producteur."

D’autre part, ces mesures intègrent également la recherche de solutions aux crédits de mauvaise qualité enregistrés dans les banques, le renforcement du système de garantie des banques et en introduisant un programme de capitalisation afin qu’elles puissent mieux répondre aux défis actuels.

Enfin, elle a ajouté qu’un autre objectif essentiel est de consolider le commerce électronique, pour lequel elle a déclaré que la plate-forme Transfermóvil enregistre déjà plus de 800 000 clients et maintient ses bonus entre quatre et dix pour cent dans ses transactions.

[1"Cuba Aujourd’hui" se qualifie de première revue digitale de Cuba

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