La municipalité doit répondre aux demandes de sa population

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Auteur : Yuniel Labacena Romero
Un article parmi de nombreux autres consacré aux responsabilités des collectivités locales cubaines. Ce n’est pas nouveau, mais aujourd’hui, dans la situation économique que connait le pays, l’accent est mis sur tout ce qui peut être entrepris à cet échelon de la nation cubaine. Des réunions de travail ont lieu dans chaque province, au plus près de la population en présence des représentant de l’état au plus haut niveau. Elles ne sont pas consacrées à donner des leçons mais à examiner les problèmes rencontrés au quotidien et ensemble rechercher les moyens les plus efficaces pour les solutionner.
C’est le cas de cette visite du Premier Ministre Manuel Marrero Cruz à Guantanamo.
RG

Pour Marrero Cruz, la petite maison des enfants est une idée qui devrait être généralisée. Photo : Estudios Revolución

Le membre du Bureau politique et Premier ministre de la République, Manuel Marrero Cruz, a effectué le 12 octobre une visite gouvernementale à Guantanamo, au cours de laquelle les principaux programmes socio-économiques et les services de base liés à la qualité de vie de la population ont été évalués

Produire des aliments doit être une priorité, et nous avons encore un long chemin à parcourir. Ce n’est pas une question de chiffres ou de discours. Nous devons concrétiser et toucher les choses du doigt pour être sûrs de ce qui est produit, et que cela répond réellement aux demandes de notre population, a déclaré ce 12 octobre le membre du Bureau politique et Premier ministre, Manuel Marrero Cruz, lors d’un échange avec le Conseil d’administration de la municipalité de Baracoa.

Marrero Cruz, accompagné d’un groupe de vice-Premiers ministres et de responsables de divers portefeuilles, a entamé la visite gouvernementale à Guantanamo, ce qui répond au système de travail mis en place, visant à accorder une attention différenciée à cette province orientale et à plusieurs municipalités du pays, en fonction de leurs réalités et de leurs caractéristiques. « Il ne s’agit pas d’inspecter, mais d’unir nos efforts dans la recherche de solutions face aux difficultés », a-t-il déclaré.
Mayelin Frometa Alayo, intendante de Baracoa, a expliqué que le territoire travaille à la mise en place de canaux de paiement électronique, dans le cadre de la bancarisation, à la création de sources d’emploi, ainsi qu’à la participation à des projets de développement local au profit du transport.
Elle a souligné que, dans le scénario actuel, la politique du logement est également une priorité, en mettant l’accent sur les subventions et les solutions aux dommages provoqués par des événements météorologiques, la production de biens et de services de base qui ont un impact sur la qualité de vie de la population, et la lutte contre les prix abusifs.

Après avoir analysé le comportement des indicateurs sur la campagne de froid, Marrero Cruz s’est concentré sur les stratégies visant à augmenter la production alimentaire et a insisté sur la nécessité d’assurer la présence de produits agricoles sur les marchés à des prix abordables, ainsi que la stabilité de la commercialisation.

Il a rappelé que, dans le cas spécifique de Baracoa, compte tenu de sa situation géographique, l’autosuffisance est un défi. D’où, également, les indications du vice-premier ministre Jorge Luis Tapia Fonseca et du ministre de l’agriculture, Ydael Pérez Brito, pour augmenter les rendements et veiller scrupuleusement au contrat passé avec le producteur, afin de ne pas avancer des chiffres qui, aujourd’hui, ne correspondent pas avec ce que l’on trouve sur les marchés.

Alejandro Gil Fernandez, vice-Premier ministre, en charge de l’Économie et de la Planification, a mis en garde contre les excédents dans la circulation de produits au détail reflété dans le rapport, des chiffres contradictoires si l’on ne constate pas une augmentation des biens et des services à la population. Il a ajouté que les prix élevés et les déficiences en matière de planification pourraient être à l’origine de ce résultat.

Marrero Cruz a souligné les potentialités du territoire pour le développement du tourisme et la production locale de matériaux de construction. En outre, il a insisté sur la nécessité d’avancer dans la bancarisation, accompagnée du commerce électronique, et de contrôler les entités qui, bien que disposant des conditions nécessaires, ne permettent toujours pas le paiement par le biais des canaux électroniques établis et obligent les clients à payer en espèces.

Il a également évoqué la lutte contre la criminalité et les illégalités. «  Ce n’est pas seulement un problème du ministère de l’Intérieur, c’est un problème des administrations à tous les niveaux. Celui qui a un entrepôt, qu’il le surveille ; celui qui a une usine, qu’il la surveille, car on détourne des produits, qui doivent parvenir à la population, mais pas à travers le commerce illégal à des prix abusifs. »

À propos de la production de cacao, le principal produit du territoire, le Premier ministre a souligné l’importance «  d’augmenter les terres de ceux qui produisent bien du bon cacao », d’accroître « les capacités d’exportation et d’augmenter les produits dérivés de ce secteur », ainsi que la promotion de projets d’investissement étrangers, tout comme la noix de coco, « dont nous tirons encore très peu de bénéfices ».

Il a également réfléchi à l’autonomie municipale et à l’urgence de rechercher des solutions alternatives aux problèmes du territoire. Il a précisé que le programme de développement local doit se baser sur une étude des besoins de la municipalité et de ses potentialités et, sur cette base, savoir combien de problèmes peuvent être résolus.

