Fourniture d’eau à La Havane : ombres et lumières

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Par Elias Argudin
Publié dans Cubadebate le 2 septembre 2022

La fourniture d’eau potable à La Havane est un véritable casse-tête. Cet article le montre une fois de plus. Et ce n’est pas un hasard si notre association s’investit dans la coopération sur ce thème. On lira ou relira avec intérêt les éditos de Christian Huart pour prendre la mesure du chantier, au propre comme au figuré.
GD

On travaille pour éliminer les fuites.
Photo Raùl San Miguel /Tribuna de la Habana

 ! Doux amer ! C’est ce qui qualifie la situation de La Havane en ce qui concerne la disponibilité et la fourniture d’eau potable à la population et à l’économie.

Le bon et le mauvais sont liés dans une situation contrastée, s’il est vrai que la trop longue période de sècheresse a cédé la place à la générosité de la nature (pluies abondantes) et à l’importante réparation des canalisations chargées d’alimenter la province, le scénario en matière de production d‘électricité s’annonce très tendu et constitue l’obstacle fondamental pour garantir la stabilité du service.

L’ingénieure Rosaura Socarras Ordaz, sous-directrice des opérations aux "Eaux de La Havane" a expliqué que sur les 4 aquifères qui alimentent la capitale, seul Ariguanabo a un bas niveau, bien qu’ayant connu une certaine récupération et conservant une tendance à la hausse, avec encore des réserves insuffisantes pour éliminer les problèmes - en cycles, horaires ou manque de pression - que connaissent (surtout dans les zones hautes) les habitants de La Lisa, de Marianao et de Playa, vers les communes de résidence desquelles sont canalisées les cours d’eau du bassin

La spécialiste a dit que les bassins Almendares-Vento, Jaruco et Cuenca, respectivement chargés d’approvisionner les localités du centre, de l’est et du sud de la capitale ont bénéficié d’une croissance significative des réserves pour assurer la stabilité du service, à l’exception de quelques quartiers de l’est qui sont alimentés par la Planta de Filtros, avec des limites en raison du déplorable état technique de l’installation.

Néanmoins, les coupures d’électricité, énergie indispensable pour le pompage, et les autres imprévus (fuites, ruptures) entraînent des intermittences et des arrêts qui n’ont rien à voir avec le manque d’eau, et qui, dans certains endroits comme Aldabó, Alta Habana et d’autres quartiers de Boyeros, reliés au « booster » situé à La Fortuna, sont très sérieux.

Socarras Ordaz a dit qu’on travaille pour trouver des solutions aux problèmes et pour aller vers des prestations supérieures. Elle a cité, par exemple, la suppression des fuites pour éviter le gaspillage et augmenter la pression, l’interconnection de Cuenca Sur à Ariguanabo afin de diminuer la surexploitation de cette dernière et d’accélérer sa récupération, grâce aux travaux qui les libèrent de la fourniture d’eau à San Antonio de Los Baños.

La sous-directrice des opérations aux "Eaux de La Havane" a révélé aussi qu’on travaille à la restauration de l’installation de filtrage, en coordination avec les organisations électriques de base, les municipalités et la province pour, dans la mesure du possible, minimiser les ruptures du service à cause des coupures d’énergie.

Elle a expliqué également que La Havane a connu des moments avec plus de 150 000 personnes affectées par la sècheresse, qui ont eu recours aux camions citernes. Aujourd’hui, grâce au meilleur remplissage des retenues d’eau, aux investissements et aux réglages opérationnels, le chiffre de 50 000 personnes en début d’année a été ramené à 30 000.