Combien une semaine sans blocus pourrait-elle bénéficier au transport cubain ?

Partager cet article facebook linkedin email

Au cours des trois dernières années, on a assisté à une détérioration progressive de toutes les capacités et infrastructures de transport de passagers, compte tenu de la faible disponibilité technique de véhicules, ce qui a entraîné une réduction de l’offre de services et, par conséquent, de graves conséquences pour la population

Auteur : Rédaction des correspondants | internet@granma.cu
23 octobre 2023 11:10:37

Le ministre des Transports, Eduardo Rodriguez Davila, a assuré que le pays cherche des alternatives à la situation tendue dans laquelle se trouve la flotte de véhicules, et dont la principale cause est le blocus économique, commercial et financier imposé par les États-Unis à Cuba.

Il a indiqué que cette situation est aggravée par le manque de pièces détachées ou de matières premières pour produire ces composants, qui sont fabriqués à Cuba, et par l’impossibilité d’accéder à des devises librement convertibles, étant donné que la plupart des moyens de transport et de leurs composants sont achetés sur le marché international.

Les transports publics cubains nécessitent plus de 40 millions de dollars d’entretien par an, or l’interdiction d’entrée des bateaux de croisière à Cuba a réduit l’une des principales sources de revenus qui permettaient de financer l’infrastructure associée à ce service, selon le dernier rapport de Cuba à l’ONU sur les dommages causés par le blocus.

Actuellement, le prix d’achat d’un bus circulant dans la capitale est fixé à plus de 200 000 dollars, celui d’une locomotive à environ 2 millions, celui d’un petit avion à plus de 30 millions et celui d’un ferry à plus de 10 millions.

Dans ces conditions, dénonce le rapport, une semaine sans blocus permettrait d’acheter 206 bus, six trains, un avion et un ferry.

Plusieurs actions ont été entreprises sur le plan organisationnel et tactique afin de rétablir l’état des transports. Ainsi, 1 500 moyens de transport qui étaient en panne, ont été réparés, « Le problème, c’est que, une fois les bus réparés, ils se trouvent face au manque de carburant ou, avec le même niveau d’activité, si bien qu’ils tombent de nouveau en panne », a expliqué le ministre à l’émission télévisée Table Ronde.

Il a expliqué que cette reprise a été possible grâce aux efforts et à l’innovation des travailleurs, tandis qu’avec l’adoption de plans de financement fermés, le secteur progresse rapidement dans la passation de contrats, car il n’est pas possible d’acheter rapidement des pièces de rechange pour les véhicules vieillissants.

Le rapport le plus récent sur le blocus explique qu’entre 2022 et 2023, les dommages causés au secteur des transports ont atteint 202 420 140 dollars au cours de cette période.
Il y est ajouté qu’au cours des trois dernières années, on a assisté à une détérioration progressive de toutes les capacités et infrastructures de transport de passagers, compte tenu de la faible disponibilité technique des véhicules, ce qui a entraîné une réduction de l’offre de services et, par conséquent, de graves conséquences pour la population.

Les transports publics de la capitale nécessitent, en temps normal, plus de 80 000 litres de diesel par jour. Actuellement, il n’est pas possible de répondre à la totalité de la demande. Il convient de noter que, durant la période considérée, les frais de transport maritime ont triplé en raison de l’augmentation du prix des carburants, ce qui a rendu les opérations encore plus coûteuses.

Les restrictions imposées aux armateurs internationaux sur les navires desquels naviguent des membres d’équipage cubains sont maintenues, ainsi que des obstacles à l’accès aux ports des États-Unis, en vertu de la Loi Torricelli de 1992.

Lorsque les autorités de l’immigration apprennent que le navire est manœuvré par du personnel cubain, en plus de le retenir à l’extérieur du port pendant plusieurs heures, elles établissent une garde dans le port, dont le coût pour la compagnie maritime ou l’armateur est de 1 500 dollars pour chaque journée passée au port, en plus d’interdire à nos marins d’aller à terre.