Marrero Cruz a attiré l’attention sur l’importance de récupérer les valeurs de la Villa Primada de Cuba (première ville construite à Cuba), en premier lieu l’amour pour ce territoire chargé d’histoire et de culture. Il a mentionné, par exemple, le développement du tourisme et la préservation du patrimoine, tout en maintenant les traditions.

DES ALTERNATIVES NÉCESSAIRES

Pour vérifier la production de noix de coco sur le terrain, le Premier ministre a visité la pépinière étatique de noix de coco à Playa Duaba, un centre dépendant de l’entreprise Agroforestal y Coco Baracoa, le deuxième pôle d’exportation de Guantanamo.

Dans le cadre de cette visite gouvernementale, il a également eu des échanges avec des patients dans le service d’hémodialyse, lesquels bénéficieront de l’inauguration d’une nouvelle station de purification d’eau à l’hôpital général Docteur Agostinho Neto.

Avec plusieurs membres de la délégation, il a visité la petite maison d’enfants Jardin de Sueños, qui appartient à l’Université de Guantanamo, laquelle a une capacité d’accueil de 30 enfants de 4 ans et 5 ans.

En visitant la salle, il s’est entretenu avec Yodarquis Dominguez Carcacés, l’une des mères ayant bénéficié de cette alternative de garde, qui a déclaré : « c’est une aide indispensable que m’a apportée l’institution, car je n’avais pas pu avoir d’inscription au jardin d’enfants. Maintenant, je peuc compter sur quelqu’un qui s’occupe de mon enfant jusqu’à la fin de ma journée de travail. Je sais que l’on s’occupe très bien d’elle ici. »

Le chef du gouvernement a insisté sur la nécessité de continuer à créer des centres comme celui-ci, qui associe à son travail des étudiants en pédagogie qui sont formés à l’université Regino Eladio Boti. « Cette idée a été développée et nous permet de résoudre de nombreux problèmes, car elle rapproche les communautés des centres de travail des mères, où elles peuvent laisser leurs enfants en toute tranquillité. »

Il s’est également félicité des conseils du ministère de l’Éducation pour la mise en œuvre des petites maisons et la formation des éducatrices qui y travaillent. « Nous devons continuer à promouvoir ce service, non pas comme quelque chose de transitoire, mais comme une solution qui est arrivée pour durer. Nous devons l’apporter à tous les lieux de travail où il y a une demande, car elle exige peu d’investissement et c’est une excellente solution. »

La visite du gouvernement a permis de se rendre dans autres municipalités telles que Maisi, San Antonio del Sur et Caimanera, en groupes de travail comprenant les vice-Premiers ministres Inés Maria Chapman et Jorge Luis Tapia Foncesa, ainsi que les ministres des Transports, de la Santé publique, des Finances et des Prix, du Commerce intérieur, de la Construction, de l’Alimentation et le président de l’Institut national des ressources hydrauliques.

Dans ces territoires, les évaluations ont porté sur les principaux programmes socio-économiques et les services de base tels que l’approvisionnement en eau, le logement, l’alimentation, l’attention portée aux dommages météorologiques, ainsi que sur les différents indicateurs de santé et autres, liés également à la prestation de services dans les institutions médicales.

AUX CÔTÉS DE LA POPULATION DE GUANTANAMO


« La vie quotidienne est complexe, mais nous resterons aux côtés des habitants de Guantanamo, à travailler dur et à chercher des solutions ensemble »,
a déclaré le Premier ministre pour résumer la visite. Il a expliqué que cette dernière s’inscrivait dans le cadre de l’attention prioritaire accordée par le gouvernement central à la province de Guantanamo, compte tenu de ses particularités et de ses complexités. Ce type d’attention concernera également plusieurs municipalités dans d’autres parties du pays, a-t-il ajouté.

Il a insisté sur l’importance de maintenir et de renforcer le lien systématique avec la population et de répondre à ses préoccupations. «  C’est là où les gens manifestent le plus de mécontentement que nous devons aller le plus souvent », a-t-il souligné, « et ce n’est pas seulement la responsabilité de la province, c’est en premier lieu celle des équipes de gestion des municipalités ».

Marrero Cruz a appelé la population à participer à la promotion des principaux programmes de développement local, en premier lieu ceux liés à la production alimentaire. Il a insisté sur la nécessité de créer une culture de la production d’aliments et cité Maisi et Baracoa comme des exemples de municipalités qui doivent devenir porteuses et référentes de cette culture. « La seule chose à faire, c’est semer, semer et semer », a-t-il dit.

Le chef du gouvernement a mis l’accent sur des questions auxquelles Guantanamo doit accorder une attention particulière, notamment les productions physiques. À ce jour, le territoire n’a respecté que 11 des 66 rubriques établies. À cet égard, l’agriculture, l’industrie alimentaire et la construction sont les principaux secteurs en retard, et il a indiqué qu’il procéderait à des analyses individuelles dans chaque cas.

« Ce sont les productions physiques de la province qui nous indiquent si nous sommes en train de gagner la bataille ou non », a souligné Marrero Cruz, ajoutant que dans ce cas, « le grand jury », c’est la population, les destinataires et les bénéficiaires de ces productions.

Il a également indiqué qu’il accorderait la plus haute priorité à d’autres programmes tels que la santé maternelle et infantile et la construction de logements.